Olivier de Schutter (à g.), rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation (Photo Mamy Mael) Olivier de Schutter incite viveme...
Olivier de Schutter (à g.), rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation (Photo Mamy Mael) |
Olivier de Schutter incite vivement la communauté internationale et la HAT à agir au plus vite, pour lutter contre l'insécurité alimentaire.
La population malgache a faim car elle est prise en otage, tel est le premier bilan dressé hier à Andraharo,par Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l'ONU, sur le droit à l'alimentation, durant son séjour à Madagascar . Selon ce rapporteur spécial, « un habitant sur deux est en situation d'insécurité dans la Grande île. Ce taux touche 68 % de la population dans la partie méridionale du pays ». Cette insécurité alimentaire se conjugue aujourd'hui avec « l'augmentation de la pauvreté de 7,8 % en cinq ans », précise le rapport du système des Nations unies.
Non-respect des droits
La crise politique que traverse Madagascar depuis plus de deux ans, a été prise comme le premier facteur de ce non-respect d'un des droits fondamentaux d'une personne. Et pour la première fois, une personne mandatée par l'ONU a pointé du doigt les sanctions infligées par la communauté internationale à la Grande île. « La communauté internationale n'a pas bien évalué les impacts des sanctions entreprises sur la population. Il faut qu'elle les réexamine aujourd'hui », interpelle Olivier de Schutter. Le rapporteur spécial dénonce ainsi « la suspension de l'African Growth and Opportunity Act par le gouvernement américain qui a coûté plus de 50 000 emplois directs et la moitié des exportations de Madagascar. Et le gel de plus de 600 millions d'euros des programmes de développement par l'Union européenne passant par le gouvernement ». « Madagascar est au bord d'une crise humanitaire grave plus proche du cas de l'Afghanistan et du Yemen actuellement », a t-i interpelé. Mais malgré l'invitation d'Olivier de Schutter par la Haute autorité de la transition (HAT) à venir à Madagascar, il n'a pas mâché ses mots à l'endroit les dirigeants actuels. « La HAT est irresponsable en tardant de régler le problème politique actuel qui a duré plus de deux ans, engendrant la persistance des sanctions », a-t-il fait savoir.
Ce triste état des lieux de la situation sociale des Malgaches, sera prochainement présenté au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies. Mais pour l'instant, « ce rapport n'engage que son auteur », précise Fatma Samoura, coordinatrice résidente du système des Nations unies à Madagascar qui a quand même « félicité l'initiative de la HAT d'avoir invité à Madagascar le rapporteur spécial de l'ONU, pour s'assurer et plaidoyer au droit à l'alimentation ».
Vonjy Radasimalala:lexpressmada
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