Anniversaire de la naissance du prophète de l'Islam, c'est parti pour un mois de festivités. Hier, jeudi 26 janvier, l'Armée na...
Anniversaire de la naissance du prophète de l'Islam, c'est parti pour un mois de festivités. Hier, jeudi 26 janvier, l'Armée nationale pour le développement (And) a ouvert le calendrier en conviant personnalités religieuses, politiques, diplomatiques et autres corps civils à la cérémonie du "mawulidi nabawi" qu'elle a organisé, en fin d'après-midi, dans l'enceinte de l'Enfag à Vwadju.
L'évènement a été placé sous le haut patronage du président de l'Union, Dr Ikililou Dhoinine, et la coordination du chef d'état-major, le colonel Abdallah Gamil. Chaque année l'armée, comme le reste des comoriens, fête la naissance du prophète Muhammad (sas), pendant le mois lunaire de Rabi'al-awwal ou Rabi'I, au cours duquel est né, dans la nuit du 11e au 12e jour, selon les rapporteurs de la tradition musulmane, celui qui va devenir le dernier Messager du Dieu créateur des Mondes. Les Comoriens, sunnites mais aussi de courant soufi, font partie des musulmans, de par le monde, qui étalent l'anniversaire du prophète tout au long des trente jours de Rabi'I.
Les villes, villages, quartiers, foyers, écoles coraniques, associations, sociétés et administrations publiques et privées participent à la fête. Un véritable ballet de véhicules transportant des notables s'observe sur le réseau routier à Ngazidja, pour honorer les invitations des différentes localités. A Ndzuwani, notamment, les festivités occupent quasiment trois mois. Aux Comores, contrairement à d'autres pays où le rite demeure purement religieux et dont certains le célèbrent uniquement le 12 Rabi'al-awwal, le mawulidi nabawi revêt aussi un aspect culturel.
La fête occasionne des dépenses ostentatoires au sein des communautés et autres corps pour la préparation des différents mets et autres repas et boissons (riz, viande, gâteaux, breuvages) servis pour la circonstance. Cependant, la commémoration de la naissance du dernier des prophètes de Dieu continue à diviser l'opinion chez les savants de l'Islam. Le débat fait ainsi rage entre adeptes wahhabites et soufis. Les premiers qualifient le rite de bida'a ou innovation, alors que les seconds soutiennent qu'il s'agit d'un bida'a hassana ou meilleure innovation.
Le mawulidi a été introduit trois siècles après le prophète et parmi les grands savants qui l'ont autorisé, Sheikh Ahmad Ash-Sharabâsî déclare : "Nous avons besoin de nous souvenir de toute chose liée au Messager de Dieu (sas), car il est le modèle par excellence pour tout musulman. Ainsi, il n'y a pas de mal à ce que les musulmans, aux quatre coins de la terre, profitent de cette occasion - la naissance du noble Prophète - pour étudier sa Sunnah, sa prédication, ses nobles manières, et pour approfondir leur compréhension de la religion et du Livre de leur Seigneur, pourvu que cela les pousse à multiplier les œuvres pies et les efforts dans le bien.
Nous devons donc comprendre que la célébration de la naissance du plus noble Messager, Muhammad (sas), est une bonne habitude. Il n'y a aucun mal à ce que les musulmans lui accordent des soins et se réunissent à son occasion, à condition que leur célébration reste dans le cadre de ce que Dieu a légiféré et autorisé". Dans le même ordre d'idée, Sheykh Ahmad ibn Zayni Dahlan, le Mufti de la Mecque a écrit : "Célébrer le mawlid et se rappeler le Prophète est accepté par tous les savants musulmans". Quant à imam Abu Shama, le sheikh de l'imam an-Nawawi, il a dit dans son livre sur des innovations ayant droit que "la meilleure innovation (bida'a hassana) en notre jour est le souvenir de l'anniversaire du Prophète.
Ce jour, les gens donnent beaucoup, font beaucoup d'adoration, montrent beaucoup d'amour au Prophète et donnent beaucoup de remerciements à Allâh Tout-puissant pour l'envoi parmi eux de Son Messager, et pour préserver la Sunna et la Shari'a".. Alwatwan
COMMENTAIRES