Une vague de violence a secoué le pays à la suite de la validation de la candidature d'Abdoulaye Wade à la présidentielle. A Dakar, ...
Une vague de violence a secoué le pays à la suite de la validation de la candidature d'Abdoulaye Wade à la présidentielle.
A Dakar, vendredi 27 janvier dans la soirée après l'annonce de la validation de la candidature d'Abdoulaye Wade à la présidentielle. (AFP/TOURE BEHAN) |
Le retour au calme a été noté "à partir de deux heures du matin pour ce qui concerne Dakar", a déclaré à l'AFP un responsable de la police. Il n'était pas immédiatement en mesure de s'exprimer sur la situation à l'intérieur du pays, où des manifestations de colère ont également été organisées selon les médias locaux.
Un policier tué
Ce responsable a confirmé qu'un policier a été tué lors des violences à Dakar, mais a affirmé ignorer s'il y avait eu d'autres victimes de violences. Les télévisions privées ont montré des jeunes érigeant des barricades, brûlant des pneus et des planches sur plusieurs artères de Dakar, ainsi que des échanges de projectiles et gaz lacrymogènes entre des manifestants, essentiellement des jeunes, et les forces de l'ordre anti-émeutes de police et de gendarmerie après la décision du Conseil constitutionnel sur les candidatures.Selon plusieurs médias locaux - radios privées et sites d'information en ligne -, les manifestations violentes ont touché plusieurs villes de provinces, dont Thiès (ouest), Kaolack (centre-ouest), Matam (nord), mais également Diourbel (centre), Tambacounda (est).
Marche vers le palais
Mais le calme pourrait être précaire. L'opposition a appelé à "marcher sur le palais présidentiel dans les prochains jours" afin d'en "sortir Wade". Le Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis politiques d'opposition et d'organisations de la société civile contestant la candidature du président Wade, a exhorté les Sénégalais "à se joindre au Mouvement pour organiser la reprise du territoire occupé par Abdoulaye Wade et ses sbires". "C'est la seule direction prise à partir de ce soir", a-t-il dit vendredi à l'issue d'une réunion de la direction du M23."Manifestations d'humeur"
Abdoulay Wade a demandé à ses opposants d'arrêter "les manifestations d'humeur qui ne conduisent à rien", les accusant de contester la validité de sa candidature "sur des bases légères".Youssou Ndour, dont la candidature a été en revanche retoquée, a dénoncé un "coup de force" du président Wade, ajoutant: "Je suis candidat et je le reste", et précisant qu'il avait "48 heures pour un recours" contre la décision du Conseil.
Elu en 2000, réélu en 2007 pour cinq ans après une révision constitutionnelle en 2001 instituant un quinquennat renouvelable une fois, Abdoulaye Wade se représente pour sept ans après le rétablissement du septennat en 2008, à la suite d'une nouvelle révision constitutionnelle.
Pour ses opposants, il se présente à un troisième mandat illégal, mais ses partisans affirment que le comptage doit se faire à partir de la première révision constitutionnelle de 2001 instituant le quinquennat et qu'il s'agit donc d'un second mandat conforme à la Constitution.
Par Le Nouvel Observateur avec AFP
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