Suite à la cérémonie d'investiture du président de l'Union des Comores, des représentants de la délégation réunionnaise ont tenu à ...
Suite à la cérémonie d'investiture du président de l'Union des Comores, des représentants de la délégation réunionnaise ont tenu à rendre compte de cet événement, ainsi que des réflexions menées autour du co-développement entre les Comores et la Réunion. Roland Robert, 1er vice-président du Conseil général et délégué à la coopération régionale, Paul Vergès et Catherine Gaud ont affiché leur joie d'avoir participé à ce moment historique.
Fallait-il participer à la cérémonie d'investiture du nouveau Président de l'Union des Comores? Pour Paul Vergès, totalement. Il faisait d'ailleurs partie de la délégation réunionnaise qui s'est rendue dans l'archipel des Comores à l'occasion de l'investiture du nouveau président de l'Union des Comores, Ikililou Dhoinine. Mais il l'a fait remarqué à plusieurs reprises lors d'une conférence de presse cet après-midi, seuls les élus de la minorité du Conseil Général, ainsi que quelques personnalités comme lui ou encore Catherine Gaud y ont participé : "La Réunion fait partie de la Commission de l'Océan Indien (COI). La COI est le seul exemple qui unit une collectivité territoriale intégrée à un Etat, la France, à des Etats indépendants. Lorsqu'il y a dans nos îles un acte institutionnel aussi important que l'élection d'un président, la Réunion se doit d'y être. Pour moi ce n'était pas un devoir, puisque je n'ai plus de mandat, pourtant il m'a paru obligatoire d'y participer. Aucun élu régional n'était présent", a déclaré l'ancien président de la Région Réunion. Paul Vergès a même reproché à l'équipe en place à la pyramide inversée de "privilégier Maurice par rapport aux autres".
A la Région Réunion, on rappelle que dans le cadre de la COI, des échanges sont organisés. Concernant la cérémonie, "le président et le vice-président étant hors du Département, Didier Robert a adressé ses félicitations au nouveau président de l'Union des Comores", indique-t-on à la communication, en rappelant que la vice-présidente, Virginie K'Bidy, avait rencontré il y a quelques semaines un gouverneur ainsi qu'une délégation comorienne qui s'étaient déplacés lors de la foire de Bras-Panon.
L'absence du président de la Région Réunion à cette cérémonie peut-elle avoir des conséquences sur les relations entre les deux territoires? Si Paul Vergès affirme que "ce mépris portera très loin dans l'esprit des Comoriens", il constate aussi que "la Réunion a toujours été citée, et au premier rang, dans les discours des représentants". Il regrette même que nous, Réunionnais, assimilions le territoire des Comores à "une bataille entre Mayotte et les Comores" ou "des Comoriens qui nous prennent notre travail… une xénophobie de bas étage", a-t-il lancé. Nul ne peut nier qu'un long travail est à mener pour atteindre l'objectif qu'il affirme lui tenir à coeur : "Consolider un programme de participation partenariale avec les trois îles des Comores", où chacun fait partager à l'autre ses atouts.
600.000 euros du Département pour le co-développement avec les Comores
Paul Vergès et Catherine Gaud ont ainsi eu l'occasion d'échanger avec les autorités locales et d'ouvrir des pistes de "co-développement" en terme d'énergies renouvelables, de santé ou encore d'agriculture. Ce dernier dossier étant l'un des plus importants puisque 90% de l'économie des Comores est basée sur l'agriculture. A titre d'exemple, en terme d'autosuffisance alimentaire, "nous réfléchissons à l'envoi d'oeufs avec une implantation de couveuses", indique Catherine Gaud. Epuration des eaux grâce à la technique de lagunage ou encore partenariat entre le parc naturel de Mohéli avec Kélonia sont d'autres éléments de dicussions.
Au Département, environ 600.000 euros sont actuellement prévus dans le cadre de la coopération avec l'archipel des Comores. Un budget qui a vocation à grossir, et pour Paul Vergès, les moyens existent... pas qu'au Département d'ailleurs : "Après tout, le Conseil régional vient bien de voter une subvention à hauteur de 400.000 euros pour le Sakifo", lance-t-il avant qu'ajoute Catherine Gaud : "Et nous sommes bien allés à Adelaïde pour plus de 400.000 euros", les oreilles de Didier Robert ont dû siffler à ce moment précis.
Enfin, Catherine Gaud a salué l'apport financier à hauteur de 2 milliards d'euros de la fondation des Emirats Arabes Unis, Fatima, dans le cadre du développement d'infrastructures telles que les routes, les hôpitaux, les administrations… "Ils auront besoin d'hommes et de femmes pour développer tout ça. Voilà un boulevard possible si la Réunion veut bien s'y positionner". A bon entendeur.
Source:zinfos974
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