Plusieurs policiers mécontents de l'emprisonnement d’un des leurs ont voulu attaquer la prison de Toliara, hier. Le 1er substitut du p...
Plusieurs policiers mécontents de l'emprisonnement d’un des leurs ont voulu attaquer la prison de Toliara, hier. Le 1er substitut du procureur pris en otage est blessé à mort.
La maison d'arrêt de Toliara a été en effervescence, hier toute la journée, suite à un incident inhabituel et peu commun pour les personnes qui assistaient à la 2e étape du Tour cycliste de Madagascar, reliant la Cité du Soleil à Sakaraha. Deux forces en armes, des policiers et des agents pénitentiaires, se sont retrouvées face à face durant des heures.
Des policiers ont assiégé en plein jour et devant des témoins constitués par des badauds, la prison située en pleine ville dans le quartier de Bazar Be. Conduits par quelques officiers supérieurs, ils étaient prêts à en découdre avec les agents pénitentiaires gardant le site. Des coups de feu ont tonné car la cinquantaine de policiers en colère voulaient à tout prix délivrer un des leurs, retenu depuis quelques heures dans cette prison.
Guillaume Jean Raphael Randriamamonjy a été incarcéré à la maison d'arrêt de Bazar Be, suite à sa condamnation par la Cour criminelle ordinaire du 8 décembre à cinq ans de travaux forcés et à cinq ans d'interdiction de séjour dans la région de l'Atsimo-Andrefana. Selon le greffier en chef sur place, il a été accusé de vol de divers objets avec port d'arme apparent et d'association de malfaiteurs.
Mais ses collègues policiers ont voulu entrer en force pour le libérer. En tirant en l'air, ils se sont emparés d'un garde pénitentiaire, amené de force au commissariat central.
« On veut libérer notre collègue, car il a été condamné arbitrairement par le tribunal. On l'accuse d'avoir perdu volontairement son arme, il y a quelques années, alors que celle-ci a été déjà retrouvée et remise aux responsables », a expliqué un policier très en colère.
Otage
Mais d'heure en heure les choses se sont précipitées et les crépitements des armes à feu ont fusé de partout. Des négociations initiées par le procureur Larsen Andriatsivery et le chef de district Romain Gilbert ont débouché par la libération de l'agent pénitentiaire, vers 11h 30, en échange d'une promesse de l'élargissement du policier incarcéré. À noter que les pneus des voitures de ces autorités ont été dégonflés par des policiers.
Vers 16 h, las d'attendre la remise en liberté de ce dernier, une vingtaine de policiers se sont dirigés vers le tribunal de 1ère instance de Toliara à Betela. Le premier substitut du procureur, Michel Rahavana, les a accueilli sur le perron, mais des altercations s'ensuivirent;
Du coup, ils ont embarqué de force ce magistrat de 3e grade dans une voiture et l'ont emmené vers la prison, menotté. Après avoir reçu quelques coups, il s'est effondré et il est décédé quelques minutes après son admission au CHU de Toliara.
Ce n'est pas la première fois que la maison d'arrêt de Toliara a été victime de ce genre d'attaque de la part des forces de l'ordre. En effet, le 24 juillet 2009, une vingtaine de gendarmes mécontents de l'emprisonnement de trois des leurs ont voulu prendre d'assaut cette prison. Mais, l'affrontement avec la garde pénitentiaire a été évité de justesse.
« On ne peut qu'être déçu de l'attitude des policiers qui, au lieu de servir de modèles en tant qu'hommes de loi et de la sécurité en uniforme, donnent ici le plus mauvais exemple au commun des citoyens. Auxiliaire de la justice, la police ne peut et ne doit que se soumettre à la loi, à une décision de Justice et à celle du juge qui dit la loi », a expliqué un notable de la ville.
Enfin, le journaliste de l'Express de Madagascar sur place qui a couvert l'évènement a été renversé et roué de coups par des policiers qui ne voulaient pas être photographiés pendant leurs agissements.
-------------------------- Le SMM contre-attaque --------------------------
La situation semble prendre une tournure radicale.
« Tous les tribunaux à travers le territoire national auront portes closes si l'État ne prend pas rapidement des mesures idoines », annonce d'emblée Auguste Marius Arnaud, président du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM).
« Le policier condamné à l'emprisonnement ne sera pas libéré. Nous exigeons la démission du ministre de la Sécurité intérieure ainsi que celle de tous les chefs de la police à Toliara », ajoute-t-il.
Les membres du SMM effectueront une descente massive dans la Cité du Soleil, cet après-midi.
Des policiers ont assiégé en plein jour et devant des témoins constitués par des badauds, la prison située en pleine ville dans le quartier de Bazar Be. Conduits par quelques officiers supérieurs, ils étaient prêts à en découdre avec les agents pénitentiaires gardant le site. Des coups de feu ont tonné car la cinquantaine de policiers en colère voulaient à tout prix délivrer un des leurs, retenu depuis quelques heures dans cette prison.
Guillaume Jean Raphael Randriamamonjy a été incarcéré à la maison d'arrêt de Bazar Be, suite à sa condamnation par la Cour criminelle ordinaire du 8 décembre à cinq ans de travaux forcés et à cinq ans d'interdiction de séjour dans la région de l'Atsimo-Andrefana. Selon le greffier en chef sur place, il a été accusé de vol de divers objets avec port d'arme apparent et d'association de malfaiteurs.
Mais ses collègues policiers ont voulu entrer en force pour le libérer. En tirant en l'air, ils se sont emparés d'un garde pénitentiaire, amené de force au commissariat central.
« On veut libérer notre collègue, car il a été condamné arbitrairement par le tribunal. On l'accuse d'avoir perdu volontairement son arme, il y a quelques années, alors que celle-ci a été déjà retrouvée et remise aux responsables », a expliqué un policier très en colère.
Otage
Mais d'heure en heure les choses se sont précipitées et les crépitements des armes à feu ont fusé de partout. Des négociations initiées par le procureur Larsen Andriatsivery et le chef de district Romain Gilbert ont débouché par la libération de l'agent pénitentiaire, vers 11h 30, en échange d'une promesse de l'élargissement du policier incarcéré. À noter que les pneus des voitures de ces autorités ont été dégonflés par des policiers.
Vers 16 h, las d'attendre la remise en liberté de ce dernier, une vingtaine de policiers se sont dirigés vers le tribunal de 1ère instance de Toliara à Betela. Le premier substitut du procureur, Michel Rahavana, les a accueilli sur le perron, mais des altercations s'ensuivirent;
Du coup, ils ont embarqué de force ce magistrat de 3e grade dans une voiture et l'ont emmené vers la prison, menotté. Après avoir reçu quelques coups, il s'est effondré et il est décédé quelques minutes après son admission au CHU de Toliara.
Ce n'est pas la première fois que la maison d'arrêt de Toliara a été victime de ce genre d'attaque de la part des forces de l'ordre. En effet, le 24 juillet 2009, une vingtaine de gendarmes mécontents de l'emprisonnement de trois des leurs ont voulu prendre d'assaut cette prison. Mais, l'affrontement avec la garde pénitentiaire a été évité de justesse.
« On ne peut qu'être déçu de l'attitude des policiers qui, au lieu de servir de modèles en tant qu'hommes de loi et de la sécurité en uniforme, donnent ici le plus mauvais exemple au commun des citoyens. Auxiliaire de la justice, la police ne peut et ne doit que se soumettre à la loi, à une décision de Justice et à celle du juge qui dit la loi », a expliqué un notable de la ville.
Enfin, le journaliste de l'Express de Madagascar sur place qui a couvert l'évènement a été renversé et roué de coups par des policiers qui ne voulaient pas être photographiés pendant leurs agissements.
-------------------------- Le SMM contre-attaque --------------------------
La situation semble prendre une tournure radicale.
« Tous les tribunaux à travers le territoire national auront portes closes si l'État ne prend pas rapidement des mesures idoines », annonce d'emblée Auguste Marius Arnaud, président du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM).
« Le policier condamné à l'emprisonnement ne sera pas libéré. Nous exigeons la démission du ministre de la Sécurité intérieure ainsi que celle de tous les chefs de la police à Toliara », ajoute-t-il.
Les membres du SMM effectueront une descente massive dans la Cité du Soleil, cet après-midi.
Francis Ramanantsoa : lexpressmada.com
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