Ambassade des Comores à Paris Par les temps qui courent, il faut être d'un naturel confiant pour accepter une affectation dans une am...
Ambassade des Comores à Paris |
Par les temps qui courent, il faut être d'un naturel confiant pour accepter une affectation dans une ambassade comorienne à l'étranger. L'absence de ressources financières et de contrôle effectif exposent nos diplomates à des drames humains et parfois à des actes condamnables.
Le gouvernement comorien a décidé de dépêcher un émissaire dans la capitale sud africaine, Pretoria, pour «prospecter des nouveaux bâtiments qui vont abriter la chancellerie et le logement de notre ambassadeur dans ce pays». Le premier conseiller de l'ambassade des Comores au pays de Mandela, qui est chargé de cette mission, devrait s'y rendre incessamment.
Cette initiative est censée permettre à notre représentation diplomatique dans ce pays d'avoir, enfin,une résidence_qui est «sans domicile fixe» pour ansi dire depuis plus d'un an. Renvoyé d'un local à l'autre pour cause de loyers impayés, le diplomate, qui n'a rien d'un excité, est
à bout de nerfs. Très diplomate, notre ambassadeur en Afrique du sud, Ahmed Thabit, se dit, toutefois, confiant : «les démarches sont en bonne voie pour trouver des solutions à nos difficultés», nous a-t-il dit En langage plus direct, cela veut dire : «nous sommes toujours dans la galère».
Cette initiative est censée permettre à notre représentation diplomatique dans ce pays d'avoir, enfin,une résidence_qui est «sans domicile fixe» pour ansi dire depuis plus d'un an. Renvoyé d'un local à l'autre pour cause de loyers impayés, le diplomate, qui n'a rien d'un excité, est
à bout de nerfs. Très diplomate, notre ambassadeur en Afrique du sud, Ahmed Thabit, se dit, toutefois, confiant : «les démarches sont en bonne voie pour trouver des solutions à nos difficultés», nous a-t-il dit En langage plus direct, cela veut dire : «nous sommes toujours dans la galère».
PROSPECTER DES NOUVEAUX BÂTIMENTS QUI VONT ABRITER LA CHANCELLERIE ET LE LOGEMENT DE NOTRE AMBASSADEUR DANS CE PAYS.
Sur d'autres latitudes, au Sénégal, par exemple, notre ambassade fonctionne avec une seule personne, en l'occurrence, l'ambassadeur Mahamoud Soilih.
«On ne sait pas ce qu'il peut faire seul là-bas», s'interroge un cadre du ministère des Relations extérieures (MIREX) qui dit « ne rien comprendre de l'utilité d'une mission diplomatique dans de telles conditions».
Pour pallier au plus pressé, les ambassadeurs recrutent souvent du personnel local (des pays où ils ont accrédités), pour l es postes de secrétaire ou de chauffeur. Mais souvent les personnes recrutées sont vite remerciés, après deux ou trois mois d'incapacité de payer leurs salaires. «Nos ambassades ne sont plus dotées, ni de budget, ni de tout autre moyen de fonctionnement, depuis plusieurs années», nous confie un fonctionnaire de notre ambassade à Paris qui ajoute : «chacun se débrouille comme il peut pour fonctionner».
Des ambassades privées de téléphones qui voient leur contrat de loyer non renouvelé à cause de retard de paiement, c'est malheureusement le lot quotidien de nos représentations diplomatiques.
«Nous vivons dans des conditions ridicules, indigne d'une représentation d'un pays», fulmine un diplomate comorien. «Il est vrai qu'ils vivent dans des conditions misérables et lamentables», reconnait un responsable du Mirex, s'insurgeant toutefois contre les agissements de certains qui s'enrichissent, à partir de trafics illégaux.
En Egypte, par exemple, des membres de la chancellerie comorienne ont été suspendus pour des actes jugés inacceptables. Un rapport accablant dressé par le chef de mission lui-même aurait été transmis au Président de l'Union des Comores sur des agissements condamnables, découverts dans cette ambassade. Il s'impose réellement «une nécessité d'assainissement des nos ambassades», affirme une source bien informée.
Le regretté Ali Bourhani El Yachroutu, qui était l'un des hommes de qualité de notre réseau diplomatique et ancien Consul Général à Tunis, avait tenté de mettre en garde le gouvernement comorien contre un risque de «clochardisation» de ses représentants.
Pour rappel, le Président Ikililou Dhoinine s'est engagé, lors de son discours programme, de placer la diplomatie comorienne dans les rangs de ses premières priorités. Il a promis une «restructuration» et «valorisation de l'image» des nos ambassades, en les dotant de moyens appropriés, pouvant leur permettre de s'acquitter pleinement de leurs missions. Si la sincérité de cet engagement du président ne peut être mise en doute, il est permis en revanche de s'interroger s'il aura les moyens de son ambition.
Toujours est-il qu' au Mirex, on attend beaucoup de cet engagement du chef de l'Etat, parce que, comme le soutient un fonctionnaire, «une vraie volonté de changement et une dynamique de rupture doivent provenir du sommet».
MMADI MOINDJIE:albalad
«On ne sait pas ce qu'il peut faire seul là-bas», s'interroge un cadre du ministère des Relations extérieures (MIREX) qui dit « ne rien comprendre de l'utilité d'une mission diplomatique dans de telles conditions».
Pour pallier au plus pressé, les ambassadeurs recrutent souvent du personnel local (des pays où ils ont accrédités), pour l es postes de secrétaire ou de chauffeur. Mais souvent les personnes recrutées sont vite remerciés, après deux ou trois mois d'incapacité de payer leurs salaires. «Nos ambassades ne sont plus dotées, ni de budget, ni de tout autre moyen de fonctionnement, depuis plusieurs années», nous confie un fonctionnaire de notre ambassade à Paris qui ajoute : «chacun se débrouille comme il peut pour fonctionner».
Des ambassades privées de téléphones qui voient leur contrat de loyer non renouvelé à cause de retard de paiement, c'est malheureusement le lot quotidien de nos représentations diplomatiques.
«Nous vivons dans des conditions ridicules, indigne d'une représentation d'un pays», fulmine un diplomate comorien. «Il est vrai qu'ils vivent dans des conditions misérables et lamentables», reconnait un responsable du Mirex, s'insurgeant toutefois contre les agissements de certains qui s'enrichissent, à partir de trafics illégaux.
En Egypte, par exemple, des membres de la chancellerie comorienne ont été suspendus pour des actes jugés inacceptables. Un rapport accablant dressé par le chef de mission lui-même aurait été transmis au Président de l'Union des Comores sur des agissements condamnables, découverts dans cette ambassade. Il s'impose réellement «une nécessité d'assainissement des nos ambassades», affirme une source bien informée.
Le regretté Ali Bourhani El Yachroutu, qui était l'un des hommes de qualité de notre réseau diplomatique et ancien Consul Général à Tunis, avait tenté de mettre en garde le gouvernement comorien contre un risque de «clochardisation» de ses représentants.
Pour rappel, le Président Ikililou Dhoinine s'est engagé, lors de son discours programme, de placer la diplomatie comorienne dans les rangs de ses premières priorités. Il a promis une «restructuration» et «valorisation de l'image» des nos ambassades, en les dotant de moyens appropriés, pouvant leur permettre de s'acquitter pleinement de leurs missions. Si la sincérité de cet engagement du président ne peut être mise en doute, il est permis en revanche de s'interroger s'il aura les moyens de son ambition.
Toujours est-il qu' au Mirex, on attend beaucoup de cet engagement du chef de l'Etat, parce que, comme le soutient un fonctionnaire, «une vraie volonté de changement et une dynamique de rupture doivent provenir du sommet».
MMADI MOINDJIE:albalad
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