Entre Marseille, Paris et les Comores, le chanteur Ibrahim Mogni présente, aux Flamants, son dernier opus. Comorien né en France ou Françai...
Entre Marseille, Paris et les Comores, le chanteur Ibrahim Mogniprésente, aux Flamants, son dernier opus.
Comorien né en France ou Français d'origine comorienne ? D'ici ou d'ailleurs, d'ici et d'ailleurs… Ibrahim Mogni est un artiste aux influences multiples. Personnalité originale du microcosme r'n'b marseillais, c'est encouragé par le bon accueil de Renaissance, qu'il signe aujourd'hui son nouvel album. Une Révérence, élaborée en collaboration avec le collectif Alafou, aux Flamants.
Au moment où les rythmes hip hop baignent l'univers musical des cités, c'est un autre son qui va intriguer le jeune Ibrahim, qui avoue « jusque-là, j'aimais la musique mais mes performances vocales se limitaient à ma salle de bain ». Sauf que ce jeune des Flamants poussait déjà sa voix claire dans des ateliers de chant, « des chorales religieuses, une sorte de gospel musulman ». A force de les suivre, il intègre le combo Basters, en devient même le conseiller vocal. En 1997, à 16 ans, il affiche à son tableau un single et une K7 audio, dans laquelle on trouve Femme promise, qui deviendra un titre phare du futur album Renaissance.
Après deux ans d'existence, les Basters prennent chacun leur route et Ibrahim continue en solo, compose trois singles tout en étant sollicité sur certains morceaux par des groupes de rap. Et alors commence une véritable collaboration avec Ali, son frère, avec qui il fonctionne « en jumeaux », Ibrahim fredonnant un air, Ali, retravaillant la composition musicale. Un passage par le Dôme dans le cadre de Planète Jeunes leur forge une jolie réputation, mais leur progression reste laborieuse… jusqu'en 2003.
Ibrahim explore toutes les facettes
de la double culture
Au moment où les rythmes hip hop baignent l'univers musical des cités, c'est un autre son qui va intriguer le jeune Ibrahim, qui avoue « jusque-là, j'aimais la musique mais mes performances vocales se limitaient à ma salle de bain ». Sauf que ce jeune des Flamants poussait déjà sa voix claire dans des ateliers de chant, « des chorales religieuses, une sorte de gospel musulman ». A force de les suivre, il intègre le combo Basters, en devient même le conseiller vocal. En 1997, à 16 ans, il affiche à son tableau un single et une K7 audio, dans laquelle on trouve Femme promise, qui deviendra un titre phare du futur album Renaissance.
Après deux ans d'existence, les Basters prennent chacun leur route et Ibrahim continue en solo, compose trois singles tout en étant sollicité sur certains morceaux par des groupes de rap. Et alors commence une véritable collaboration avec Ali, son frère, avec qui il fonctionne « en jumeaux », Ibrahim fredonnant un air, Ali, retravaillant la composition musicale. Un passage par le Dôme dans le cadre de Planète Jeunes leur forge une jolie réputation, mais leur progression reste laborieuse… jusqu'en 2003.
Ibrahim explore toutes les facettes
de la double culture
Ali a gagné Paris où il passe des concours et décroche un emploi dans la sécurité aéroportuaire. Mais l'éloignement lui amène sa propre « révélation artistique. Je ressuscite musicalement au même moment où Sagaf et mon frère sont prêt à créer Alafou, un collectif qui travaille à la promotion de jeunes artistes locaux ». Une participation vocale en comorien sur Retour aux sources de Puissance Nord le révèle à la communauté. « Il n'y avait rien eu de ce genre en France », explique Ibrahim, qui développe à partir de là un style inédit, pétri de « toutes mes influences, la tradition comorienne comme mon enfance marseillaise ou ma vie en banlieue ».
Il écrira désormais dans une langue maternelle qu'il maîtrise mal « comme la plupart des Comoriens nés en France ». Et s'étonne « de la facilité à enchaîner les mots ». Un univers bien à lui qui « se cherche en même temps qu'il se construit » et qui séduit au-delà de la simple communauté : « c'est la double culture que j'explore ». En 2007 avec Renaissance ces jeunes artistes sont désormais clairement identifiés.
Une chanson devenue symbole
Tout bascule le 30 juin 2009 dans le crash de l'A 310 de la compagnie Yemenia qui embarque avec lui au large des Comores sa mère, sa sœur et son frère Ali. Le projet d'album numérique en reste au trois compositions d'Ali. Pvatsinagni, « sans vous » qu'Ibrahim interprète avec son ami de toujours Sagaf et au côté des Psy4 de la Rime et de Soprano lors du concert de solidarité aux victimes du crash aérien, devient l'hymne du drame.
Lors d'un voyage aux Comores avec Sagaf, les compères réalisent que les sons de renaissance tournent toujours sur les ondes. « C'était pas courageux de laisser tomber tout ça. On a repris ce qui nous restait d'enregistrements d'Ali ». Et Nadjo des Flamants, Kill Foster du Panier, Larsen et Mana du Castellas, Vincenzo, Kyliana de Septèmes ou Djamila des Iris collaborent… à un nouvel Opus intitulé Révérence, comme un salut respectueux.source: la marseillaise
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