Les islamistes shebab ont appelé jeudi leurs cellules au Kenya à passer à l'attaque, en représailles à l'entrée en Somalie des troup...
"Les Moudjahidin au Kenya, notamment ceux qui ont été entraînés dans nos camps militaires doivent se battre à l'intérieur du Kenya", a déclaré Mukhtar Robow Ali, un important commandant shebab, devant une foule réunie près de Mogadiscio. "Il est temps d'agir, et d'agir sévèrement contre l'ennemi, il faut provoquer une énorme explosion."
Les shebab, qui ont fait voeu d'allégeance à Al-Qaïda, ont déjà promis de frapper "au coeur" des intérêts kényans pour répondre à l'entrée le 16 octobre des troupes kényanes en Somalie.
Ces troupes visent à neutraliser les shebab, jugés par Nairobi responsables d'une série d'enlèvements d'Européennes sur le sol kényan. Les rebelles, qui contrôlent la plus grande partie du sud et du centre de la Somalie, nient toute responsabilité dans ces rapts.
Jeudi, l'armée kényane a affirmé avoir tué neuf shebab, et reconnu deux blessés dans ses rangs, dans "le premier engagement (au sol) avec cette milice".
Les combats ont éclaté quand 45 combattants islamistes ont attaqué une colonne de l'armée kényane du côté de Tabto (bien Tabto), près de la ville frontalière de Dhobley. Les soldats kényans cherchaient à rejoindre Qoqani pour "renforcer leurs positions avancées".
Confirmant leur "première embuscade" contre les forces kényanes, les shebab ont eux affirmé y avoir tué 15 soldats "ennemis" et détruit cinq véhicules militaires.
Les forces kényanes, composées de 2.000 à 4.000 hommes selon les estimations, tentent de progresser vers le port de Kismayo, un bastion shebab, en dépit de fortes pluies.
Le porte-parole du gouvernement kényan, Alfred Mutua, a indiqué jeudi que l'objectif de cette intervention était "de détruire les réseaux (islamistes) des shebab aussi vite que possible", car les insurgés "constituent un danger clair et actuel pour la sécurité du monde et en particulier de l'Afrique de l'Est".
Il est cependant exclu "d'occuper la Somalie ou d'y rester une heure de plus que nécessaire", a-t-il ajouté, en réponse au président somalien Sharif Cheikh Ahmed, qui a contesté l'intervention kényane effectuée selon lui sans son aval.
Le porte-parole a par ailleurs affirmé que Nairobi "n'avait aucune intention de négocier avec les shebab", estimant que les insurgés étaient "trop occupés à fuir pour leur survie."
Des propos qui ont très vite semblé contradictoires avec ceux du secrétaire d'Etat kényan aux Affaires étrangères, Richard Onyonka, qui a assuré que les shebab étaient en contact permanent avec son gouvernement et que s'ils "voulaient discuter (...), nos portes sont grandes ouvertes".
Dans le nord du Kenya, trois jours après une double attaque à la grenade à Nairobi, liée par la police aux shebab, quatre fonctionnaires ont été tués jeudi dans l'attaque au lance-roquette RPG de leur voiture près de la ville de Mandera située à la frontière avec la Somalie.
"Nous soupçonnons que (les agresseurs) sont membres des shebab car ils ont fui vers la Somalie", a indiqué à l'AFP au téléphone le responsable de la province du Nord-est, Joseph Ole Serian. Dans la voiture visée se trouvaient des employés du ministère de l'Education transportant des documents d'examens.
La justice kényane devait par ailleurs entendre une deuxième fois vendredi un Kényan de 28 ans, Elgiva Bwire Oliacha, qui a reconnu son implication dans au moins un des deux attentats à la grenade de lundi.
Le chef de la police kényane, Mathew Iteere, a cité l'exemple de ce jeune homme pour mettre en garde contre le danger posé par des Kényans acquis à la cause des shebab.
"Nous disposons d'informations crédibles selon lesquelles un nombre considérable de jeunes gens ont franchi la frontière avec la Somalie pour combattre pour les shebab", a indiqué M. Iteere, demandant à la population de signaler à la police tout éventuel retour au pays de ces personnes.Le patron de la police a souligné que ces recrues shebab n'étaient pas forcément issus de l'importante communauté somali kényane, et qu'il existait "des mauvais éléments dans n'importe quelle communauté du pays". AFP
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