Certains banquiers et économistes pensent qu’il faut rompre la parité fixe du franc comorien (KMF) avec l’Euro. Ces personnes considèrent q...
Certains banquiers et économistes pensent qu’il faut rompre la parité fixe du franc comorien (KMF) avec l’Euro. Ces personnes considèrent que les pays qui utilisent le régime de change fixe ne seraient plus compétitifs en ayant une monnaie arrimée avec une devise extrêmement plus forte. Cependant, les grands hommes politiques Comoriens sont farouchement opposés à tout changement du système ou à toute velléité de réforme. Nos analyses nous révèlent ses signes précurseurs, ses conséquences, et dégagent de nouvelles pistes de réflexion pouvant aider à l’éradication de la pauvreté.
« L’économie Comorienne née avec des maladies […] extrêmement graves » 2/2
Pour pallier aux différents problèmes de la décadence de l’économie Comorienne, il conviendrait de mettre en place trois différents types de fonds :
- L’État doit avoir l’obligation de créer un fonds souverain (FS) : ce fonds pourrait être géré par la Banque Nationale de Développement des Comores (BNDC), et qui aurait comme objectif de financer des projets de développement, c’est-à-dire la création des grandes sociétés anonymes, notamment énergétique, hydraulique, agricole, artisanale, touristique, transports et services, NTIC et R&D etc… La BNDC serait une nouvelle banque d’investissement public-privé ;
- L’État doit aussi créer un fonds d’insertion des jeunes (FIJ) : ce fonds devrait être géré par une instance qui sera créée au sein du commissariat national à la jeunesse et des sports. Le FIJ va permettre de soutenir l’insertion des jeunes par des aides financières attribuées dans le cadre de projets individuels ou collectifs. Il permettra également à favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficultés. Les modalités de financement des jeunes s’effectueront par le système dégressif c’est – à – dire un financement par « étape » ;
- L’État doit également créer un fonds d’investissement en faveur de la Diaspora (FID): ce fonds va permettre d’encourager les membres de la Diaspora à investir davantage dans leur pays d’origine. Ce qui permettra également de créer des partenariats mêlant les connaissances de la diaspora et de la population locale.
Ces trois fonds pourraient bénéficier des dons des partenaires au développement, des aides auprès des pays Arabo-musulmans, et – surtout - une partie des réserves de la Banque Centrale des Comores. D’ailleurs, François Hollande, Président de la république Française a fait une déclaration, en octobre 2012 à Dakar, où il a ouvert le débat les possibilités d’utiliser les réserves de change domiciliées au trésor Français. Il faudrait également réfléchir ensemble à une gestion plus active des réserves des monnaies, de façon à ce que celles-ci favorisent la croissance et la création d’emploi, argué par François Hollande.
Selon mon humble avis, il suffirait que la BCC augmente la masse monétaire (MM) par la création de la monnaie pour alimenter ces fonds. Ces fonds seraient surtout financés dans un premier temps par le rapatriement d’une partie des avoirs extérieurs nets
- Solutions liées à l’insuffisance de l’offre agricole et aux dépenses publiques
Aux Comores, l’inflation provient surtout de l’insuffisance et de l’instabilité de l’offre agricole, il paraît logique qu’une politique de lutte contre l’inflation efficace soit une politique de lutte pour la hausse et la stabilisation de l’offre agricole. De fait, le retour de vraies politiques publiques, notamment agricoles, est impératif si l’on veut répondre durablement aux défis de l’inflation et de l’insécurité alimentaire.
Une nouvelle politique budgétaire reste l’un des solutions pour réduire les dépenses publiques et agents économiques, la dette publique, et lutter contre l’inflation. Pour ce faire, l’État peut geler les dépenses publiques en réduisant le nombre de ministères ou les budgets des ministères, le nombre de fonctionnaires, en fusionnant les services publics…
- Solution pour résoudre les divers problèmes de la MAMWE
Pour sauver la MAMWE, l’État doit opter une volonté politique des dirigeants et une gestion transparente. Le personnel ou les jeunes devraient être bien formés, et envoyés dans des grandes écoles d’électricité et de mécanique. La MAMWE doit impérativement diversifier ses produits pour s’adapter aux différents types d’énergie (solaire, éolienne…). Cependant, la privatisation de cette société ne serait pas une mauvaise idée, afin de regagner la confiance des consommateurs qui se plaignent de la pénurie de cette denrée rare. Ainsi, privatiser cette société reste l’un des moyens pour sauver dans sa chute inéluctable.
- Solution pour résoudre le problème de transport
Il serait aussi indispensable d’aider à mettre en place des entreprises de transport en commun et de réguler le système de tarif le plus adapté aux clients visés. Cela permettrait en conséquence de rendre les transports publics plus attractifs et de décongestionner indirectement à la rénovation des infrastructures routières, et régler le problème des embouteillages (création des endroits de stop, gares surtout à Moroni).
- Solution pour lutter contre la corruption
Il faut ensuite rendre une réelle indépendance de l’appareil judiciaire, encourager l’adoption d’une nouvelle législation bancaire, d’un code des impôts, d’un code douanier, d’un code des investissements, etc., ainsi que de méthodes d’établissement des données macroéconomiques et des études proprement statistiques qui soient conformes aux normes internationales et aux réalités économiques du pays.
La publication des comptes financiers doit être obligatoire au niveau des sociétés publiques, ainsi que des grandes sociétés privées. Cette mesure devrait être accompagnée avec un système de notation sur l’honorabilité des dirigeants afin de lutter contre la corruption. Ce qui nécessiterait également de mettre en place une institution indépendante qui permet d’attribuer des notes aux dirigeants physiques des sociétés tous les ans. Cette procédure serait mise en œuvre à partir d’un « indicateur dirigeant ».
Pour changer radicalement le cours des choses, les Comores doivent rompre unilatéralement avec la pensée économique unique venue de l'extérieur, et s'interroger sur le déficit fonctionnel permanent de la balance des paiements courants depuis la période coloniale jusqu'à nos jours. C’est une question de bons sens, de discernements et de bonnes volontés !
LIRE LA 1ère partie de l'article: « L’économie Comorienne née avec des maladies […] extrêmement graves »
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OUZALI Said Youssoufa