Les habitants de Ndzuwani se sont réveillés vendredi 11 novembre avec des barricades érigées à Ada, Domoni et entre Mdjamawe et Sima. Des a...
Les habitants de Ndzuwani se sont réveillés vendredi 11 novembre avec des barricades érigées à Ada, Domoni et entre Mdjamawe et Sima. Des arbres, abattus la nuit du jeudi à vendredi par des inconnus, ont été placés au milieu des voies. Ce n'est qu'au lever du jour qu'ils ont été enlevés par la police et la gendarmerie. En même temps que se déroulait le déblayage des routes barricadées, une opération de ratissage débutait. Plusieurs individus, présumés avoir eu des liens avec ces actes de trouble à l'ordre public, ont été appréhendés par les forces de l'ordre.
Jusqu'à l'après-midi du vendredi, douze d'entre eux étaient détenus à la Direction régionale de la police et de la sûreté nationale (Dgpsn), sise à Mutsamudu. Le barrage des routes à Nyumakele, Domoni et à Sima a un lien direct avec l'arrestation, jeudi après-midi à l'aéroport de Wani, d'un certain Ibraza, chef de file d'un mouvement dit des "sans-papiers anjouanais". Il a passé ces trois dernières années à Mayotte. Le mouvement des "sans-papiers", né des méandres du séparatisme anjouanais, promet à ses adeptes la nationalité française. A son éclosion au milieu des années 2000, il a été parfaitement accueilli par le régime séparatiste du colonel Mohamed Bacar, et un recensement avait été fait par ses leaders.
Chaque personne intéressée ramassait son acte de naissance et un montant de six mille francs comoriens. Ce devait être des personnes, d'après les leaders du mouvement, nées avant l'accession des Comores à l'Indépendance. Car, d'après eux, ces personnes doivent nécessairement figurer dans les registres de l'état-civil français, en tant que français. La police et les autorités civiles de l'île se sont gardées de commentaires pour la presse au sujet des événements de vendredi, justifiant leur silence par "les exigences de l'enquête qui se poursuit". Toutefois, sous le sceau de l'anonymat, une source policière haut placée a confié à un journaliste indépendant que l'une des personnes arrêtée a avoué que "c'était un coup d'Etat qui se tramait".
L'institution visée par ce "coup d'Etat" était, d'après la personne interrogée, l'exécutif de l'île de Ndzuwani. De par la gravité des événements, une série de "mesures de sécurité" ont été prises (mais pas officiellement annoncées) par l'autorité insulaire. Ainsi les patrouilles nocturnes des forces de l'ordre ont repris, et avec elles le contrôle d'identité des noctambules. Mais, loin de paraître contraignante, une autre mesure fait plutôt le bonheur de la population : il s'agit de la fourniture sans interruption de l'électricité, toute la nuit. Comme on dit, à quelque chose malheur est bon. D'après une autre source policière officieuse, Ibraza serait arrêté en possession d'une liste de noms, à côté desquels émargent des mentions de fonctions.
L'organigramme de son "équipe gouvernementale", pour être précis. Là-dedans, un certain Abdallah Abdérémane alias Pala,enseignant au site universitaire de Patsy originaire de Wani, occuperait le poste de commissaire aux Finances. Un autre enseignant, Abou Ladhati de Mutsamudu, y figure comme futur commissaire à l'Education. Ces deux individus se trouvent parmi les personnes actuellement détenues par la Dgpsn. Alwatwan
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