La rentrée est finalement effective, une semaine après la levée du mot d’ordre de grève de l’intersyndicale. La crise est finie. Elèves et e...
La rentrée est finalement effective, une semaine après la levée du mot d’ordre de grève de l’intersyndicale. La crise est finie. Elèves et enseignants répondent massivement présents, selon les chefs d’établissement rencontrés par Albalad, hier. La satisfaction ne fait pas oublier les déficiences enregistrées, notamment en matière de capacité d’accueil et d’autres soucis.
«Les élèves commencent à se présenter en grand nombre dans les salles de classe. Les professeurs répondent à l’appel. On peut dire que la rentrée est effective», a déclaré Daroueche Mouigni, directeur du collège de Hadoudja. Même constat dans d’autres établissements publics de la capitale visités, hier, par Albalad.
Au collège de Mbouéni, l’on fait état d’un sureffectif d’enseignants. «On a eu de nouvelles affectations mais on a réussi à modifier les emplois du temps. On a pu caser les nouveaux venus», a affirmé le directeur de l’établissement, Saleh Ahmed.
Son homologue de l’école primaire Moroni-Mbouéni, Mmadi Hassani, a fait la même observation. Il a aussi souligné qu’une semaine après la rentrée, certains instituteurs n’avaient toujours pas trouvé de classes pour enseigner.
Le mot d’ordre du commissariat en charge de l’Education de l’île serait de maintenir les nouvelles recrues engagées pour remplacer les professeurs qui s’étaient opposés aux autorités en boycottant la rentrée scolaire.
Au lycée de Moroni, par exemple, on fait état d’une quarantaine de professeurs dernièrement affectés et s’ajoutant aux autres 120 principaux professeurs existants. Le censeur du lycée avait déclaré à Albalad que certains professeurs du lycée avaient été «affectés ailleurs» et d’autres placés «en instance d’affectation». L’intersyndicale avait tout de suite réagi en dénonçant «des suspensions et des affectations arbitraires».
Mais si la rentrée est aujourd’hui effective dans le public, il y a lieu de noter que certains problèmes subsistent. Nombreux chefs d’établissements publics font observer plusieurs déficiences.
«On s’attendait à une réduction des effectifs des élèves mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Du coup on est confronté à une insuffisance des capacités d’accueil», a dit le directeur de l’école primaire de Mbouéni. «On a deux nouvelles salles non équipées alors que nous avons plusieurs divisions qui ne trouvent pas de salles. On a sollicité le soutien du collège et ils nous ont emprunté quelques salles, en attendant de trouver une solution», a encore ajouté M. Hassani.
Au collège de la Coulée, on regrette également l’incapacité d’accueillir les élèves arrivés cette année dans l’établissement. Et surtout, l’état de délabrement avancé des mobiliers. «Ce qui nous manque aujourd’hui, en plus des mobiliers et des salles, ce sont les sanitaires. C’est inadmissible que les enseignants et les élèves, notamment les filles, se rendent chez les voisins pour aller satisfaire leurs besoins», a encore expliqué le tout nouveau directeur de l’établissement, Daroueche Mouigni.
Du côté des parents et des élèves, on s’interroge sur les conséquences de cette grève des professeurs qui a duré plus de six semaines. Les autorités en charge de l’éducation n’ont toujours pas annoncé une révision du calendrier scolaire afin de permettre aux élèves du public de rattraper les semaines de cours perdues.
Pour rappel, le ministère de l’éducation nationale avait, dans un arrêté du 8 octobre, indiqué que le premier trimestre, qui a démarré avec plus d’un mois de retard, prendrait fin le 14 janvier 2012. Selon toujours le même arrêté, les examens de fin d’année devraient avoir lieu du 25 juin au 4 août.
Au collège de Mbouéni, le directeur a soutenu avoir sollicité le soutien de certains professeurs pour effectuer des «séances de rattrapage», afin de «boucler, raisonnablement, le programme scolaire». Malheureusement, aucun autre chef d’établissement ne nous a fait part d’un tel dispositif. Albalad
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