Le vice-président chargé de l’Energie, Fouad Mohadji, a visité, le vendredi 10 juin, les centrales électriques d’Itsambuni et de Vwadju, à...
Le vice-président chargé de l’Energie, Fouad Mohadji, a visité, le vendredi 10 juin, les centrales électriques d’Itsambuni et de Vwadju, à Ngazidja, pour s’enquérir de la situation réelle de la société au niveau, notamment, de la production et voir les voies et moyens d’y remédier avant l’avènement du mois de ramadan. Mohadji estime qu’il y a “beaucoup d’efforts à fournir pour résoudre le problème de la production d’énergie“. “Produire à partir du gasoil nous coûte excessivement cher. Dans la situation actuelle, l’Etat comorien perd, au moins, 600 millions de fc par mois. On fournit à la Ma-Mwe du gasoil à 400 fc le litre alors que le coût de l’électricité est nettement inférieur. Évidemment, il y a d’autres problèmes, mais je me rendrais, à partir de la semaine prochaine, dans tous les services pour mieux toucher du doigt leurs préoccupations“, a-t-il ajouté. Devant la situation de rationnement électrique dans laquelle sont tombées la plupart des régions à Ngazidja et qui tend à toucher la capitale, le vice-président a demandé aux responsables de Mamwe de “dire la vérité à leurs clients“. Cette vérité est, selon lui, loin d’être réjouissante. “Vous devez savoir que l’électricité est vendue à une valeur inférieure. Cela ne veut pas dire que nous allons augmenter le prix, comme c’est le cas au Burundi, mais nous devons comprendre qu’en matière d’énergie, nous sommes encore loin. L’énergie dans notre pays est chère“, a-t-il lancé. Il estime que la quantité d’énergie produite ne répond pas aux besoins du pays. “Huit méga, c’est la capacité dont la société Hss a juste besoin pour ses travaux et cela correspond à la quantité produite au niveau de Ngazidja“, a-t-il encore dit. Au sujet des groupes octroyés par la République populaire de Chine, il a déclaré qu’il était convenu que c’était au gouvernement comorien de prendre les charges relatives à leur installation, mais il n’a pas été en mesure de le faire. C’est pourquoi le gouvernment à obtenu de la Chine qu’elle le fasse et le vice-président “espère” que cela sera fait dans les meilleurs délais. “Mais, cela n’était pas prévu dans leur calendrier, l’opération risque de prendre un peu de temps même si nous sommes optimistes”, a déclaré Fouad Mohadji. S’il reste convaincu que cela ne résoudra pas, pour autant, le problème de l’électricité aux Comores, il pense, néanmoins, que cela soulagera un peu la situation. “Il nous faut de vraies solutions. A moyen terme, nous devons arriver au fuel lourd et la solution à long terme c’est l’énergie renouvelable, la géothermie. Car avec le gasoil, quel que soit le nombre de moteurs dont nous pourrions disposer, l’énergie ne coûtera jamais moins cher et cela ne va pas résoudre les problèmes’’ a conclu le vice-président en charge de l’énergie. A son tour, le directeur général de la Mamwé, après avoir estimé le taux de fraude à 1200 actes de trafic par an, a indiqué que le principal problème de la Mamwe est celui du gasoil. “Le litre est à 400 fc alors que le coût de l’électricité est de 132 et 120 fc. Donc, le coût de revient dépasse les 300 fc“, a-t-il dit. “En attendant de trouver une solution définitive, nous allons alimenter les périphéries un jour sur trois pour le moment“, ajouta-t-il. Selon lui, plus de 40% de ses clients utilisent le compteur à carte et cela va en augmentant. ‘‘ “Nous sommes maintenant à 71% de recouvrement, et avec les 8000 compteurs reçus, cela va faciliter le recouvrement“, espère-t-il. Mlanao Alphonse a, enfin, évoqué certaines difficultés que rencontre sa société : un problème de facturation, une liste de vrais-faux clients, des abonnés titulaires d’un compteur mais qui ne sont pas passés par les voies normales pour l’obtenir, donc non enregistrés, etc. Et de rassurer la population : “Il n’y aura pas de problème de production d’électricité pendant le mois sacré de ramadan“.
Abouhariat Saïd Abdallah
Ma-mwe : quelques vérités bien de là-bas
Cela peut s’appeler : “renvoi de l’ascenseur“. Reçu par les nouvelles autorités comoriennes du samedi 30 mai au mercredi 4 juin, le patron du groupe belge Semlex, Albert Karaziwan, se serait battu becs et ongles pour le maintien du directeur général de l’établissement public d’eau et d’électricité, Mlanao Henri Alphonse. Pour ceux qui ne seraient pas au parfum, c’est en septembre prochain que doit prendre fin le contrat de leasing d’une centrale électrique de 5 Mégawatt (Itsambuni à Moroni), signé entre le groupe et la Mamwe. Des prêts que la société d’Etat s’est engagée à rembourser en l’espace de deux ans à raisons de 25 millions de francs par mois. Mais ce n’est pas tout. Elle paye, mensuellement environs 6 millions de francs, pendant vingt mois, au même groupe bien entendu, pour un contrat de location-vente de 20 véhicules de service. L’autre projet, non moins juteux, tombé sous l’escarcelle de Semlex, c’est la vente des compteurs à carte prépayée. Objectif : distribuer 60 000 compteurs à cartes en 18 mois. Un projet que le groupe belge finance à hauteur de “6 millions de dollars“, selon le Dg de la Mamwe. En contrepartie, celui-ci prélèverait 23 francs à partir de chaque kilowattheure vendu. Selon la société de Mlanao Henri Alphonse, près de 7500 compteurs à carte prépayée ont été installés entre décembre 2010 et mars 2011. Last but not least, il y a eu la cession, en juin dernier, du site de Mde (station de pompage d’eau) par les autorités comoriennes au groupe Leignon Synergie Comores (Semlex) pour installer une unité de traitement d’eau de mise en bouteille. En échange, le groupe devait assurer le financement des travaux de réfection du site. Le dernier contrat a été abandonné par le groupe, avait confié le patron de la Ma-mwe sans plus de précisions. Tous ces contrats, conclus à moins de deux ans, ont en commun d’être traités de gré à gré au mépris des normes de passations des marchés publics. A elle seule la Mamwe verserait jusqu’à 800 millions de francs comoriens par an au groupe Semlex. Justement ! A cette question, Guy Ramahany Mandimby, vice-président du groupe belge, avait lâché publiquement en octobre dernier : “C’est toujours l’Etat comorien qui nous sollicite. S’il y a eu violation des procédures d’appels d’offres, ce n’est pas à moi de poser la question“. On attend encore la réponse… Pendant ce temps, l’entreprise publique n’a cessé de croiser le fer avec sa sœur des hydrocarbures. Principal motif : le gazole. Autrement dit, l’incapacité de la Mamwe à honorer ses engagements auprès des Hydrocarbures. Un versement de 40 millions de francs devrait se faire toutes les semaines (les mercredis), selon un accord qui a été signé par les deux établissements publics, pour un approvisionnement quotidien de 40. 000 litres de gasoil nécessaires pour faire fonctionner ses centrales électriques. 60% des recettes de la Ma-mwe seraient consacrés à sa fourniture en gazole. A l’heure où nous parlons, cette quantité serait ramenée à 30 000 litres. Ce qui expliquerait en grande partie le black-out que traversent des nombreuses régions de Ngazidja. La dette de la Mamwe auprès de la société nationale des Hydrocarbures s’élèverait, selon la direction du distributeur d’électricité, “entre 3 et 4 milliards de francs“. La question est au bout des lèvres. Qu’est-t-il advenu aux centrales électriques fournies à l’Etat comorien par la République populaire de Chine en février 2010? Il s’agit d’un don de huit groupes électrogènes d’une puissance cumulée de 10,6 Mw. Ces moteurs devaient être repartis au niveau des trois îles. Première conséquence annoncée de cet appui, l’augmentation significative des capacités de production des centrales de l’entreprise publique de production d’eau et électricité. De la moyenne de 16 Mw (en plein régime), la capacité de production de la Mamwe devrait atteindre environs 23Mw à Ngazidja et Mwali. Pour ce qui est de l’île d’Anjouan, où la production électrique est gérée par une entreprise à part, l’Eda, la capacité de production devrait passer des 5Mw actuels à 8.
Kamardine Soulé:alwatwan
Abouhariat Saïd Abdallah
Ma-mwe : quelques vérités bien de là-bas
Cela peut s’appeler : “renvoi de l’ascenseur“. Reçu par les nouvelles autorités comoriennes du samedi 30 mai au mercredi 4 juin, le patron du groupe belge Semlex, Albert Karaziwan, se serait battu becs et ongles pour le maintien du directeur général de l’établissement public d’eau et d’électricité, Mlanao Henri Alphonse. Pour ceux qui ne seraient pas au parfum, c’est en septembre prochain que doit prendre fin le contrat de leasing d’une centrale électrique de 5 Mégawatt (Itsambuni à Moroni), signé entre le groupe et la Mamwe. Des prêts que la société d’Etat s’est engagée à rembourser en l’espace de deux ans à raisons de 25 millions de francs par mois. Mais ce n’est pas tout. Elle paye, mensuellement environs 6 millions de francs, pendant vingt mois, au même groupe bien entendu, pour un contrat de location-vente de 20 véhicules de service. L’autre projet, non moins juteux, tombé sous l’escarcelle de Semlex, c’est la vente des compteurs à carte prépayée. Objectif : distribuer 60 000 compteurs à cartes en 18 mois. Un projet que le groupe belge finance à hauteur de “6 millions de dollars“, selon le Dg de la Mamwe. En contrepartie, celui-ci prélèverait 23 francs à partir de chaque kilowattheure vendu. Selon la société de Mlanao Henri Alphonse, près de 7500 compteurs à carte prépayée ont été installés entre décembre 2010 et mars 2011. Last but not least, il y a eu la cession, en juin dernier, du site de Mde (station de pompage d’eau) par les autorités comoriennes au groupe Leignon Synergie Comores (Semlex) pour installer une unité de traitement d’eau de mise en bouteille. En échange, le groupe devait assurer le financement des travaux de réfection du site. Le dernier contrat a été abandonné par le groupe, avait confié le patron de la Ma-mwe sans plus de précisions. Tous ces contrats, conclus à moins de deux ans, ont en commun d’être traités de gré à gré au mépris des normes de passations des marchés publics. A elle seule la Mamwe verserait jusqu’à 800 millions de francs comoriens par an au groupe Semlex. Justement ! A cette question, Guy Ramahany Mandimby, vice-président du groupe belge, avait lâché publiquement en octobre dernier : “C’est toujours l’Etat comorien qui nous sollicite. S’il y a eu violation des procédures d’appels d’offres, ce n’est pas à moi de poser la question“. On attend encore la réponse… Pendant ce temps, l’entreprise publique n’a cessé de croiser le fer avec sa sœur des hydrocarbures. Principal motif : le gazole. Autrement dit, l’incapacité de la Mamwe à honorer ses engagements auprès des Hydrocarbures. Un versement de 40 millions de francs devrait se faire toutes les semaines (les mercredis), selon un accord qui a été signé par les deux établissements publics, pour un approvisionnement quotidien de 40. 000 litres de gasoil nécessaires pour faire fonctionner ses centrales électriques. 60% des recettes de la Ma-mwe seraient consacrés à sa fourniture en gazole. A l’heure où nous parlons, cette quantité serait ramenée à 30 000 litres. Ce qui expliquerait en grande partie le black-out que traversent des nombreuses régions de Ngazidja. La dette de la Mamwe auprès de la société nationale des Hydrocarbures s’élèverait, selon la direction du distributeur d’électricité, “entre 3 et 4 milliards de francs“. La question est au bout des lèvres. Qu’est-t-il advenu aux centrales électriques fournies à l’Etat comorien par la République populaire de Chine en février 2010? Il s’agit d’un don de huit groupes électrogènes d’une puissance cumulée de 10,6 Mw. Ces moteurs devaient être repartis au niveau des trois îles. Première conséquence annoncée de cet appui, l’augmentation significative des capacités de production des centrales de l’entreprise publique de production d’eau et électricité. De la moyenne de 16 Mw (en plein régime), la capacité de production de la Mamwe devrait atteindre environs 23Mw à Ngazidja et Mwali. Pour ce qui est de l’île d’Anjouan, où la production électrique est gérée par une entreprise à part, l’Eda, la capacité de production devrait passer des 5Mw actuels à 8.
Kamardine Soulé:alwatwan
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