Le vice-président chargé de l'Energie, Fouad Mohadji, a mis à profit sa conférence de presse, le lundi 19 décembre, sur le changement c...
Le vice-président chargé de l'Energie, Fouad Mohadji, a mis à profit sa conférence de presse, le lundi 19 décembre, sur le changement climatique pour se prononcer sur les difficultés énergétiques actuelles du pays. Il a d'emblée écarté l'hypothèse de rompre totalement le contrat qui lie la Ma-mwe au groupe belge Semlex. Un contrat qu'il a pourtant qualifié de "dangereux" en faisant allusion au volet relatif aux compteurs à cartes qui impose à la Ma-mwe de verser 23 francs comoriens, dans les caisses du groupe belge pour chaque kilowatt vendu pendant près de dix ans.
"Ce contrat n'est pas passé en conseil (de ministres, Ndrl)", a-t-il regretté, avant de reconnaitre plus tard que, malgré cela, il engage l'Etat. Le vice-président aurait réussi à convaincre Semlex de renégocier certaines clauses du contrat. Depuis peu, des voix se sont élevées pour critiquer ledit contrat en qualifiant les moteurs de Semlex de "vieilles carcasses au crépuscule de leur vie". Le vice-président a indiqué que, pour des considérations politiques, le pouvoir se devait, en 2009, de trouver des groupes électrogènes pour éclairer le pays pendant le mois de ramadan. "Il appartenait aux techniciens de s'assurer de leur qualité. Malheureusement, ils ont une psychologie esclavagiste", a-t-il dit, reprochant à ces derniers de ne pas s'être opposés aux décisions des politiques.
Fouad Mohadji s'est aussi exprimé sur le prêt de 30 milliards de francs que le gouvernement indien a accepté d'accorder aux Comores pour la construction d'une centrale électrique au fioul lourd. Réagissant aux propos de l'ancien vice-président Idi Nadhoim qui accuse le gouvernement actuel de trainer le pas, il a déclaré avoir "envoyé un email au gouvernement indien pour qu'il intervienne auprès du Fmi". Dans sa lancée, il a "rappelé" que le pays était "sous surveillance des institutions de Breton Woods, qui récusent le taux d'intérêt de 1,75% fixé par l'Inde (Lire notre édition N°1871 du lundi 19 décembre)".
Sur la question de l'utilisation du fioul lourd, il a posé le problème écologique lié aux déchets de ce combustible (le goudron) qui est contraire au développement durable. Face aux coupures électriques récurrentes, le vice-président a annoncé qu'il allait effectuer un déplacement en Arabie Saoudite, vers la fin de ce mois, pour chercher de nouveaux moteurs qui seraient plus viables. "La capacité actuelle de la Ma-mwe est de sept mégawatts alors qu'il en faudrait quatorze", réplique-t-il à ceux qui disent que l'entreprise publique n'est pas déficiente en termes de puissance. Il propose, en outre, pour faire face au faible taux de recouvrement de la Ma-mwe, d'associer les mairies dans ce travail. Par ailleurs, Fouad Mohadji a annoncé l'arrivée prochaine à Moroni de la société kenyane d'électricité Kengen dans le cadre de l'exploitation de la géothermie. Cependant, il a émis des réserves sur ce projet : "Il se pourrait qu'on creuse et qu'on se rende compte après avoir dépensé d'importantes somme d'argent, qu'il n'y avait pas assez de mégawatt pour être exploité", prévient-il Sur les prospections qui ont eu lieu au large des Comores à la recherche de pétrole et de gaz, menées par la société américaine Gtx, il s'est montré optimiste. "Les données ont été vendues à la société britannique British Petroleum (BP), cela montre qu'il y a des chances que le pétrole et le gaz soient exploitables", a-t-il laissé entendre.
Toyb Ahmed : alwatwan
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