Après trois semaines de mobilisation, la pénurie alimentaire guette les Mahorais. Les grandes surfaces, prises pour cible par les manifesta...
Après trois semaines de mobilisation, la pénurie alimentaire guette les Mahorais. Les grandes surfaces, prises pour cible par les manifestants, ont dû baisser leurs rideaux, et les rares boulangeries à être ouvertes ont été prises d’assaut. Les manifestants appellent désormais à se nourrir à l’ancienne. Faute de mabawas – ailes de poulet –, les maniocs, bananes et fruits à pain reviennent dans les assiettes. Le préfet de Mayotte Thomas Degos regrette de son côté l’attitude de certains élus locaux qui ont exigé la fermeture des magasins.
Entre la vie chère et la pénurie alimentaire, la mobilisation sur le département de Mayotte risque de tourner en émeutes de la faim. Au 15ème jour de la grogne, les premières frustrations se font sérieusement ressentir, écrit la presse locale, qui relaie la galère des Mahorais pour trouver de quoi mettre sous la dent. Les provisions commencent à s'amenuiser et se ravitailler en vivres relève d'un véritable parcours de combattant, à en juger la situation sur place. A Combani par exemple, les rares boulangeries encore ouvertes ont littéralement été prises d'assaut hier. De même, les vendeurs de poulet sont assaillis et ils sont parfois contraints de se barricader derrière une cour pour réussir à servir les clients, rapporte le quotidien Flash Info Mayotte. Ces scènes parlent d'elles-mêmes: les denrées de première nécessité se font de plus en plus rares sur le 101e département.
Il y a quelques jours encore, certains magasins qui continuaient à assurer leurs services ont pu faire appel aux forces de l'ordre pour assurer la sécurité, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le préfet Thomas Degos s'en prend à certains élus locaux qui ont exigé la fermeture des commerces.
"Je m'étais engagé dans ce dispositif depuis 10 jours et les élus ont fait une marche samedi pour demander que les entreprises qui étaient ouvertes ferment immédiatement leurs rideaux, notamment sur Kawéni. Quand des élus de la République imposent cette fermeture, que fait le préfet ? Il fait en sorte que la sécurité soit assurée. Au final, je constate simplement qu'il y a des gens ici qui ont des responsabilités importantes qui prennent partie dans cette mobilisation - ça, je m'en réjouis -, mais ils demandent à fermer des magasins et des entreprises au nom de leurs responsabilités électorales ou politiques c'est inacceptable" d'après Thomas Degos.
Suite à cet événement, plus aucun magasin de l'île n'a demandé la protection de l'État pour continuer ses activités, regrette la presse mahoraise. Faute de pouvoir se ravitailler, les mahorais prennent leur mal en patience et appellent désormais à se nourrir à l'ancienne et à se rabattre aux maniocs, bananes, noix de coco ou fruits à pain.
Par ailleurs, les manifestants contre la vie chère attendent avec impatience le retour d'une délégation mahoraise chargée de relever les prix sur l'île de la Réunion avant de les comparer à ceux pratiqués à Mayotte. La délégation comprenant quatre personnes (associations, syndicats et direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) devrait être de retour ce jeudi.linfo
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