Avec deux ministres et une ministre déléguée qui ont fait leur entrée au gouvernement de l'Union des Comores, le 30 mai dernier, une com...
Avec deux ministres et une ministre déléguée qui ont fait leur entrée au gouvernement de l'Union des Comores, le 30 mai dernier, une commissaire en Grande-Comore et à Anjouan et aucune à Mohéli, la présence des femmes à ces hautes sphères de prise des décisions, a connu un léger mieux par rapport aux précédents gouvernements. De quoi réjouir certaines organisations féminines quine manquent pas de plaider pour plus de présence des femmes dans les sphères de prise des décisions. Malgré cette dernière «performance», les militantes féminines estiment qu'on aurait pu mieux faire.
Pour trois femmes au gouvernement de l 'Union soit un peu moins de 25% des membres de la première équipe gouvernementale du Dr Ikililou Dhoinine, la représentation des femmes à cette haute sphère de l'administration publique connaît un léger succès. I l y en a eu une dans le premier gouvernement Sambi alors que son prédécesseur, Azali Assoumani, avait nommé deux femmes dans son dernier gouvernement.Au niveau des îles, le taux de représentation des femmes dans la haute administration ne s'est pas amélioré. Cette représentation aurait même connu un déclin. C'est le cas à Mohéli où le gouverneur Mohamed Ali Said a préféré n'inclure aucune femme.Cela intervient dans un contexte où l'une des militantes pour la promotion de l'égalité du genre est une ancienne ministre, jusque-là commissaire à la Solidarité et à la Promotion du genre, Mme Siti Kassim, qui réapparaît dans cette première équipe du Dr Dhoinine est porteparole du gouvernement. En tournée de sensibilisation et de plaidoirie dans les îles, les responsables des mouvements et organisations des femmes œuvrant pour l a concrétisation de la présence de la femme dans les centres de décision n'ont pas tardé à réagir après la formation des gouvernements de l'Union et des îles.«Nous sommes satisfaites d'intégrer les gouvernements mais nous pensons qu'il y a encore du boulot à faire», a déclaré Mme Moinaécha Mroudjaé, présidente de la Plate-forme des femmes politiques de l'Océan indien au niveau des Comores. La maire de Bandamaddi s'est félicitée que le nouveau président des Comores ait «fait un geste» à l'endroit des femmes qui ne peuvent plus apparaître comme des «marema kotsi bah i»».«Nous nous réjouissons surtout pour l e choix de Mme Siti Kassim qui, il faut le reconnaître, s'est battue pour mériter son poste», a dit la présidente de l'association des Avocats du genre (Renag), Mme Chouhoura Abdallah, qui a hautement apprécié la nomination de la chef de la délégation spéciale de la commune de Ouani, Mme Kalathoumi Mahamoud. «C'est la femme qui a gagné», a-t-elle souligné,commentant cette _nomination.En dehors de ces deux personnalités, l es autres femmes ministres et commissaires ne sont pas très connues dans l es milieux des militantes pour l a cause de la femme. Et ces militantes de dire ne pas très bien comprendre que l a Promotion de la femme soit justement confiée à une «technicienne», une pharmacienne en l'occurrence, que ses sœurs n'ont j amais vue dans l eurs rangs. Ces militantes qui ne remettent pas en cause, pour autant, les «compétences» de leurs sœurs, estiment que leur entrée au gouvernement «est l e fruit d'un combat de longue haleine mené par des femmes mais aussi par des hommes» dévoués à cette cause, pour citer la maire de Bandamaddi.«Nous les invitons à se rapprocher des militantes _ pour faire avancer notre cause et faire en sorte que d'autres femmes aient accès aux sphères des décisions», a plaidé la présidente du Renag qui a précisé : «nous attendons pour la suite des nominations» avant d'appeler le nouveau président et les gouverneurs à penser encore aux femmes pour l a suite.Chouhoura Abdallah et ses camarades sont, i l faut l e noter, en tournée de sensibilisation dans les îles pour plaider auprès des nouvelles autorités afin qu'elles aillent dans ce sens durant les cinq ans de leur mandat
SAMINYA BOUNOU
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