Le gouverneur de l’île d’Anjouan, Anissi Chamsidine, affirme dans l’interview qui suit qu’il y avait bien une tentative de déstabilisati...
Le gouverneur de l’île d’Anjouan, Anissi Chamsidine, affirme dans l’interview qui suit qu’il y avait bien une tentative de déstabilisation en préparation à Anjouan et persiste encore une fois sur ses reproches aux gouvernements qui lui vaut d’être taxé de séparatiste.
Il y a des gens qui ne croient pas à la tentative de coup de force à Anjouan et qui parlent de la manipulation, que leur dites-vous?
C’est une vraie tentative de déstabilisation qui était en gestation. Elle a été planifiée depuis un certain temps. Cela a commencé par une campagne visant à manipuler les taximen et les syndicats pour les mettre dans le coup. Et les conspirateurs avaient même envisagé de mettre le feu sur la le bâtiment du Conseil de l’île.
Une déstabilisation contre votre pouvoir ?
L’information m’a été communiquée bien avant. J’ai été au courant de tout et j’ai suivi personnellement le dossier dans son évolution. De loin, à la Mecque où je me trouvais au moment des faits, j’ai piloté les recherches en fournissant les informations et les sources des mes renseignements.
Qui étaient derrière ce complot ?
C’est l’enquête qui le déterminera.
On parle des gens de Mohamed Bacar ?
Cela est vrai que des anciens séparatistes et des anciens FGA ont été impliqués dans cette affaire et mis sous les verrous. Mais je ne peux en dire plus pour ne pas brouiller les investigations de la police et de la justice. L’enquête se poursuit, attendons ses conclusions.
Comment voyez-vous l’évolution de cette enquête ?
C’est la responsabilité de la police et de la justice. Nous apprécierons après. Ce que nous avons demandé, après la mise en place de la Cour de sureté de l’Etat, est que les choses se passent dans la transparence et sans aucune mesure arbitraire.
Mais il semble qu’à Anjouan, il y a des gens qui s’opposent contre le transfert à Moroni des personnes interpelées dans ce dossier. Est-ce vrai ?
Cela est vrai, il y a des gens qui protestent. C’est comme ça qu’ils voient les choses. Mais pour moi, que ça soit à Anjouan, à Mohéli ou à Ngazidja, c’est la même chose. Je fais confiance à l’Etat parce que j’estime que nous sommes dans un Etat de droit.
Les problèmes de sécurité demeurent une préoccupation à Anjouan ?
Anjouan est une île exceptionnelle avec des antécédents graves. Les armes continuent à circuler et les haines sont encore plus vivaces. Je demande à l’Etat de prendre ses responsabilités pour nous protéger et sécuriser l’île.
Dans une interview à Albalad, vous aviez déclaré que l’autonomie des îles est bafouée. La déclaration avait soulevé un tollé au sein du pouvoir central. Vous ne le regrettez pas ?
Non, je persiste toujours à dire que l’autonomie des îles est bafouée.
Comment cela?
Parce que depuis l’adoption de la nouvelle loi référendaire, on n’a jamais cherché à s’asseoir pour déterminer les compétences entre les différentes entités. Mais l’Union profite de ce vide pour s’attribuer des toutes les prérogatives.
Vous ne craignez pas d’être taxé de séparatiste à travers de tels propos?
Justement, des responsables utilisent ces arguments pour vouloir m’affaiblir et marcher sur mon dos. Si le fait de défendre les droits et les intérêts des îles, notamment de l’île d’Anjouan doit être pris comme un acte séparatiste alors qu’ils le disent. Je sais que certains d’entre eux sont les vrais séparatistes.
Et ça ne vous dérange pas ?
Je ne me dérangerai pas pour des personnes qui me font des procès d’intention. D’ailleurs tous les anjouanais sont taxés de séparatistes. Alors que les Mohéliens et les Grands comoriens sont aussi des séparatistes. On a tout vécu ça.
Au sujet de la crise scolaire, vous avez utilisé la manière forte pour casser le mouvement de grève. Pourquoi ?
Les enseignants n’ont pas agit en responsables. Ils se sont comportés en agitateurs et comme des partis politiques. E t je vais m’engager à revoir les textes régissant les syndicats pour les reformer.
Les problèmes socio-économiques restent toujours criants à Anjouan ?
Malheureusement beaucoup de difficultés demeurent. Nous n’avons pas d’administration. A Anjouan, il n’y a pas des recettes fiscales, les taxes (vignettes et patentes) ne sont pas payées. Le chômage et les disparités sociales s’aggravent. C’est pourquoi, j’ai demandé à l’Etat pour que les grands chantiers des travaux à Anjouan s’ouvrent pour pouvoir lutter contre le chômage et commencer à voir la stabilité. MMADI MOINDJIE