Contre la somme de 1,5 million de dollars, l'attentat à la bombe devait se produire aussi vite que possible dans un restaurant fréquent...
Contre la somme de 1,5 million de dollars, l'attentat à la bombe devait se produire aussi vite que possible dans un restaurant fréquenté par l'ambassadeur.
Les Etats-Unis ont annoncé avoir déjoué un projet d'attentat préparé par l'Iran contre l'ambassadeur d'Arabie saoudite à Washington et prévenu qu'ils tiendraient Téhéran "responsable" de ce complot. Le ministre de la Justice Eric Holder a annoncé l'inculpation de deux ressortissants iraniens accusés d'avoir tenté d'assassiner l'ambassadeur Abdel Al-Jubeir, un conseiller du roi qui avait joué un grand rôle pour défendre le royaume après les attentats du 11-Septembre.
L'acte d'accusation "révèle un complot meurtrier dirigé par des factions du gouvernement iranien pour assassiner à l'aide d'explosifs un ambassadeur étranger sur le sol américain". Ce complot était "conçu, organisé et dirigé par l'Iran", a affirmé le ministre lors d'une conférence de presse. "Les Etats-Unis s'engagent à tenir l'Iran responsable de ses actions", a-t-il promis.
L'Iran réfute les accusations
Un proche collaborateur du président iranien Mahmoud Ahmadinejad a immédiatement rejeté ces accusations, parlant de "scénario fabriqué de toutes pièces afin de détourner l'attention de l'opinion publique américaine des problèmes internes des Etats-Unis".
Les deux hommes sont accusés d'avoir préparé l'attentat depuis mai dernier.
Manssor Arbabsiar, 56 ans, qui dispose de la double nationalité américaine et iranienne, a été arrêté le 29 septembre à l'aéroport Kennedy de New York et devait être présenté mardi à un juge de Manhattan. Il risque la prison à vie.
Gholam Shakuri n'a en revanche pas été arrêté. Il est membre de l'unité Qods (forces spéciales des Gardiens de la révolution) accusée de soutien matériel aux talibans et à d'autres organisations terroristes, selon Washington. Le département du Trésor a annoncé avoir ajouté leurs noms, ainsi que celui d'un responsable de la Force al-Qods, Hamed Abdollahi, à sa liste noire des personnes dont les éventuels avoirs sont gelés aux Etats-Unis.
Les deux hommes sont poursuivis notamment pour "conspiration en vue de tuer un responsable étranger", "utilisation d'une arme de destruction massive (des explosifs)" et "conspiration en vue de commettre un acte de terrorisme international". Après son arrestation, Arbabsiar aurait admis sa participation au complot, selon un communiqué du ministère de la Justice. Il aurait confié avoir été "recruté, payé et dirigé par des hommes qu'il pensait être des hauts responsables des Qods" qui auraient approuvé les moyens utilisés pour l'attentat, son financement et "le bilan humain qui en résulterait probablement".
Un scénario digne d'Hollywood
"Même si cela se lit comme les pages d'un scénario d'Hollywood, l'impact aurait été bien réel et de nombreuses vies auraient été perdues", a déclaré Robert Mueller, directeur du FBI. Contre la somme de 1,5 million de dollars, l'attentat à la bombe devait se produire "aussi vite que possible" dans un restaurant fréquenté par l'ambassadeur, selon des coups de fil passés en octobre.
Il a été déjoué car Arbabsiar aurait rencontré à plusieurs reprises un informateur américain qu'il croyait être membre d'un cartel de la drogue mexicain. Il lui avait confié que son cousin, "grand général" dans l'armée iranienne, lui avait demandé de "trouver quelqu'un pour perpétrer l'assassinat".
"La nature effrayante de ce que le gouvernement iranien a tenté de faire a de quoi inquiéter", a ajouté Eric Holder, "nous allons entrer en contact avec nos alliés et des pays partout dans le monde pour les informer de ce qui a été déjoué". Le président Barack Obama a été mis au courant dès juin de l'existence de ce complot. "La mise en échec de ce complot constitue un succès important des forces de l'ordre et du renseignement" américains, selon un porte-parole du Conseil de sécurité nationale. L'Iran et les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques il y a plus de 30 ans, peu après la révolution islamique de 1979. Mais la tension n'a cessé de monter ces dernières années, notamment à cause du programme nucléaire controversé de l'Iran. Le figaro
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