REUTERS/LUCAS JACKSON Kenneth Thompson (à gauche), nouvel avocat de l'accusatrice de DSK, a fait une apparition très théâtrale lundi 6 j...
Après avoir fait appel à l'avocat Jeffrey Shapiro, l'accusatrice de Dominique Strauss-Khan devrait être représentée par l'avocat Kenneth Thompson, qui a fait une apparition remarquée après l'audience du lundi 6 juin au tribunal de New York.
L'homme a décrit sa cliente qui n'a jamais été vue ni entendue en public comme une femme simple et travailleuse, "traumatisée"mais "désireuse de défendre sa dignité"."Nous allons protéger ses droits, parler en son nom et travailler avec le bureau du procureur", a-t-il déclaré devant une centaine de journalistes.
UN SPÉCIALISTE DES DOMMAGES ET INTÉRÊTS
Me Thompson est réputé maître dans l'art d'obtenir de gros dédommagements en faveur des victimes devant la justice new-yorkaise. Son cabinet, Thompson Wigdor & Gilly, est spécialisé dans les batailles judiciaires qui permettent à des particuliers de réclamer des millions de dollars à des employeurs ou autres adversaires fortunés. Le site Internet du cabinet vante"d'exceptionnels résultats pour les clients", des employées se plaignant de discrimination sexuelle dans le groupe Citibank ou des victimes de l'effondrement d'une grue sur un immeuble à Manhattan. La biographie de l'avocat sur son site évoque une condamnation à 8 millions de dollars (5,47 millions d'euros) de dommages et intérêts obtenue dans une affaire de harcèlement sexuel, des victoires dans la défense d'un trafiquant d'héroïne présumé et, ironie de l'histoire, d'un homme accusé de viols multiples.
Me Thompson n'a encore rien dit de ses projets, mais son arrivée sur la scène ajoute une nouvelle inconnue à l'affaire. Si Dominique Strauss-Kahn devait être poursuivi dans un procès civil, la somme des dommages et intérêts réclamés tournerait sans doute autour de "plusieurs millions", estime Eric Rothstein, un ancien collègue de Kenneth Thompson.
ATTENDRE POUR LANCER UNE PROCÉDURE DE DÉDOMMAGEMENTS
En revanche, les procureurs qui poursuivent l'ancien patron du FMI au pénal verraient leur tâche se compliquer si la femme de chambre lançait une procédure civile avant le procès pénal. Benjamin Brafman, le défenseur de DSK, ne manquerait pas d'expliquer aux jurés qu'en réclamant des dommages et intérêts l'accusatrice prouve que ses intentions étaient financières et que l'histoire du viol a été inventée à ces fins. "Ce n'est pas très bon, estime Me Rothstein. Les jurés en tiendraient compte." Les procureurs vont donc espérer que Me Thompson n'agira pas avant que la partie pénale de l'affaire soit bouclée.
L'avocat a d'ailleurs d'autres raisons d'attendre : si Dominique Strauss-Kahn devait être condamné au pénal, un procès civil n'aurait aucune peine à être gagné. Mais, là encore, rien n'est simple. Les victimes ont un an pour intenter des poursuites civiles à partir de la date des faits présumés, qui datent en l'occurrence du 14 mai. Si l'accusé est condamné, le délai peut être repoussé, mais, avec la conviction répétée de Benjamin Brafman que son client sortira libre du tribunal, l'incertitude reste intacte.source:le monde
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