Après tant d’années de mévente, le girofle se vend bien cette année. La récolte a permis à plusieurs citoyens anjouanais de renouer avec une...
Après tant d’années de mévente, le girofle se vend bien cette année. La récolte a permis à plusieurs citoyens anjouanais de renouer avec une activité économique après plusieurs années de désespoir. Mais c’est aussi l’une des principales causes de conflits familiaux et régionaux actuellement dans l’île.
Chabhane Combo s’est lancé dans la récolte du girofle et il doit confier ses activités commerciales à ses proches pour profiter de cette nouvelle «aubaine.» Le produit se vend plutôt bien cette année. Ce qui rappelle les temps heureux d’ avant les années 80.
Comme beaucoup d’autres concitoyens de la ville de Sima, Combo considère la reprise de l’activité du girofle comme un don du ciel qu’il il ne veut surtout pas rater en vue de pouvoir lancer un projet qui lui tient à cœur.
«Je remercie le bon Dieu. J’ai un projet familial qui date de longtemps mais il me manquait les moyens pour le réaliser. Aujourd’hui je vais pouvoir me lancer dans de nouvelles activités» s’est-il réjouit, souhaitant une stabilité de ce prix à plus quatre mille francs comoriens.
Réduction du chômage
La récolte saisonnière requiert plus de bras que d’habitude.
Il va demander l’intervention de personnes issues d’autres régions. La ville située sur l’aile ouest de l’île ne dispose pas d’assez de main-d’œuvre pour effectuer le travail. «Je suis venu pour travailler afin de pouvoir me payer quelques vêtements neufs mais aussi ma fourniture scolaire. Le travail n’est pas trop contraignant. On part aux champs à l’aube pour revenir à treize heures», a expliqué un jeune de la région dite la «Cuvette ». Il se dit heureux de recevoir un tiers de sa récolte journalière.
Un travail qui nécessite une forte mobilisation
Dans l’après-midi, à l’arrivée des travailleurs, hommes et femmes, enfants et adultes, se mobilisent pour la tâche la plus dure. Détacher les clous de leurs branches. «Je le fais tous les jours avec ma femme et mes enfants», a dit Loukmane el-Hikma dit Papa.
Le lendemain, tôt le matin avant que les enfants ne partent à l’école, les familles se mettent déjà au travail pour le séchage. Des bâches sont étalées un peu partout, sur le béton ou au bord de la route où l’on y verse les clous pour le séchage. «Nous passons le temps ici pour veiller. Les animaux et les enfants peuvent nous contraindre à reprendre tout le travail» a-t-il expliqué.
La naissance des conflits
En ville comme dans les champs, les conflits se multiplient. Un enfant a été gravement brûlé par son frère le mois dernier pour avoir volé trois kilos de girofle. Sur les trottoirs, l’on prête grande attention pour ne pas causer des dommages à autrui.
Dans les champs, le nombre de vols s’est accru. D’après Chabhane, beaucoup de familles peuvent y passer des nuits à chasser les voleurs. La population aurait espéré que les autorités prennent des dispositions pour sécuriser les gens.
Une activité qui rapporte à l’économie de l’île
A la direction des finances de Mutsamudu, l’on explique que la reprise de l’activité du girofle a un impact considérable sur l’économie de l’île. A en croire le directeur régional des finances, Faïssoil Mohamed, plus de sept milliards de sont entrés dans les caisses de l’Etat depuis l’instauration de la taxe de deux cent francs à chaque kilogramme de girofle.
Rappelons que cette taxe a été restaurée par le commissaire aux Finances en juillet dernier, ce qui avait contraint les producteurs à interrompre l’activité. Elle avait été annulée par le conseil de l’île mais les producteurs disent ne rien comprendre de sa reprise.
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