Un collectif marseillais constitué autour du Mrap des Bouches-du-Rhône a dénoncé jeudi les propos sur les Comoriens du ministre de l’Intérie...
Un collectif marseillais constitué autour du Mrap des Bouches-du-Rhône a dénoncé jeudi les propos sur les Comoriens du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, jugés “intolérables”, indiquant préparer une action en justice malgré les regrets exprimés depuis par le ministre. Quelque 300 personnes, selon les organisateurs et la police, se sont rassemblées devant la préfecture, à l’appel du Mrap, de la LDH, du Conseil représentatif des Français d’origine comorienne, de la CGT, des Verts et de partis de gauche. Une délégation a été reçue en préfecture. “Ce sont des propos intolérables qui sont diffamatoires et que l’on peut considérer comme une incitation à la haine raciale”, a estimé l’avocate du Mrap des Bouches-du-Rhône, Me Myrtho Bruschi, évoquant une action en justice dans les prochains jours, sous la forme “d’une plainte ou d’une citation directe” du ministre “pour qu’il vienne s’expliquer devant un tribunal”. M. Guéant avait déclaré dimanche sur RTL : “Il y a à Marseille une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences”. Mercredi il a fait machine arrière, déclarant regretter des propos qui avaient pu “blesser”. Cette déclaration publique a été doublée d’un message remis en main propre à plusieurs représentants d’associations comoriennes de Marseille. “Je prends acte des excuses, mais nous ne sommes pas dupes”, a dit jeudi Nassurdine Haidari, président du Conseil représentatif des Français d’origine comorienne, association marseillaise née en 2007. “Nous sommes dans la continuité du ministère de l’Identité nationale. Il lance une bombe, il ne se soucie pas des effets sur le terrain et deux jours après il se rétracte”, a-t-il dit. Le président de l’Union des Comoriens de France (UCF) a indiqué avoir reçu mercredi un courrier d’excuse du ministre, remis en mains propres par le nouveau préfet délégué à la sécurité Alain Gardère. “Il exprime un regret, une maladresse et il invite la communauté comorienne à une rencontre pour mieux se connaître”, a dit Ismaël Aboudou. “Cela nous fait penser que la France réagit sainement, mais on aurait préféré que cela n’ait pas eu lieu”. La préfecture n’a pas souhaité préciser quelles sont les associations destinataires du message du ministre, se limitant à confirmer qu’”une lettre aux Comoriens” avait été envoyée par M. Guéant. Clicanoo
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