AFP/MUSTAFA OZER Des réfugiés syriens passent la nuit dans le camp turc de Yayladagi, le 19 juin. Dans un entretien au Financial Times , ...
Dans un entretien au Financial Times, le président russe, Dmitri Medvedev, réitère son opposition à l'adoption d'une résolution de l'ONU condamnant la répression sanglante des manifestations pro-démocratie orchestrée par le régime du président Bachar Al-Assad. "La Russie usera de son droit [de veto] en tant que membre permanent du Conseil de sécurité"de l'ONU, prévient-il. M. Medvedev précise qu'il refuse un tel texte car la coalition internationale intervenant en Libye a une interprétation abusive de la résolution l'autorisant à mener des frappes aériennes.
Dans cet entretien, le président russe critique la manière dont les puissances occidentales ont interprété la résolution 1973 de l'ONU sur la Libye en en faisant"un bout de papier pour couvrir une opération militaire gratuite". "Je ne voudrais pas qu'une résolution syrienne soit traitée de la même manière", ajoute-t-il.
La Russie s'est abstenue lors du vote au Conseil de sécurité de l'ONU en mars qui a ouvert la voie à une action militaire en Libye pour protéger la population civile des forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. La Russie et la Chine, toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité, sont opposées à l'adoption d'une résolution sur la Syrie et n'ont pas pris part aux discussions sur le sujet. "On va nous dire que la résolution 'dénonce la violence', et puis certains des signataires vont finir par dénoncer la violence en envoyant quelques bombardiers", poursuit Medvedev. "Dans aucun cas je ne veux prendre ce risque."
DISCOURS DE BACHAR AL-ASSAD
Le président Bachar Al-Assad doit prononcer, lundi, un discours sur les développements en Syrie, en proie depuis plus de trois mois à une révolte sans précédent contre son régime, réprimée dans le sang. Il s'agira de la troisième intervention publique de M. Assad depuis le début, le 15 mars, du mouvement de contestation que le régime tente d'étouffer au prix de centaines de morts, malgré la réprobation internationale. Le président syrien "va prononcer un discours demain[lundi] vers midi [11 heures à Paris] sur les développements en Syrie", a annoncé dimanche l'agence officielle Sana, sans autre précision.
Le 30 mars, dans sa première intervention publique, M. Assad avait dénoncé devant le Parlement une "conspiration" contre son pays et n'avait annoncé aucune réforme de libéralisation. Deux semaines plus tard, le 16 avril, il avait annoncé la prochaine abrogation de la loi d'urgence et exprimé ses "regrets" pour les victimes. Une semaine après, M. Assad, dans une nouvelle tentative de calmer la rue, a promulgué trois décrets, levant l'état d'urgence en vigueur depuis quarante-huit ans, abolissant la Cour de sûreté de l'Etat, une juridiction d'exception, et changeant la réglementation sur les manifestations. Mais là aussi, les opposants, sceptiques face aux intentions du régime, ont estimé ces mesures insuffisantes et affirmé que sa chute était devenue leur "principale revendication".
Les manifestations de protestation ont continué, et la répression brutale venant du régime aussi. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG syrienne, 1 309 civils et 341 membres des forces de sécurité ont péri depuis le 15 mars. En outre, plus de 10 000 Syriens ont fui la répression dans le nord-ouest, en direction de la Turquie voisine. Des milliers d'autres se sont enfuis au Liban.le monde
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