Plusieurs cas de viols et de crimes ont été recensés dernièrement en Union des Comores. Fortement troublée, la population est descendue ma...
Plusieurs cas de viols et de crimes ont été recensés dernièrement en Union des Comores. Fortement troublée, la population est descendue massivement dans les rues pour manifester sa désapprobation et surtout sa tristesse de voir l'archipel sombrer lui aussi dans une violence inhabituelle jusqu'à ce jour. La réaction d'un lecteur.
Ali Hamadi Saandi, animateur pédagogique à Moroni nous a fait parvenir ce texte que nous publions dans son intégralité et qui reflète parfaitement le désarroi dans lequel se trouve plongée une grande partie de la population comorienne. Evidemment, la petite phrase qui demande l'application de la peine de mort fera bondir nombre de lecteurs. Elle est surtout le reflet de cette souffrance de voir un peuple qui ignorait certains comportements et qui réalise tout à coup que, même isolé au milieu de l'océan, on n'échappe pas à la généralisation d'une violence qu'aucune société ne peut accepter.
E.T.
Les Comores connaissaient ce dernier temps une fréquence trop élevée des viols.
Qu’est-ce-qui motive cette fréquence ? Est-ce une dégradation de la pudeur ? Les parents ont-ils démissionné complètement de leurs missions ? Que doit-on préconiser pour enrayer cette catastrophe ? Voilà des questions que chacun et chacune parmi nous a le droit et le devoir de se poser afin de trouver une porte de sortie.
Toute personne a vécu, vit ou vivra sa crise d’adolescence et c’est inévitable. Certains ignorent que la puberté se vit différemment. Certains enfants en effet ont un âge osseux légèrement différent de leur âge réel. C'est-à-dire qu'ils paraissent plus âgé qu'ils le sont. C’est là où certains parmi les violeurs se trompent de « piste ».
Sachant que l’individu n’existe jamais seul. Il existe car il y a les autres. Chacun a une identité, qui s’établit à partir du regard des autres, de la société : c’est donc un miroir qui permet de se reconnaître dans l’interaction de ces deux composantes.
La crise d’adolescence est une rupture d’équilibre que certains sont dans l'incapacité de réguler. C’est un moment important où les parents n’ont pas droit à l’erreur. Ils doivent particulièrement jouer leur rôle : réguler et relier. C’est un moment de perturbation, de désarroi, de malaise, de trouble et d'instabilité.
Rappelons-nous de cette jeune fille de 13 ans tabassée et violée par un garçon de 17ans, c’est l’erreur du ''régulateur'' qui n'a pas su tenir son rôle.
Malheureusement leur démission se ressent également dans les Université. Pourquoi et comment les élèves ne tressent pas leurs cheveux à domicile ? Au contraire, certains transforment leur classe en salon de coiffure et de tabac. D’autres font comme s’ils étaient sur des plages européennes. Sommes-nous aux Comores ou en Europe ? Ces ados ignorent le mot « pudeur », ils se moquent des ainés qui passent à leurs côtés.
Quant aux assassins-violeurs, leur deuxième acte n'est probablement prémédité. L’assassin n’a pas l’idée d’assassiner au début de son action. S’il assassine, c’est dans le but de se dédouaner de sa culpabilité. Il n’était pas satisfait dudit acte et il se venge sur un sujet qui continue à gâcher son esprit. Il voudrait parfois aussi échapper à un témoin qui pourrait lui faire passer le reste de sa vie dans les geôles.
Par contre, les vieux violeurs sont des gens qui ont un problème psychosocial parfois et ce problème les plonge dans un état animal. Parfois c'est tout simplement parce qu'ils ont des problèmes dans leur vie conjugale.
Je condamne fermement et au fond de mon cœur de tels actes gravissimes et surtout barbares.
Comment, est-ce qu’une fille, sur sa tenue vestimentaire laisse croire au public qu’elle a ''des articles sur ses étagères à vendre''. Ce n’est pas digne de notre culture et ce n’est pas non plus un comportement digne d’un musulman.
Je suis intimement convaincu que juger n’est pas suffisant. Combien d’inculpés se sont-ils vu infliger une peine capitale ? Combien parmi eux ont-ils exécutés ?
La justice joue son rôle il reste à l’exécutif de jouer le sien. Il est en outre important de mener une enquête sociale de toutes catégories et couches sociales confondues. Nous aurons par la suite une solution remédiable et permanente. Faisons de nos enfants nos premiers amis. Disons-leur la vérité, expliquons leur très bien et clairement la réalité de nos mœurs et de la vie. Ne les laissons plus se noyer dans les séries mexicaines et brésiliennes.
Ali Hamadi SAANDI
Animateur pédagogique au CAED de Moroni
(Source : Malango Actualité)
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