Le gouvernement français a listé quatorze familles de métiers «en tension» -ouverts Les conditions d'accès au travail en France se durc...
Le gouvernement français a listé quatorze familles de métiers «en tension» -ouverts
Les conditions d'accès au travail en France se durcissent pour les étrangers. Le gouvernement a publié vendredi, via un arrêté au Journal officiel , la nouvelle liste des métiers «en tension» ouverts aux étrangers. Cosignée par les ministères du Travail et de l'Intérieur, cette liste a été réduite à quatorze familles de métiers accessibles aux ressortissants non européens contre trente précédemment.
La liste, créée en janvier 2008, avait pour but d'ouvrir le marché du travail français aux étrangers afin de combler la pénurie de personnel dans certains secteurs. Aujourd'hui, plus de la moitié de ces métiers ne sont donc plus considérés comme «en tension». Autrement dit, il n'est plus aussi difficile de trouver des candidats à ces emplois sur le marché du travail hexagonal.
La nouvelle liste exclut principalement les métiers du bâtiment et des travaux publics (BTP) et de l'informatique. Disparaissent, entre autres, les chefs de chantiers et conducteurs de travaux ainsi que les informaticiens experts ou d'étude. L'arrêté mentionne cependant toujours le besoin de faire appel à la main-d'œuvre étrangère dans la fabrication de l'ameublement en bois ou la transformation du verre. Les métiers de la menuiserie vont en effet pouvoir profiter de cette opportunité en termes de recrutement, car la pénurie de main-d'œuvre qualifiée y est aujourd'hui encore très importante. Le téléconseil et la télévente, particulièrement boudés par les demandeurs d'emploi français, restent aussi tournés vers l'étranger. Même si la division par deux de cette liste a pour objectif de réduire l'immigration professionnelle, elle ne représente pas le seul moyen d'obtention d'un titre de travail en France. Des conventions existent avec les États extérieurs à l'Union européenne. Les États-Unis, le Canada, le Maroc, la Tunisie ou encore le Sénégal voient en effet leurs ressortissants autorisés à postuler à une centaine d'emplois en France.
Former les demandeurs d'emploi
Les syndicats et l'opposition ont vivement réagi à sa publication, vendredi. Ils gardent en mémoire les promesses faites en avril dernier par Xavier Bertrand, qui disait vouloir «former les demandeurs d'emploi pour occuper ces postes» afin d'apporter une réponse au niveau élevé du taux de chômage. Peu avant la publication de l'arrêté, le secrétaire national du PS chargé de l'emploi, Alain Vidalies, avait enfoncé le clou. Cette mesure «cible la goutte d'eau de l'immigration légale pour faire oublier l'océan du chômage de masse». Selon lui, «l'immi gration légale ne représente aujourd'hui que 20.000 personnes par an, alors que la France compte 4 millions de personnes inscrites à Pôle emploi!» La CGT et la CFDT, quant à elles, déplorent de ne pas avoir été intégrées à l'élaboration de la liste et qu'un simple retour par courrier leur ait été demandé. Raymond Chauveau, coordinateur à la CGT, la trouve bien trop restrictive et estime qu'en l'état elle n'apportera pas de réponse efficace au chômage. «Malgré la crise, les offres d'emplois dans le BTP n'ont pas diminué», ajoute-t-il avant d'affirmer que cette immigration légale est nécessaire aussi bien sur le marché du travail que pour contenir l'immigration illégale. Bien qu'il ne soit pas contre le fait de former les demandeurs d'emploi pour occuper les postes vacants, il estime que «dans certains domaines, les conditions de travail sont trop dures et les salaires trop faibles pour que les Français s'y engagent.»le Figaro
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