Longtemps discrète pendant toute la crise, née de la hausse du prix du carburant, l'Union des chambres de commerce d'industrie et d...
Longtemps discrète pendant toute la crise, née de la hausse du prix du carburant, l'Union des chambres de commerce d'industrie et d'agriculture (Uccia) est montée au créneau suite aux délestages récurrents d'électricité. "L'Uccia demandera l'indemnisation de ses opérateurs économiques comoriens, consciente que l'absence d'électricité leur a fait perdre des millions et qu'ils auront des difficultés à se remettre sur les rails, vu les dégâts causés par le manque d'électricité", a déclaré le chef du service communication à l'Uccia, Mistoihi Abdillahi.
Il soutient par ailleurs, qu'outre les entreprises qui travaillent à perte, d'autres ont tout simplement fermé boutique et toutes les charges sont à mettre sur le dos du commerçant. "Et d'ailleurs, sans surprise, dans quelques jours, la direction générale des impôts ordonnera la fermeture des magasins et des entreprises de ces opérateurs tout simplement parce qu'ils ne seront pas en mesure de payer les impôts", croit savoir Mistoihi, qui renchérit que certains entrepreneurs risqueraient la prison pour endettement suite à ces délestages. Mistoihi a pris argument dans le rôle d'interface que son institution est censée jouer entre le secteur privé et le secteur public pour justifier son absence dans les manifestations contre la hausse du prix du carburant.
Dos au mur, la Ma-mwe est dans le viseur de toutes les critiques et semble avoir peu de marge de maoeuvre pour honorer ses engagements. Le gouvernement qui avait affirmé lors d'un conseil de ministre qu'il allait régler ses factures chez l'entreprise publique, estimées à 2 milliards de francs comoriens, n'aurait toujours pas réagi aux propositions de sortie de crise, de la nouvelle équipe dirigeante (voir nos éditions précédentes). De surcroît, le producteur d'électricité aurait aujourd'hui des difficultés à mobiliser les 72 millions de francs (masse salariale, Ndlr) pour payer ses employés. Face à l'urgence, un accord de 74 millions pour la livraison de 225 000 litres de gasoil pour une semaine a été trouvé avec son unique fournisseur, la Sch. De ce compromis, l'Etat va régler 30% de la facture. Selon l'économiste Abdallah Djabir, il est très difficile de chiffrer les pertes causées par les coupures d'électricité.
"Du petit artisan du village, jusqu'aux grossistes de la capitale, les pertes sont extraordinaires, mais de combien?, s'interroge-t-il. Djabir craint que le pays ne s'enferme dans un "cercle vicieux" : "D'abord il n'y a pas d'électricité, donc les recouvrements de la Mamwe resteront faibles, l'activité économique tourne au ralenti et les commerçants ne pourront pas payer les impôts ou dédouaner leurs marchandises". Il soutient dans ce sens, que l'effet domino peut se répercuter jusqu'au l'assiette des recettes de l'Etat, qui "logiquement" se trouverait, de lui-même, dans l'incapacité de payer les fonctionnaires, d'où une baisse du pouvoir d'achat. "Mais, nuance-t-il, dès qu'une solution pour l'énergie sera trouvée, les autres secteurs devraient promptement prospérer". Alwatwan
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