Pendant que les principaux syndicats étaient réunis autour d’une table ronde avec le préfet et les responsables de la distribution, de plus...
Pendant que les principaux syndicats étaient réunis autour d’une table ronde avec le préfet et les responsables de la distribution, de plus jeunes semaient le désordre dans les communes environnantes.
Majicavo Koropa hier matin |
Majicavo Koropa bloquée une bonne partie de la matinée, et Koungou théâtre d’émeutes toute la journée. Rond Point de la barge de nouveau bloqué vers 16h et des manifestants agressifs dès qu’un appareil photo est sorti : beaucoup de désolations pour un thème de la cherté de la vie qui amène décidément des réactions extrêmes quels que soient les DOM TOM. C’est le LKP qui avait mis la Guadeloupe à feu, qui apportait d’ailleurs mercredi soir son soutien aux manifestants dans un tract signé du désormais célèbres « Elie Domota », qui dénonce un « pouvoir colonial français qui a mis en place un impressionnant dispositif de répression destiné à terroriser les femmes et les hommes qui ne demandent qu’une chose : l’arrêt de la « pwofitasyon » » (profit).
Ajouter une légendeKoungou au milieu des gaz lacrymogène et des grenades GLI détonantes |
C’est d’ailleurs à souligner : ce matin, au rond point El Farouk, seuls 3 policiers étaient présents, contrastant avec l’impressionnante armada de ces derniers jours. Les manifestations se sont poursuivies avec plus ou moins de calme, car les individus présents étaient remontés. Mais ce sont les jeunes de Koungou et de Majicavo qui ont provoqué durant toute la journée les forces de gendarmerie, érigeant ça et là des barrages et y mettant le feu. Difficile de circuler encore aujourd’hui et les commerçants et entrepreneurs commencent à gronder : « nous faisons venir nos salariés le matin pour finalement fermer à 10h » ou cet autre artisan qui a du suspendre son chantier pendant la semaine.
Les jeunes, même très jeunes, manifestants qui étaient dans la rue ne sont pas là pour manifester contre la vie chère, ce qui demande une réponse pour Adrien Michon, dynamique chef de projet à la mairie de Pamandzi, qui propose des pistes pour lutter contre cette délinquance : « développer et renforcer l’offre d’encadrement sur l’ensemble du territoire, mettre en place des travailleurs sociaux, renforcer l’offre de formations à Mayotte en lien avec l’emploi local » etc.
« Métaphysique d’un prix »
Et pendant ce temps… une discussion réunissait les signataires du préavis de grève : Salim Nahouda CGT Ma, Boinali Saïd Cisma CFDT, l’association de consommateurs de FO, Riffay Hamidouni de l’Association des consommateurs mahorais (ASCOMA). Ansoir Abdou du Collectif des Citoyens perdus était également présent, bien que non signataire. Pour déboucher sur une évidence : il faut une table ronde avec la grande distribution. Ce qui fut fait dans l’après-midi : « Jumbo, Sodifram et Somaco ont proposé de réduire leurs prix de 10% sur trois produits : les ailes de poulet, le riz et les sardines » nous confiait Salim Nahouda.
Le préfet Thomas Degos nous informait de la méthode du jour: « nous avons décomposé la formation d’un prix d’un carton de mabawas du distributeur à l’assiette. Nous sommes tombé sur le chiffre de 4,78 euros de marges brutes, soit 0,73 euros de marge nette après paiement les loyers et autres charges. En baissant leurs prix de 10%, c’est à dire les marges de 50%, les distributeurs sont perdants mais se rattrapent sur d’autres produits ».
" La baisse des prix de 10% sera effective dès vendredi matin " nous signalait Thomas Degos
Les services impliqués dans la formation des prix étant les douanes, l’aconage (la Smart), l’Etat et pour une grosse partie, la Collectivité, c’est donc avec tout ce petit monde, et avec la Chambre de commerce et d’industrie que les syndicalistes ont rendez-vous cet après-midi à 14h30. En dehors de FO qui n’est pas signataire du préavis de grève et qui a quitté la table des négociations.
Mais en attendant, la grève se poursuit ce matin au rond point du commandant Passot.
A.L.
(Source : Malango Actualité)
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