Le salaire minimum a doublé à Mayotte en 7 ans, pour atteindre 80% du Smic national. En 14 ans, les prix n'ont augmenté "que...
Le salaire minimum a doublé à Mayotte en 7 ans, pour atteindre 80% du Smic national. En 14 ans, les prix n'ont augmenté "que" de 60%. La population mahoraise s'est donc considérablement enrichie. L'équipement des ménages a énormément progressé, les mahorais
ont constitué un patrimoine immobilier conséquent, il suffit de
regarder autour de soi. La société de consommation est arrivée très
rapidement, comme une fin en soi, alors que c'est normalement la
conséquence de la production, de la création de richesses…
M
ais
un mal profond ronge Mayotte, souvent mis en avant dans cette petite
colonne. A vouloir cacher derrière un écran de fumée social les
embauches politiques de complaisance pendant des années, beaucoup de nos
élus ont coulé cette île. Pour payer ces milliers de salaires, parfois
complètement improductifs, qui ne "rapportent rien" - il faut avoir le
courage de le dire ! - il faut beaucoup d'argent, des millions d'euros
chaque mois. Qui sont prélevés sur tous les produits qui entrent sur
l'île, les rendant chers. Le foncier rare et les fonctionnaires primés
ont par ailleurs provoqué une spirale inflationniste, alimentée par les
hausses de salaires de ces dernières années, bienvenues. Il ne faut
surtout pas le regretter.
La taille de l'île, son éloignement
rendent aussi l'approvisionnement plus cher qu'ailleurs, d'autant qu'il
faut que les produits soient "aux normes", et c'est tant mieux pour
notre sécurité et celle de nos enfants… Mais c'est ainsi. C'est la
concurrence qui permettra de faire durablement baisser les prix, pas une
décision administrative.
Alors la solution serait de produire localement, cela créerait des emplois, donc de la richesse. Mais là il n'y a aucune action politique sérieuse : pas de zones d'activités à travers l'île, pas de zones artisanales, une circulation aléatoire, le foncier reste très cher, et les importations plus intéressantes. Pour créer une activité, il faut un environnement favorable, incitatif, il faut surtout une idée, parfois du foncier et aussi du capital… Faute de capital au départ, il faut l'accumuler patiemment, économiser, et réinvestir, mais pas tout manger, tout de suite !...
Alors la solution serait de produire localement, cela créerait des emplois, donc de la richesse. Mais là il n'y a aucune action politique sérieuse : pas de zones d'activités à travers l'île, pas de zones artisanales, une circulation aléatoire, le foncier reste très cher, et les importations plus intéressantes. Pour créer une activité, il faut un environnement favorable, incitatif, il faut surtout une idée, parfois du foncier et aussi du capital… Faute de capital au départ, il faut l'accumuler patiemment, économiser, et réinvestir, mais pas tout manger, tout de suite !...
Il y a un producteur de tomates qui est
parfois montré du doigt, mais quel agriculteur a investi dans des serres
pour en produire en grande quantité et ainsi, par la concurrence, faire
baisser les prix et en plus créer des emplois ?... On préfère les
importer de Madagascar… C'est plus facile… et moins cher ! Malgré des
millions d'euros de subventions déversés depuis des années.
Car c'est le 2ème problème, l'effet
boomerang ! On importe tout, donc on ne créé pas d'emploi. Il y a à
peine 30.000 personnes qui travaillent sur l'île (15.000 dans le public
et autant dans le privé), pour 200.000 habitants. Alors oui la vie est
chère, car il faut en plus s'occuper de tous ceux qui ne travaillent
pas, et ne bénéficient quasiment d'aucune solidarité nationale.
Peu de gens qui travaillent, qui doivent
nourrir tous les autres. Parmi ceux-là beaucoup qui ne sont absolument
pas "productifs". Et tous qui veulent être de simples consommateurs,
sans se préoccuper de l'île et de son économie, sans soutenir les
entreprises locales.
Alors achetons tout à Dubaï. Fermons les dernières entreprises, ne payons les factures qu'au bout d'un an ou deux, ne gardons que les fonctionnaires "expatriés" payés directement par l'Etat et les "locaux", qui seront payés avec les taxes prélevées sur les produits importés qu'ils achèteront… et dehors les autres.
Au lieu de se serrer la ceinture et investir, travailler, créer de l'activité, on préfère importer, manger tout ce qu'on a, faire des voulés à longueur de week-end. Et partir de temps en temps à Mada ou aux Comores. Alors oui, il n'y a pas d'investissements, pas de production locale, ou très peu, pas de volonté politique. Et comme on préfère aller à Dubaï remplir un conteneur de matériaux divers, on ne crée pas d'emploi ici. L'argent qui rentre sur l'île en repart aussitôt… Alors à qui la faute des prix élevés ?...
Alors achetons tout à Dubaï. Fermons les dernières entreprises, ne payons les factures qu'au bout d'un an ou deux, ne gardons que les fonctionnaires "expatriés" payés directement par l'Etat et les "locaux", qui seront payés avec les taxes prélevées sur les produits importés qu'ils achèteront… et dehors les autres.
Au lieu de se serrer la ceinture et investir, travailler, créer de l'activité, on préfère importer, manger tout ce qu'on a, faire des voulés à longueur de week-end. Et partir de temps en temps à Mada ou aux Comores. Alors oui, il n'y a pas d'investissements, pas de production locale, ou très peu, pas de volonté politique. Et comme on préfère aller à Dubaï remplir un conteneur de matériaux divers, on ne crée pas d'emploi ici. L'argent qui rentre sur l'île en repart aussitôt… Alors à qui la faute des prix élevés ?...
Laurent Canavate : mayottehebdo
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