Avec plusieurs casquettes en équilibre sur la tête, Mohamed Said Abdallah Mchangama, l’ancien ministre des Finances de Djohar, parle de ses ...
Avec plusieurs casquettes en équilibre sur la tête, Mohamed Said Abdallah Mchangama, l’ancien ministre des Finances de Djohar, parle de ses activités de militant associatif mais revient aussi sur la hausse du prix du carburant et parle de la vie chère.______________
Un parti politique, une association contre le cancer, une autre des consommateurs et une association des maires. C’est plusieurs casquettes pour une seule tête. Quelle énergie!
Pour ce qui est du parti, le Kassia, précisons-le, je suis moins actif, mais je reste tout de même membre. On peut être membre d’un parti mais je ne le dirige plus. Je pense qu’on est dans un pays où ce qui manque c’est l’engagement social ; on peut construire ce pays par la base. Ce qui est complémentaire aux institutions. Maire, je le suis car à un moment, chez moi à Mohoro, il y avait des problèmes, je me devais de répondre à l’appel qui m’a été fait. C’est pareil pour l’association contre le cancer, le Dr Madi Ibrahim l’a déjà dit dans les colonnes d’Albalad. Quant à la fédération des associations des consommateurs, on m’a contacté pour qu’ensemble, nous essayions de faire quelque chose.
Qu’entendez-vous faire encore ? Il y a un projet pour demain ?
Il faut d’abord savoir que bientôt je vais quitter la direction des associations des maires, cela je l’ai prévu depuis plus d’un an on attendait que je signe le protocole d’accord de coopération avec la Seine-Saint-Denis ; ce qui est fait. Maintenant, je pense qu’il y a des bases pour continuer. Et puis la loi sur la décentralisation et les communes a été votée ; je pense que tout ce travail-là a permis de dégager de nouveaux et jeunes leaders communaux qui pourront continuer le travail qui a été fait. Je vais donc me consacrer à la fédération des associations des consommateurs et à l’association de lutte contre le cancer.
L’association des maires est donc debout et peut aller toute seule sans…
Sans moi. En effet oui, il y a des gens très compétents qui y travaillent.
Parlons de la hausse du prix du carburant et de la cherté de la vie. Vous avez eu plusieurs rencontres avec les autorités. Où en sont les discussions ? Y aura-t-il baisse ou pas du prix du carburant ?
C’est une histoire qui m’attriste beaucoup. J’ai rencontré, avec plusieurs organisations, le gouvernement, en septembre, pendant la période de la pénurie avant la hausse. Notre souhait était que le gouvernement, responsable mais pas coupable, réfléchisse pour sortir de cette situation de crises à répétitions. On a posé la question des réserves stratégiques et du prix. Notre souci était de dialoguer et trouver des solutions. Contrairement à ce qui été dit, il n’y a pas eu discussions avant la hausse. Elle nous a été signifiée. Par la suite, le président avait proposé d’examiner la structure des prix. Nous avons désigné des gens pour le faire mais les représentants des autorités se sont absentés. La hausse n’est pas justifiée. Nos conclusions sont là et jamais démenties par des chiffres. La suite, tout le monde la connaît : nous avons été taxés d’opposants.
M. Nourdine Bourhane a dit récemment à Anjouan que la hausse était une bonne chose pour la population…
Il l’a dit mais sans l’expliquer. On nous a dit qu’elle était destinée aux routes alors qu’on nous avait déclaré au début que c’était pour permettre à la société de payer ses fournisseurs. Si le gouvernement estime que nous avions menti, qu’il montre les livres. C’est une société publique, rien n’est secret.
Vous étiez ministre des Finances sous Djohar. Pourquoi n’avoir pas fait privatiser ces sociétés?
Je ne dis pas qu’il faut privatiser ou ne pas privatiser. Je dis simplement que lorsque l’Etat a sous son contrôle ces sociétés, il a un devoir de faire en sorte que le citoyen soit protégé.
Ailleurs, ce sont les consommateurs qui luttent contre la vie chère. Ici c’est le patronnat. N’est-ce pas un peu paradoxal?
Faisons attention. On a souvent cru avoir affaire à une population passive jusqu’au moment où il y a éclatement. Il y a quelques années, personne n’aurait cru à un soulèvement contre la vie chère en Egypte, en Tunisie ou ailleurs. Les patrons réagissent ainsi car cette hausse ne leur est forcément pas favorable. Ils savent qu’il y a toujours des limites à la hausse, à savoir ce que le consommateur peut payer.
Mohamed Hassani : albalad
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