Denis Robin est attendu comme le messie. Il est celui qui doit mettre sur les rails le nouvel avenir économique de Mayotte. S’il n’est res...
Denis Robin est attendu comme le messie. Il est celui qui doit mettre sur les rails le nouvel avenir économique de Mayotte. S’il n’est resté que peu de temps sur le territoire en tant que préfet, son intelligence et ses qualités de serviteur de l’Etat sont loués par tous. Il arrive dans un climat de grandes tensions, un visage de Mayotte qu’il n’a pas eu l’occasion de connaître durant son précédent séjour, et avec lequel il devra composer.
Marie-Luce Penchard le connaît bien. Elle avait choisi Denis Robin pour être son directeur de cabinet alors qu’elle s’installait au secrétariat d’Etat à l’Outremer en juillet 2009. Et lorsqu’il s’est agit de désigner un négociateur pour sortir Mayotte de la crise dans laquelle elle est enlisée, elle ne l’a pas choisi par hasard. Elle sait que l’homme connaît très bien Mayotte même s’il n’y est resté que 10 mois en poste dans le territoire.
Le parcours de Denis Robin ressemble à celui d’un premier de la classe, un sans faute. Sciences-Po Paris puis l’ENA, période pendant laquelle il côtoie Jean-François Copé, Renaud Dutreil ou Nicolas Dupont-Aignan, il veut servir l’Etat. Et l’Etat va le combler.
Administrateur civil au ministère de l’intérieur en 1989, sous-préfet et directeur de cabinet du préfet du Gard, il passe par la DGA (la Direction Générale de l’Administration) en 1990. Secrétaire général de la préfecture des Landes puis directeur du cabinet du préfet de la région Rhône-Alpes en 1994, il découvre l’outre-mer en 1996 à La Réunion. Il est alors secrétaire général pour les affaires économiques.
Réintégré en 1998 dans le corps des administrateurs civils, il devient en 2004 directeur des ressources humaines à la préfecture de police. Et puis Mayotte. Il est nommé préfet le 28 juillet 2008 pour succéder à Vincent BOUVIER. La période, socialement calme, est politiquement passionnante. Il fait la campagne de la départementalisation et connait sur le bout des doigts les textes qui ont fixé la voie politique qu’emprunte actuellement Mayotte. La consultation pour la départementalisation le 29 mars 2009 puis la tenue généraux de l’outre-mer, sont autant de moments clés de l’Histoire mahoraise qui lui ont permis de s’imprégner aussi bien des questions économiques, politiques et sociales qui s’enchevêtrent si facilement sur notre territoire. Ceux qui l’apprécient, gardent de lui le souvenir d’un homme sensible, d’une grande intelligence, d’une capacité de travail et d’une vivacité d’esprit hors normes. N’en jetez plus !
Cet homme n’aurait-il que des qualités ? Il faudra en tout cas qu’il en use et en abuse lors du nouveau round de négociations qu’il va orchestrer. Car au-delà des prix de quelques produits de premières nécessités, c’est bien de nouvelles pistes d’organisation de l’économie mahoraise qu’il va devoir initier. Il porte dans ses bagages des espoirs de développement et de concurrences accrues, au moment où la crise, conséquence d’un mouvement social qui entre dans sa 6e semaine, annonce des lendemains difficiles.
COMMENTAIRES