Le ministre syrien des Affaires étrangères a évoqué un «complot» contre son pays... Le ton monte. Le régime syrien a vivement réagi ce lundi...
Le ministre syrien des Affaires étrangères a évoqué un «complot» contre son pays...
Le ton monte. Le régime syrien a vivement réagi ce lundi à la décision de la Ligue arabe de suspendre le pays de l'organisation panarabe, affirmant être victime d'un «complot», deux jours avant une nouvelle réunion arabe au Maroc. «La décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie (...) représente un pas dangereux», a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem au cours d'une conférence de presse. La Syrie «paie le prix de ses positions fermes» mais elle «ne fléchira pas et sortira plus forte», a-t-il ajouté, assurant que «les complots ourdis contre la Syrie échoueront».
Samedi, la Ligue arabe a suspendu la participation de la Syrie à ses réunions et l'a menacée de sanctions, un camouflet sévère pour Damas. Cette décision intervient près de deux semaines après un plan de sortie de crise proposé par la Ligue et accepté «sans réserves» par Damas mais qui n'a pas été suivi de faits. Après huit mois d'un mouvement de contestation du régime du président Bachar al-Assad, Walid Mouallem a exclu ce lundi l'éventualité d'une intervention étrangère en Syrie, se félicitant de l'appui de la Russie et de la Chine. La répression a fait 3.500 morts en Syrie, selon l'ONU.
«Je suis sûr que la Russie veut jouer un rôle efficace»
«Le scénario libyen ne se répètera pas, ce qui se passe en Syrie est différent de ce qui s'était passé en Libye, et le peuple syrien ne doit pas s'inquiéter», a-t-il estimé. «Les positions de la Russie et de la Chine que nous remercions ne changeront pas car nous sommes en coordination et en consultations avec eux», a-t-il insisté. «Je suis sûr que la Russie veut jouer un rôle efficace dans le dialogue qui va se tenir (entre le pouvoir syrien et les opposants) et ceci est une chose positive», a-t-il poursuivi.
La Chine a exhorté la Syrie à mettre en oeuvre le plan arabe, tout en se gardant de soutenir d'éventuelles sanctions contre le régime de Damas. Et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a jugé «incorrecte» la décision de la Ligue arabe à l'égard de la Syrie. Après la décision de suspension prise samedi, la Ligue arabe a dit étudier à présent un «mécanisme de protection des civils». Une nouvelle réunion extraordinaire est prévue mercredi à Rabat pour faire le point sur la mise en oeuvre du plan de sortie de crise en Syrie décidé le 2 novembre.
Ce plan prévoyait notamment le retrait des forces armées des villes en proie à la contestation du régime de Bachar al Assad et la libération des manifestants arrêtés depuis le début des violences. Mais, Walid Mouallem a indiqué qu'il ne participerait pas à la réunion de Rabat, sans donner de précisions. Selon les organisations de défense des droits de l'Homme, des dizaines de civils ont été tués, dont plus de 125 pour la seule région de Homs (centre), depuis le 2 novembre. CeLundi, la répression s'est poursuivie. Un homme de 29 ans a été tué par des tirs en provenance d'un barrage militaire à Inkhel, dans la région de Deraa (sud), a rapporté l'Obervatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). A Homs (centre), encerclée par l'armée, des tirs nourris étaient entendus dans le quartier de Baba Amro.
Excuses
Walid Mouallem a pourtant estimé que la Syrie se dirigeait vers la fin de la crise. «La crise en Syrie ne s'amplifie pas, au contraire nous nous dirigeons vers la fin de la crise», a-t-il assuré. Dans la nuit de samedi à dimanche, des centaines de partisans du régime en colère ont attaqué les ambassades saoudienne, qatarie et turque à Damas, ainsi que des missions diplomatiques turques et françaises à Lattaquié (nord-ouest) et Alep (nord), entraînant de vives protestations internationales. Walid Mouallem a présenté les excuses de son pays pour ces attaques: «Je m'excuse à ce sujet et j'exprime l'espoir que cela ne se répètera pas. Nous sommes responsables, conformément au Traité de Vienne, de la sécurité des ambassades».
Interrogé sur un éventuel établissement d'une zone tampon à la frontière avec la Turquie, revendiqué par des opposants, Walid Mouallem a souligné que «la Syrie est un pays souverain et défendra chaque pouce de son territoire». «J'exclus que la Turquie prenne cette mesure», a-t-il lancé. «Ceux qui ne sont pas en paix au Moyen-Orient avec leur peuple et ne peuvent les satisfaire partiront», a déclaré ce lundi le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu en allusion à la Syrie. Pour la deuxième fois en moins d'un mois, Ahmet Davutoglu a reçu dimanche des représentants du Conseil national syrien (CNS), qui rassemble une bonne partie de l'opposition, et qui a été formé au fil de plusieurs réunions sur le sol turc. L'Union européenne a d'ailleurs décidé lundi d'étendre ses sanctions contre le régime syrien à 18 personnes, essentiellement des militaires, et de geler des prêts européens dans le pays en raison de la poursuite de la répression. 20minutes
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