Le président Ikililou s’est adressé à la Nation mercredi à l’occasion la célébration de l’Aïd-el-fitr. Le locataire de Beit-salam, où ava...
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers compatriotes,
Permettez-moi tout d’abord, en ce jour béni de fête de l’Aïd-el-fitr, de l’an 1432 de l’Hégire, d’adresser à chacun de vous, ainsi qu’à vos proches et à vos familles respectives, mes vœux sincères, de bonheur, de longévité, de santé, de prospérité et de réussite familiale et professionnelle. En ce jour de prière, j’invoque Allah le Tout-Puissant, pour qu’Il daigne agréer le jeûne du mois sacré du Ramadan, que nous avons accompli en obéissance à Ses commandements et dans le respect des préceptes de l’Islam que nous a enseignés notre Prophète Mohammad, Paix et Salut sur Lui. En acceptant volontairement, et pendant un mois, de restreindre nos besoins et de nous abstenir d’actes ou de propos mensongers, calomnieux ou diffamatoires, nous avons fait la preuve, à notre propre conscience et aux autres, de notre capacité à être dans le bien durant les autres mois de l’année. Notre jeûne aura ainsi été exaucé, si, à la suite de sa pratique, nous persistons dans le comportement et l’attitude observés durant ce mois.
C’est en nous ressourçant, ainsi, dans les valeurs fondamentales de l’Islam, cette religion de tolérance, dans laquelle notre pays puise ses mœurs pacifiques et ses traditions d’hospitalité, que nous apprenons également à respecter nos engagements et à tenir en grande estime, nos amis et nos partenaires, quelque que soit leur origine, leur race ou leur confession religieuse. C’est pourquoi, je voudrais saluer et remercier, au nom du peuple et du gouvernement comoriens, ainsi qu’en mon nom personnel, la présence réconfortante parmi nous, des représentants des pays et des organisations amis des Comores, ainsi que ceux des communautés étrangères résidant dans notre pays.
Je leur exprime ici, toute notre gratitude, pour avoir bien voulu partager avec nous, les joies de cette fête, et pour leurs appuis permanents, en faveur du développement de notre pays. En ce jour de vœux, je souhaite enfin à toute la Umma Islamique, paix, stabilité et progrès. Excellences, Mesdames et Messieurs, Le quotidien vécu par les Comoriens durant le mois sacré de Ramadan a été marqué, ici à Moroni, notre capitale, par la cherté des produits de première nécessité. L’effort fourni par mon gouvernement et les autorités des îles autonomes avec le soutien apporté par la police, la gendarmerie et quelques opérateurs économiques, que je tiens à remercier ici, pour faire face aux besoins des consommateurs, aurait eu plus d’effets si chacun avait fait preuve d’un peu plus de civisme.
Comme chacun de nous le sait, nous subissons chaque année les effets néfastes d’une inflation souvent artificielle, observée, comme par hasard, à chaque mois de Ramadan. Nous devons ensemble corriger cette pratique inacceptable et apprendre à agir en tant que citoyens, contribuables et consommateurs qui ont certes des droits mais aussi et surtout des devoirs. Je tiens à souligner que mon gouvernement n’a ménagé aucun effort pour parvenir à payer deux mois de salaire en ce mois de Ramadan, tandis que d’autres ont saisi l’occasion pour rendre la tâche très difficile à nos concitoyens, en augmentant le prix des produits de première nécessité. Mes Chers compatriotes, Il y a quelques jours, le 26 août dernier, j’ai passé le cap des quatre-vingt-dix jours depuis que j’ai été investi Président de l’Union des Comores.
Dans une opinion très répandue, tout nouvel élu est censé bénéficier d’un état de grâce au cours de cette période. Comment parler d’un état de grâce alors que les enseignants étaient en grève et que nos enfants scolarisés risquaient une année blanche? Comment parler d’un état de grâce, quand le personnel soignant du centre hospitalier national était en grève et que des patients risquaient leur vie à chaque instant? Comment connaitre un état de grâce avec les problèmes survenus à l’Assemblée nationale et le drame du naufrage du bateau Madjriha qui a occasionné tant de pertes en vies humaines, parmi nos compatriotes? Avec l’aide d’Allah, nous avons travaillé avec détermination, durant cette période de grâce, pour pouvoir faire face, au mieux, à ces situations.
La gestion de ces crises ne m’a cependant pas distrait, des devoirs qui sont les miens, en ma qualité de Chef de l’Etat et surtout, de la mise en œuvre de l’action de mon gouvernement, que j’ai annoncée dans mon discours-programme du 31 mai dernier. Pendant cette période j’ai donné corps à la vision que j’ai de notre pays, pour que le mieux-être de sa population devienne une réalité. Dans ce cadre, je suis heureux de vous faire constater qu’aujourd’hui, le gouvernement a sa feuille de route. Les activités prioritaires de chaque ministère ont été inscrites dans les axes stratégiques définis dans le Document de stratégie de réduction de la pauvreté et dans celui de Politique générale du gouvernement.
De même, le Programme gouvernemental pour les cinq ans à venir, a été défini et j’ai remis à chaque membre du gouvernement sa lettre de mission, qui lui indique clairement ce qu’il a à faire, avec une description des tâches opérationnelles et un chronogramme d’exécution ainsi que les résultats que j’attends de lui, pour répondre aux attentes de nos compatriotes. J’ai eu l’occasion de m’adresser à chacun d’eux, en vous prenant à témoin, au cours de mes interventions quotidiennes sur les chaines publiques de l’Ortc et j’ai chargé le Secrétaire général du gouvernement, qui est aussi responsable de l’action gouvernementale en collaboration avec les membres du Comité, mis en place dans mon Cabinet, d’assurer le suivi et l’évaluation réguliers du programme.
Au niveau des reformes structurelles, la mise en œuvre du programme a nettement marqué le pas, avant et après les élections présidentielles de 2010, ce qui a causé des dérapages majeurs dans le programme de réformes budgétaires et structurelles et empêché la conclusion de la troisième revue de l’accord au titre de la Fec aux dates prévues. Par rapport à cette situation, le gouvernement met en œuvre des mesures correctives importantes, qui demandent une volonté politique affichée. Nous demandons ainsi la collaboration de tous les départements ministériels afin de remettre rapidement le programme sur les rails et éviter, ainsi, des retards dans l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative Ppte en 2012.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez, j’ai fait de l’assainissement et de la maitrise de nos finances publiques, une des conditions de la réussite du mandat que vous m’avez confié. Mon gouvernement a ainsi engagé une lutte contre la corruption, l’évasion et les fraudes fiscales. La Loi relative à la transparence des activités publique, économique, financière et sociale de l’Union des Comores a été promulguée, suivie par la mise en place de la Commission nationale de prévention et de lutte contre la corruption (Cnplc). Cette commission, dont les membres prêtent serment avant d’entrer en fonction, est protégée contre toute forme de pression ou d’intimidation provenant d’entités politique ou économique et jouit de toutes les garanties d’indépendance. Toutefois, la réussite de la lutte contre toutes les formes de corruption, dépend de nombreux autres facteurs, notamment une collaboration citoyenne avec les autorités dans la prévention, la dénonciation et le témoignage, pour combattre les pratiques clientélistes et corruptives.
Pour ma part, j’entends veiller, avec une extrême vigilance, à l’indépendance de cette commission, tout comme à l’indépendance de la Justice et de ses représentants. J’en demande autant à chaque justiciable. Mes Chers compatriotes, Comme vous le voyez, des chantiers sont lancés pour mettre en œuvre le programme que je vous avais proposé, afin d’amorcer le progrès social et économique de notre pays. Je veux parler de la création : - d’une société de pêche industrielle le 2 juillet dernier, - du lancement des travaux de l’aménagement de l’usine de traitement et de valorisation des prises de pêche, dont le site se trouve à Voidjou, dans la région d’Itsandra, - du lancement des travaux de construction du terminal de ferry de Moroni qui seront bientôt suivis de ceux de Hoani, à Mohéli, et de Vassy, à Anjouan, et bientôt, - du lancement des travaux de réhabilitation des routes nationales, conformément à la Convention que nous avons signée avec la société Colas. Ainsi, chacun à son niveau, peut et doit y contribuer.
Mes Chers compatriotes,
Avant de clore mon propos, je voudrais vous inviter à prier pour la consolidation de la paix dans notre pays, pour la paix dans le monde et plus particulièrement en Libye, en Irak, en Afghanistan et en Somalie et pour la création d’un Etat palestinien, libre et totalement maître de sa destinée. En cette journée de joie, de fraternité et de solidarité, je voudrais exprimer notre solidarité avec tous les peuples du monde en quête de paix, de sécurité et qui aspirent au bonheur, dans un monde de progrès et de prospérité. Prions, enfin, Mesdames et Messieurs, pour que notre pays, que nous chérissons tous, puisse recouvrer son intégrité territoriale, consolider son unité nationale et progresser sur la voie de son développement social et économique.
Excellente fête de l’Aïd à toutes et à tous !
Vive l’Union des Comores, Vive la solidarité internationale,
Je vous remercie.alwatwan
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