Vous êtes entre de bonnes mains", a déclaré Mohamed Bacar Dossar à l'adresse des agents du ministère des Finances publiques lors d...
Vous êtes entre de bonnes mains", a déclaré Mohamed Bacar Dossar à l'adresse des agents du ministère des Finances publiques lors de sa passation de service avec le vice-président, Mohamed Ali Soilihi. Celui-ci revient à un poste qu'il a déjà occupé trois fois par le passé. C'est donc une passation de service tout à fait ordinaire qui a eu lieu, avant-hier, samedi 4 juin, à la salle de conférence du ministère des Finances et de l'Economie entre ces deux ingénieurs agronomes de formation.
Avant de devenir l'argentier de l'Etat, Mohamed Bacar Dossar a été le directeur de cabinet chargé de la défense du président Sambi. Au cours de la cérémonie, le ministre sortant a dit en quelques mots les avancées enregistrées depuis juin 2010, date correspondant à son arrivée aux commandes des Finances publiques : Il s'agit, entre autres, du prêt concessionnel d'un montant de 11 milliards de francs accordé en décembre de l'année dernière par Exim Bank China pour financer la phase d'interconnexion locale du réseau fibre optique "Eassy".
L'ancien ministre des Finances a aussi insisté sur les efforts déployés, par lui et ses prédécesseurs, pour une réussite du programme Initiative pays pauvre très endettés (Ippte), qui devrait aboutir, dans le meilleur des cas, au point d'achèvement d'ici au mois de juin 2012 et à un effacement total de la dette extérieure de l'Union des Comores. "Pour y arriver, a-t-il préconisé, il nous faut tenir des engagements pris auprès des institutions financières internationales en l'occurrence les reformes structurelles qui correspondent à l'ouverture des capitaux de nos sociétés publiques. Et ceci demande l'implication de tous les ministères". Avant de laisser la parole à son successeur, l'ancien ministre a abordé la délicate question de la masse salariale : "A mes frères syndicalistes de l'enseignement, ce pays est le nôtre, il est inadmissible que 1,9 milliard francs soit consacré à la seule masse salariale, alors que nous savons pertinemment que c'est au-delà des capacités du pays".
"En douze mois à la tête de ce ministère, j'ai payé douze mois de salaires, grâce aux recettes exceptionnelles et aux aides budgétaires", a-t-il souligné au passage. A son tour le vice-président Mohamed Ali Soilihi a déclaré : "Pour être sincère, je ne voulais pas de ce ministère, mais le président a insisté. La plus part des gens ne comprennent pas qu'ici (au ministère des Finances), on gère une crise. Ce ministère n'est plus un cadeau. Je suis déjà passé par-là et je connais les difficultés et les contestations à gérer, inhérentes à ce poste de ministre de Finances".
Le vice-président a conclu : "Nous sommes un pays pauvre certes, mais c'est surtout notre mode de fonctionnement qui nous défavorise. Nous voulons vivre au-delà de nos moyens (écart abyssal entre recettes publiques et dépenses publiques : Ndlr)". Enfin, une chose que nous ne manquerons pas de souligner et qui entre dans l'actif de Mohamed Bacar Dossar : au mois de mars, l'ancien ministre a accédé à une demande du journal Al-Watwan, permettant un règlement de près de 90% des impayés de factures d'une décennie cumulée par l'administration publique.
Kamardine Soulé