La marche contre la vie chère organisée hier matin par l’intersyndicale a tourné à l’affrontement entre les manifestants et les forces de ...
La marche contre la vie chère organisée hier matin par l’intersyndicale a tourné à l’affrontement entre les manifestants et les forces de l’ordre. Ils étaient environs 3.500 selon l’intersyndicale, un millier selon la police, à être descendus dans les rues de Mamoudzou pour dénoncer les prix pratiqués à Mayotte. Face à eux, une cinquantaine de policiers et 6 escadrons de gendarmerie, prêts à défendre et libérer les points stratégiques du chef-lieu en cas de débordement. "Les manifestants peuvent grever mais ils n’ont pas le droit de bloquer la circulation aux autres citoyens", annonce le capitaine Chamassi de la police nationale. Le ton était donc donné du côté des forces de l’ordre, mais les manifestants ne l’entendaient pas de cette oreille : "Tourner en rond au rondpoint de Mamoudzou, quel intérêt ? Cela ne dérange personne. Où est donc l’impact de notre grève ?", questionnent de nombreux manifestants.
Suite à ces remarques répétées, l’ordre est donné par l’intersyndicale de se diriger vers le rond-point SFR, point stratégique de la circulation à Mamoudzou. "Nous manifestons contre la vie chère à Mayotte, ce n’est pas seulement pour nous, c’est aussi pour tous ces gens qui sont dans leurs voitures". Direction donc, Kawéni... Seulement de ce côté-là, au niveau de la route du CEFSM, un mur de CRS est érigé et attend de pied ferme les manifestants. À ce niveaulà, très vite, les esprits s’échauffent, les manifestants tentent de faire rompre la muraille des CRS quand soudain, des bombes lacrymogènes volent en direction de la foule. C’est le sauve-qui-peut... Immédiatement suivi par des jets de pierres qui pleuvent du côté des gendarmes. Les échanges dureront une quinzaine de minute puis doucement, la première accalmie arrive. Les leaders syndicaux négocient avec la police pour aller vers la zone Nel, une demande acceptée.
Mais apparemment, ça n’était qu’un subterfuge pour occuper à nouveau le rond-point, chose que les forces de l’ordre n’avaient nullement l’intention de laisser faire. Et c’est à partir de là que vont déferler à nouveau les gaz lacrymogènes et les jets de pierres. Les forces de l’ordre vont se retrouver face à un autre problème : les jeunes de Kawéni. Ces derniers ont profité de la pagaille générale pour en découdre avec la police et les gendarmes en barrant la route par des poubelles enflammées. Les gaz lacrymogènes ont finalement eu raison des manifestants, qui ont pris la direction de Mamoudzou en s’indignant des "agissements de la préfecture". Après une assemblée générale au rond-point de la barge, la manifestation est reconduite pour ce mercredi et promet d’être de plus grande envergure.mayottehebdo
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