Au lendemain de l'arrivée d'une première mission d'observateurs arabes à Damas, deux attentats à la voiture piégée ont visé...
Au lendemain de l'arrivée d'une première mission d'observateurs arabes à Damas, deux attentats à la voiture piégée ont visé des bâtiments officiels dans la capitale, selon la télévision publique syrienne. Quarante personnes auraient été tuées.
AFP - Au moins 40 personnes ont été tuées et 150 blessées vendredi dans deux attentats suicide à la voiture piégée à Damas, attribués par les autorités à Al-Qaïda, au lendemain de l'arrivée de la mission arabe préparant la venue d'observateurs.
La répression de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad se poursuivait par ailleurs, avec onze civils tués, dont huit dans des quartiers rebelles de Homs (centre), deux à Hama (nord) et un à Douma, dans la banlieue de Damas, où cinq autres ont été blessés lors de la dispersion d'une manifestation, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Le nouveau bilan des deux attentats s'établit à 40 morts et 150 blessés", a affirmé à l'AFP Jihad Makdissi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Un précédent bilan faisait état de 30 morts et 150 blessés.
Ces attentats, sans précédent depuis le début de la contestation mi-mars, ont eu lieu à quelques minutes d'intervalle dans le quartier de Kafar Soussé, dans l'ouest de la capitale. Ils ont visé la Direction de la sûreté générale, le plus important service de renseignement civil, ainsi qu'un bâtiment de la sécurité militaire.
La télévision a montré des images de civils évacuant des cadavres calcinés ou mutilés, la chaussée maculée de sang et de gravats, un cratère long et profond.
"Le terrorisme a voulu que le premier jour des observateurs à Damas soit une journée tragique mais le peuple syrien fera face à la machine à tuer soutenue par les Européens, les Américains et certaines parties arabes", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Meqdad sur le lieu de l'un des attentats.
"C'est le premier cadeau du terrorisme et d'Al-Qaïda mais nous allons faciliter au maximum la mission de la Ligue arabe", a-t-il insisté.
A la question de savoir si ces attentats pouvaient s'inscrire dans un scénario monté par les services de sécurité syriens, il a rétorqué: "ceux qui proféreront de telles allégations sont des criminels".
Un responsable gouvernemental libanais avait affirmé cette semaine que Beyrouth enquêtaient sur des informations selon lesquelles des membres d'Al-Qaïda se seraient infiltrés en Syrie par le Liban.
Le mouvement chiite libanais Hezbollah, allié du régime de Bachar al-Assad, a accusé pour sa part les Etats-Unis d'être derrière les attentats. Le président libanais Michel Sleimane a lui téléphoné à son homologue syrien pour dénoncer "les attaques terroristes".
Le chef des renseignements militaires de la province de Damas, le général Rustom Ghazali, n'a pas exclu d'autres attentats.
M. Meqdad était accompagné sur les lieux du drame de Samir Seif al-Yazal, un adjoint du secrétaire général de la Ligue arabe, arrivé jeudi à Damas pour diriger la mission de préparation avant la venue d'observateurs arabes.
"Nous allons continuer notre travail", a assuré M. Yazal, tout en présentant ses condoléances aux proches des victimes.
Il a précisé que la mission avait commencé vendredi ses entretiens avec les autorités, et qu'elle devait rencontrer samedi le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem.
Un premier groupe de 30 à 50 observateurs arabes doit arriver dimanche pour suivre l'application d'un plan de sortie de crise après plus de neuf mois d'une révolte violemment réprimée.
Selon une estimation de l'ONU, cette répression a fait au moins 5.000 morts depuis la mi-mars. Les autorités syriennes, qui attribuent les troubles à des "bandes armées", ont pour leur part annoncé plus de 2.000 morts dans les rangs de l'armée et des services de sécurité.
Les militants anti-régime ont manifesté vendredi dans plusieurs villes du pays contre la signature du protocole sur l'envoi des observateurs, parlant de "protocole de la mort". Ils ont accusé dans leurs banderoles "la Ligue arabe de faire commerce de notre sang".
A l'ONU, les tensions entre les puissances occidentales et la Russie se sont accentuées à propos de la Syrie, les Occidentaux accusant Moscou de tenter de "détourner l'attention" de Damas en demandant une enquête sur l'action de l'Otan en Libye.France24
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