Les négociations entre les différentes parties à la recherche d'une solution à la grève de l'enseignement s'enlisent. Le ministr...
Les négociations entre les différentes parties à la recherche d'une solution à la grève de l'enseignement s'enlisent. Le ministre de l'Education nationale, Mohamed Issimaila, qui fait ce constat se veut convaincu que personne ne veut d'une année qui «ne profitera à personne». Inlassablement, il compte poursuivre les négociations.
S Monsieur le ministre, faites-vous nous le point sur les négociations engagées depuis votre prise de fonctions pour trouver une solution à la grève des enseignants?
S Monsieur le ministre, faites-vous nous le point sur les négociations engagées depuis votre prise de fonctions pour trouver une solution à la grève des enseignants?
La situation est délicate. Il y a blocage. Cinq rencontres, au moins, avec l'Intersyndicale dont la dernière en date est celle d'hier soir n'ont rien donné. On est dans l'impasse.
L'Intersyndicale demande l'application de la nouvelle grille indiciaire or tout le monde sait qu'elle a été gelée par le gouvernement sortant. Le premier conseil du gouvernement actuel a décidé que cette nouvelle grille sera appliquée pour tous l es mois travaillés avant l a grève, c'est-à-dire jusqu'au mois d'avril. Nous proposons la mise en place d'une commission multipartite formée de représentants de différents ministères et de l'Intersyndicale pour examiner les anomalies et les injustices contenues dans cette nouvelle grille avant d'examiner l a suite à donner. Il faut reconnaître que le problème n'est pas la nouvelle grille en soi mais plutôt
son application, étant entendu que le seuil est dépassé à cause de fraudes dont un gonflement des effectifs.
L'Intersyndicale demande l'application de la nouvelle grille indiciaire or tout le monde sait qu'elle a été gelée par le gouvernement sortant. Le premier conseil du gouvernement actuel a décidé que cette nouvelle grille sera appliquée pour tous l es mois travaillés avant l a grève, c'est-à-dire jusqu'au mois d'avril. Nous proposons la mise en place d'une commission multipartite formée de représentants de différents ministères et de l'Intersyndicale pour examiner les anomalies et les injustices contenues dans cette nouvelle grille avant d'examiner l a suite à donner. Il faut reconnaître que le problème n'est pas la nouvelle grille en soi mais plutôt
son application, étant entendu que le seuil est dépassé à cause de fraudes dont un gonflement des effectifs.
Quelle a été la réaction de l'Intersyndicale par rapport à cette proposition?
Il a été proposé de payer l e moi de mai à partir de l'ancienne grille en attendant l es résultats des travaux de cette commission afin de voir -si la nouvel le grille peut être maintenue sans nous mettre en difficultés avec l e Fonds monétaire international (FMI) ou trouver _une autre solution. Mais nos partenaires sociaux ont rejeté la proposition et veulent que la nouvelle grille soit maintenue jusqu'à la fin des travaux. Nous avons proposé de payer un reliquat sans tenir compte du contrôle mais ils exigent que ce soit tout de suite et sans toucher à la nouvelle grille.
S Quelle suite donc entendez-vous donner à ce blocage?
On ne peut pas fermer la porte aux négociations. Il n'y a pas d'autre et de meilleure solution que de continuer à se parler Mais i l faut reconnaître que l e temps presse et plus l e temps passe, plus on penche vers le risque d'une année blanche qui ne profite, d'ailleurs, à personne. Elle ne profite ni aux élèves, ni aux _ enseignants et encore moins au gouvernement Ce serait une perte pour tout le monde dans tous l es sens. Notre université risque de prendre un coup, parce que l es étudiants ne vont pas accepter de payer des frais pour reprendre une année perdue. Or sans frais de scolarité, elle ne peut pas fonctionner Elle risque de fermer Ce qui serait un drame pour l e pays. Il faut reconnaître qu'il y a des droits légitimes revendiqués par l es enseignants et reconnus par l e gouvernement comme tels, l a preuve est qu'il s'est engagé à les respecter Mais i l y a aussi l a réalité économique et financière de notre pays. Il faut savoir que les Comores ne peuvent pas défier l e FMI. Nous devons être réalistes.
S Vous l'avez bien dit, le temps passe et si l'Intersyndicale persiste dans sa position, quel risque court-on alors que les examens devraient commencer dans deux semaines, du moins en ce qui concerne les épreuves d'éducation physique et sportive?
Nous allons continuer les négociations pour trouver rapidement une issue et faire en sorte qu'à partir, par exemple, de vendredi on reprenne les cours. Si cela se concrétise, il y aura report du calendrier On ne peut, par exemple, tenir l'épreuve d'EPS le 22 juin, car il faudrait tenir compte du temps perdu. I l faudrait que nous nous rendions à l'évidence que nous sommes l e seul pays pauvre au monde qui compte plus d'élèves dans les établissements privés que dans les établissements publics. C'est inquiétant. La grève est un droit légitime mais à répétition, elle tue l'enseignement public, l'on tend progressivement vers l a privatisation de l'enseignement et cela est encore plus inquiétant parce que cela voudrait dire que seuls ceux qui ont de l'argent peuvent scolariser l eurs enfants. _
SAMINYA BOUNOU
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