L’indice Fao (Fonds alimentaires mondial) de juillet 2011 sur la farine, le riz, l’huile et le sucre fait état d’une augmentation des prix ...
L’indice Fao (Fonds alimentaires mondial) de juillet 2011 sur la farine, le riz, l’huile et le sucre fait état d’une augmentation des prix d’un pour cent par rapport au mois précèdent, de 39% par rapport à la même période, en 2010. La forte hausse de la demande des marchés mondiaux en sucre est désignée comme la principale responsable de cette flambée permanente. Aux Comores, la direction générale de la statistique et de la prospective (Dgsp), dans sa publication mensuelle de l’Indice des prix à la consommation (Ipc), a enregistré, pour le mois de juillet dernier, une hausse de 7,8% sur les produits alimentaires.
Paradoxalement, ce sont les produits alimentaires locaux – donc qui ne sont soumis à aucune taxe ni impôt – qui accusent la plus forte hausse. Selon l’économiste Abdallah Djabir, cela peut s’expliquer par le fait que l’agriculture vivrière reste encore une agriculture de subsistance et que, dans ces conditions, les cultivateurs comoriens suivent la flambée des produits importés pour arriver à satisfaire à leurs besoins quotidiens. “Avec un sac d’ignames, l’agriculteur local veut nourrir sa famille et payer éventuellement des frais scolaires et des factures diverses“, explique-t-il. A cela s’ajoute le fait que les prix des produits alimentaires locaux peuvent passer du simple au double en passant des producteurs aux revendeurs.
Le kilogramme de manioc fixé à 250 fc au marché des agriculteurs dit “Marché populaire”, peut aller jusqu’à 500 francs à Volo-volo, à quelques encablures de là, et la patate de 300 francs grimper à 500. La Dgsp a enregistré une hausse de presque tous les produits alimentaires de base (+29,7% pour la pomme de terre, le manioc et les autres tubercules, près de 25% pour le poisson et 1,2% pour la viande). Aujourd’hui, les prix chez les grossistes du riz ordinaire (7.750 fc), le sac de 25 kg, du sucre (13.000 fc), de la farine (8.500 fc), de l’huile (9.500 à 8.000 fc) sont, difficilement, à la portée du Comorien moyen.
Le kilogramme de pomme de terre, de banane et de la tomate sont à 500 francs (plus de un dollard) pour une population dont plus de la moitié vit en dessous du seuil de la pauvreté (avec moins d’un dollar par jour). “L’afflux d’entreprises étrangères, donc de devises étrangères peut occasionner une croissance économique qui, certes, va plaire aux institutions de Bretton Woods mais n’est pas automatiquement synonyme de croissance, “soutient Djabir. La croissance économique nécessite donc “d’être accompagnée par des mesures sociales pour éviter que le fossé entre riches et pauvres ne se creuse davantage“.
Beaucoup voient aussi dans ce phénomène d’inflation les conséquences d’une succession d’évènements périodiques qui nécessitent d’importantes dépenses. Ils citent la période des mariages traditionnels au mois de juillet, suivi du mois de ramadhwani en août et enfin, à l’heure actuelle, la rentrée scolaire et le hedj. Cette année, cette situation s’est aggravée du fait des pénuries successives de carburant (en moyenne tous les quarante cinq jours) et des coupures d’électricité quasi quotidiennes.
Toyb Ahmed : alwatwan
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