Les élèves du secteur public sont redescendus dans la rue, hier, pour réclamer l’ouverture des écoles publiques. Leur manifestation a vite...
Les élèves du secteur public sont redescendus dans la rue, hier, pour réclamer l’ouverture des écoles publiques. Leur manifestation a vite été dispersée par la police nationale qui a voulu empêcher les manifestants de faire irruption dans des établissements privés.
Depuis la fin de la semaine dernière, les élèves des établissements publics de la Grande Comore ont commencé à manifester leur lassitude face à la crise sur la rentrée scolaire qui ne montre aucun signe de dénouement.
Après plusieurs interventions timides dans les journaux et radios de la capitale, le collectif des élèves et étudiants du public est en train de passer à l’acte. Elle a organisé hier une marche plus ou moins pacifique dans les rues de la capitale, pour «dénoncer l’attitude des autorités» sur la crise de la rentrée scolaire.
«On a attendu sans rien faire jusqu’ici, mais sachez que nous sommes capables de perturber les cours dans les établissements privés. Si une solution n’est pas trouvée dans les meilleurs délais nous allons entreprendre des actions pour réclamer avec vigueur notre droit d’aller à l’école», a lancé au cours de la manifestation une élève en classe de première au lycée de Moroni, Tachrifa Congolais.
Les élèves avaient prévu de se rendre au ministère de l’Education nationale et à la présidence pour crier leur mécontentement, mais la route fut bloquée par les forces de maintien de l’ordre.
Sur la place de l’indépendance, où ils s’étaient mobilisés pendant plus d’une heure, les élèves lançaient en chœur des slogans injurieux à l’endroit du vice-président en charge des Finances, Mohamed Ali Soilihi et du commissaire en charge de l’Education de l’île.
Des parents d’élèves avaient également suivi le mouvement. Echata Said, une mère de famille, a appelé les enseignants et le gouvernement à trouver une issue favorable dans les meilleurs délais pour sauver l’année scolaire. «Il n’est pas normal que des enseignants boycottent les enfants les plus démunis, inscrits dans le public, pour aller enseigner dans le privé. Pour moi c’est une mauvaise foi. On méprise les pauvres dans ce pays», a-t-elle dit devant les journalistes. Ecœurée par la présence des forces de l’ordre qui contrôlaient l’itinéraire de la manif des élèves, Mme Hafsoita Mschangama se demande si «nos autorités savent qu’une des missions de l’école c’est de prévenir l’inactivité des enfants» alertant que «s’ils ne vont pas à l’école, ils sont capables de tous les maux».
«On s’est entretenu avec le ministre de l’Education et le gouverneur ; ils nous ont exprimé leur incapacité à satisfaire immédiatement les exigences de l’intersyndicale, à savoir le respect de la nouvelle grille indiciaire du corps enseignant », a indiqué Mohamed Mdradabi, président du collectif des étudiants et élèves, appelant ses pairs à se mobiliser davantage pour exiger l’ouverture rapide des établissements.
Albalad Comores
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