Engagé le 27 septembre dernier, le mouvement social se poursuit sur l’île aux Parfums. La population mahoraise proteste contre les prix pr...
Engagé le 27 septembre dernier, le mouvement social se poursuit sur l’île aux Parfums. La population mahoraise proteste contre les prix pratiqués sur les produits de consommation. Ardent défenseur de la départementalisation, l’ancien préfet de Mayotte Denis Robin, a été dépêché dans le 101 ème département par le ministère de l’Outre-Mer pour négocier avec les syndicats. Une mission compliquée par des désaccords entre les organisations.
La crise sociale à Mayotte perdure. Depuis le 27 septembre dernier, les manifestations se sont succédées. A l’origine de la colère mahoraise : les prix jugés exorbitants de différents produits essentiels dans le département comme la viande de boeuf, le gaz, le sable. De nombreuses tables rondes entre les leaders syndicaux, l’actuel préfet Thomas Degos et les représentants du patronat de la grande distribution ont abouti à des échecs. La visite éclair de la ministre de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard n’a pas apaisé les esprits, bien au contraire. Estimant ses annonces insuffisantes, les protestataires ont continué à se mobiliser. La mort d’un manifestant le19 octobre dernier a mis le feu aux poudres et de nouveaux affrontements ont éclaté entre la jeunesse et les forces de l’ordre.
Après avoir annulé sa visite à la Réunion en raison de la situation extrêmement tendue à Mayotte, la ministre chargée de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard a mandaté Stanislas Martin, expert des prix à la consommation, pour consulter tous les acteurs de la crise et présenter un rapport. Certains représentants syndicaux, qui espéraient la venue d’un négociateur, n’ont pas caché leur déception. En réponse, le directeur du cabinet de Marie-Luce Penchard, Denis Robin a été envoyé sur l’île aux Parfums pour tenter de résoudre le conflit social qui s’enlise.
Arrivé jeudi dernier, celui-ci devait initialement entamer les négociations ce matin. Dans une déclaration, l’artisan de la départementalisation indique qu’il lui avait été "impossible de s’asseoir la même table de discussion que l’ensemble des syndicats", soulignant "un conflit" entre les différentes organisations qui complique considérablement sa mission. Selon l’ancien préfet, "les Mahorais veulent une solution rapide pour retrouver une vie familiale et professionnelle normale. Les conséquences sur l’emploi et sur les salaires vont toucher durement de nombreuses familles mahoraises." Selon ses premiers contacts, il lui semble néanmoins possible d’obtenir des avancées.
Se refusant à renoncer à sa mission, Denis Robin a donc programmé des entretiens "bilatéraux", demandant aux leaders syndicaux de prendre leurs responsabilités. Ces rencontres devraient aboutir à un accord global, proposé à la signature des participants.
Voici, dans son intégralité la déclaration officielle de Denis Robin, envoyé comme négociateur à Mayotte :
"Les discussions sur les prix des trois produits restant au centre du conflit contre la vie chère (la viande de bœuf, le gaz, le sable) n’ont pas pu commencer ce matin, contrairement à la décision qui avait été prise de manière consensuelle jeudi dernier.
J’ai été en effet amené à constater l’impossibilité d’asseoir à la même table de discussion l’ensemble des syndicats.
La négociation n’est pas arrêtée puisqu’elle n’a pas pu commencer. Il appartient aux organisations professionnelles mahoraises de régler ce conflit entre elles.
Cette situation de blocage est d’autant plus regrettable que j’étais très confiant sur notre capacité collective à trouver une sortie honorable pour tous les participants.
Le travail que j’ai engagé depuis jeudi, les contacts que j’ai pu nouer, mes déplacements dans l’île et la rencontre avec la population me renforcent dans ma conviction que les Mahorais veulent une solution rapide pour retrouver une vie familiale et professionnelle normale. Les conséquences sur l’emploi et sur les salaires vont toucher durement de nombreuses familles mahoraises.
Or, je suis en mesure de dire que des avancées sont possibles, y compris sur le prix de la viande de bœuf, qui est au cœur des attentes à mes concitoyens, après les baisses déjà réalisées sur dix produits.
Malgré cette nouvelle difficulté, j’ai décidé de ne pas interrompre ma mission, car je suis trop attaché à ne pas laisser la population de Mayotte sans réponse.
Puisqu’il n’est plus possible de discuter ensemble, je poursuivrai mon travail par des entretiens bilatéraux, qui débuteront demain matin. Chacun devra contribuer à sa juste part à l’effort global. Lorsqu’un projet d’accord sera prêt, il sera proposé à la signature des participants. Il appartiendra alors à chacun de prendre sa décision et de l’expliquer à la population.
Je tiens à rassurer mes concitoyens de Mayotte : je reste pleinement mobilisé pour trouver une issue positive à ce conflit, car j’ai la conviction que c’est possible. ». Source : linfo.re
La crise sociale à Mayotte perdure. Depuis le 27 septembre dernier, les manifestations se sont succédées. A l’origine de la colère mahoraise : les prix jugés exorbitants de différents produits essentiels dans le département comme la viande de boeuf, le gaz, le sable. De nombreuses tables rondes entre les leaders syndicaux, l’actuel préfet Thomas Degos et les représentants du patronat de la grande distribution ont abouti à des échecs. La visite éclair de la ministre de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard n’a pas apaisé les esprits, bien au contraire. Estimant ses annonces insuffisantes, les protestataires ont continué à se mobiliser. La mort d’un manifestant le19 octobre dernier a mis le feu aux poudres et de nouveaux affrontements ont éclaté entre la jeunesse et les forces de l’ordre.
Après avoir annulé sa visite à la Réunion en raison de la situation extrêmement tendue à Mayotte, la ministre chargée de l’Outre-Mer Marie-Luce Penchard a mandaté Stanislas Martin, expert des prix à la consommation, pour consulter tous les acteurs de la crise et présenter un rapport. Certains représentants syndicaux, qui espéraient la venue d’un négociateur, n’ont pas caché leur déception. En réponse, le directeur du cabinet de Marie-Luce Penchard, Denis Robin a été envoyé sur l’île aux Parfums pour tenter de résoudre le conflit social qui s’enlise.
Arrivé jeudi dernier, celui-ci devait initialement entamer les négociations ce matin. Dans une déclaration, l’artisan de la départementalisation indique qu’il lui avait été "impossible de s’asseoir la même table de discussion que l’ensemble des syndicats", soulignant "un conflit" entre les différentes organisations qui complique considérablement sa mission. Selon l’ancien préfet, "les Mahorais veulent une solution rapide pour retrouver une vie familiale et professionnelle normale. Les conséquences sur l’emploi et sur les salaires vont toucher durement de nombreuses familles mahoraises." Selon ses premiers contacts, il lui semble néanmoins possible d’obtenir des avancées.
Se refusant à renoncer à sa mission, Denis Robin a donc programmé des entretiens "bilatéraux", demandant aux leaders syndicaux de prendre leurs responsabilités. Ces rencontres devraient aboutir à un accord global, proposé à la signature des participants.
Voici, dans son intégralité la déclaration officielle de Denis Robin, envoyé comme négociateur à Mayotte :
"Les discussions sur les prix des trois produits restant au centre du conflit contre la vie chère (la viande de bœuf, le gaz, le sable) n’ont pas pu commencer ce matin, contrairement à la décision qui avait été prise de manière consensuelle jeudi dernier.
J’ai été en effet amené à constater l’impossibilité d’asseoir à la même table de discussion l’ensemble des syndicats.
La négociation n’est pas arrêtée puisqu’elle n’a pas pu commencer. Il appartient aux organisations professionnelles mahoraises de régler ce conflit entre elles.
Cette situation de blocage est d’autant plus regrettable que j’étais très confiant sur notre capacité collective à trouver une sortie honorable pour tous les participants.
Le travail que j’ai engagé depuis jeudi, les contacts que j’ai pu nouer, mes déplacements dans l’île et la rencontre avec la population me renforcent dans ma conviction que les Mahorais veulent une solution rapide pour retrouver une vie familiale et professionnelle normale. Les conséquences sur l’emploi et sur les salaires vont toucher durement de nombreuses familles mahoraises.
Or, je suis en mesure de dire que des avancées sont possibles, y compris sur le prix de la viande de bœuf, qui est au cœur des attentes à mes concitoyens, après les baisses déjà réalisées sur dix produits.
Malgré cette nouvelle difficulté, j’ai décidé de ne pas interrompre ma mission, car je suis trop attaché à ne pas laisser la population de Mayotte sans réponse.
Puisqu’il n’est plus possible de discuter ensemble, je poursuivrai mon travail par des entretiens bilatéraux, qui débuteront demain matin. Chacun devra contribuer à sa juste part à l’effort global. Lorsqu’un projet d’accord sera prêt, il sera proposé à la signature des participants. Il appartiendra alors à chacun de prendre sa décision et de l’expliquer à la population.
Je tiens à rassurer mes concitoyens de Mayotte : je reste pleinement mobilisé pour trouver une issue positive à ce conflit, car j’ai la conviction que c’est possible. ». Source : linfo.re
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