Nabil El-Araby (à droite), le secrétaire général de la Ligue arabe, espère mettre fin aux violences en Syrie. La Syrie a acce...
Nabil El-Araby (à droite), le secrétaire général de la Ligue arabe, espère mettre fin aux violences en Syrie. |
La Syrie a accepté la demande de la Ligue arabe d'envoyer des observateurs dans le pays pour garantir la mise en place d'un plan de sortie de crise, a annoncé, lundi 5 décembre, le porte-parole du ministère des affaires étrangères syrien, Jihad Makdessi."La Syrie a répondu positivement à la question de la signature du protocole" sur les observateurs, "un protocole de coopération basé sur la vision de la Syrie sur cette coopération", dans un courrier envoyé dimanche soir au secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elaraby, a déclaré M. Makdessi.
Samedi, un comité ministériel arabe réuni à Doha avait donné jusqu'à dimanche à la Syrie pour éviter davantage de sanctions, en signant un protocole sur l'envoi d'observateurs chargés de rendre compte des faits sur le terrain. Mais un haut responsable au Qatar avait annoncé dans la journée qu'aucune délégation syrienne n'était attendue pour signer le protocole, dans la mesure où Damas avait demandé de"nouveaux éclaircissements" sur le texte.
"LA RÉUSSITE DÉPEND DES INTENTIONS ARABES"
"La partie syrienne a fait son devoir en demandant des modifications mineures qui ne touchent pas le fond du protocole (...) et des éclaircissements qui ne sont pas liés à la nature de la mission" de la Ligue arabe, a précisé Jihad Makdessi. "Nous avons demandé des explications sur la coordination, car la réussite de la mission[des observateurs] dépend de la coordination avec la partie syrienne", a-t-il affirmé, expliquant que la Syrie avait demandé les noms et les nationalités des observateurs.
"Nous avons insisté sur la clause no 8 de la charte de la Ligue arabe qui interdit aux pays arabes de changer le régime politique" d'un autre pays arabe, a poursuivi le porte-parole."La réussite de la mission dépend des intentions arabes", a-t-il lancé. "La signature du protocole est un pas sur le chemin de la solution", en Syrie, mais pour sortir de la crise, il est nécessaire, selon M. Makdessi, d'en traiter les causes, qui ne sont pas seulement liées aux demandes de réformes. Le porte-parole a ainsi évoqué "les armes qui sont transférées à l'intérieur de la Syrie, les médias qui veulent pousser à l'escalade, et une opposition qui refuse de dialoguer"avec le régime.
TRAINS DE SANCTIONS
Manifestation dans la ville de Basr Al-Harir, dans le Houran, le 5 décembre :
Début novembre, la Syrie avait accepté"sans réserve" un plan de sortie de crise proposé par la Ligue arabe, qui prévoyait l'arrêt des violences, la libération des prisonniers et l'ouverture du pays à des observateurs arabes et à la presse étrangère. Face à l'absence de mise en application du plan, et après les sanctions occidentales visant à faire cesser la répression, la Ligue arabe a accru encore l'isolement du régime du président Bachar Al-Assad en prenant à son tour des sanctions, entrées en vigueur le 27 novembre. Il s'agit notamment d'un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes.
Mais la machine répressive ne s'est pas arrêtée. Sept civils ont été tués lundi par les forces de sécurité à Homs, dans le centre du pays, alors qu'une cinquantaine d'étudiants ont été arrêtés ces derniers jours, selon des militants. Trente-quatre personnes enlevées lundi par les miliciens pro-régime ("Chabiha") dans la ville ont par ailleurs été retrouvées mortes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), citant un militant sur le terrain. L'ONU estime que la crise syrienne a causé la mort d'au moins quatre mille personnes depuis mars.
Source : le monde
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