Les manifestations contre la vie chère à Mayotte, paralysent l'activité économique de l'île depuis plus de deux semaines. Les ridea...
Les manifestations contre la vie chère à Mayotte, paralysent l'activité économique de l'île depuis plus de deux semaines. Les rideaux de fer sont baissés dans le chef-lieu, Mamoudzou et les commerçants accusent le coup. Leurs activités sont fortement affectés par les affrontements qui se déroulent dans les rues.
Betty Pelé est installé à Mayotte depuis 1999 et c'est la première fois qu'elle doit faire face à une telle situation. Douze jours de fermeture et la commerçante désespère devant la salle déserte de son restaurant. Elle craint pour la sécurité de ses employés et de ses clients.
"C'est désolant" s'insurge-t-elle, avant de d'ajouter, "on n'en peut plus, on est au bord du gouffre. On jette! C'est tout ce que l'on fait". Ses employés aussi broient du noir. Ils ne savent pas s'ils pourront garder leur emploi, si la situation ne s'améliore pas dans les rues.
En attendant, ils préparent les repas car Betty Pelé a décidé d'ouvrir les portes de son restaurant ce samedi soir, malgré les risques. Les employés seront aux aguets pour parer à tout débordement.
Autre commerce, même constat alarmant. Dans une coopérative de poisson, plus aucun produit de la mer n'a été vendu depuis le début du conflit. Néanmoins, par solidarité avec les pêcheurs, le gérant continue à leur acheter quelques caisses de poissons. "On réceptionne le poisson, on stocke et on le congèle. Au moins ça permet de les dépanner", explique Pierre Baubet, le gérant.
Là encore la tension est palpable. Le gérant de la coopérative travaille en toute hâte pour ne pas laisser voir que son commerce est ouvert et suscité la discorde. Les pêcheurs avouent leur soulagement d'avoir une petite rentrée d'argent, mais le sentiment de peur domine.
Le mouvement de protestation contre la vie chère a débuté le 21 septembre dernier. Les manifestations ont vite dégénéré en affrontements entre les forces de l'ordre et de jeunes casseurs. Des gendarmes et des policiers de La Réunion ont été envoyés en renfort pour aider leurs collègues sur l'île aux Parfums, et tenter de ramener le calme dans les rues.
Les négociations qui se sont poursuivies ce samedi entre les représentants syndicaux et les autorités locales n'ont toujours pas abouti. Des centaines de personnes sont restées mobilisées devant la Direction du travail, à Mamoudzou, en attendant une avancée dans ce conflit social.linfo.re
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