Une foule nombreuse a célébré hier dimanche 27 novembre 2011 à la place de l'indépendance le jour de l'an hégirien, le 1er muharram...
Une foule nombreuse a célébré hier dimanche 27 novembre 2011 à la place de l'indépendance le jour de l'an hégirien, le 1er muharram 1433. Plus de quatre vingt dix madrasas de la ville de Moroni et de villages environnant, ont défilé place de l'indépendance avant de regagner leur quartier habituel. Depuis 6h du matin, les personnages centraux de ce grand défilé, les élèves de différentes madrasas, vêtus pour la plupart de noir et blanc et des uniformes de leur madrasa arborant de nombreuses banderoles portants des inscriptions en arabe, ont parcouru les principales artères de la capitale avec un grand renfort de chants et danses divers.
Le président de la République, Ikililou Dhoinine, s'est joint au défilé. Le moment n'était peut-être pas le mieux choisi pour interroger les élèves dont la plupart n'avaient guère plus de 12 ou 14 ans, et leurs ustath. Comme pour la fête nationale, la place était pleine de tout-petits enfants, d'adolescents, sans compter les nombreux parents (des mamans pour la plupart) venus les accompagner. La foule est estimée à près de sept mille personnes. Il ne fallait pas donc s'étonner que la petite Zarna Ali du madras Ahli suna ait déclaré : "C'est la fête des enfants c'est pourquoi nous sommes venus nombreux". Un instant "émotionnel" pour ustath Saïd Youssouf qui parle des origines et du sens qu'il donne à cette journée célébrée en "souvenir d'une communauté musulmane réconciliée, en paix avec ses voisins, et qui n'avait pas hésité à adresser un message de paix au monde".
Avant de se joindre au défilé, le président de la République s'était rendu à l'hôpital El Maarouf pour "présenter" ses voeux meilleurs de "santé, bonheur, de réussite et de prospérité au peuple comorien ainsi qu'à toute la communauté musulmane". Le 1er muharram correspond à l'émigration ou hijra (hégire) du prophète de l'Islam, Muhammad, et certains de ses compagnons de La Mecque vers Médine en 622 de l'ère chrétienne pour y établir la première communauté musulmane. Cette journée signifie également "l'expression de la fraternité et de la solidarité entre les migrants musulmans et les médinois, symbole de leur unité et de leur entente", selon la tradition musulmane.
A cette époque, à La Mecque, la vie du prophète était menacée et des persécutions s'abattaient sur ses disciples. L'archange Gabriel l'aurait prévenu, dit la tradition, lui conseillant de se mettre à l'abri avec son compagnon Abü Bakr dans la ville de Yathrib devenue plus tard, Médine deuxième ville sainte de l'Islam après La Mecque. La crise de la rentrée scolaire s'est invitée à la fête. C'est ainsi que, place de l'indépendance, de nombreux enfants ont accompagné leur poignée de main au président avec la phrase : "ngarandzawo risome bo mbaba !". Un proverbe chinois dit : "il faut ajouter de la vie aux années et pas des années à la vie". Quoi qu'il en soit, nous souhaitons une bonne Année à tous les musulmans du pays et du monde.
Nakidine Hassane : alwatwan
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