Saïd Larifou part en croisade contre la corruption
Dans une lettre adressée à l’association GACOD (Génération active contre la corruption et le détournement de fonds), Saïd Larifou, président du mouvement politique Ridja (Rassemblement pour une initiative de développement avec une jeunesse avertie) lui demande son aide pour “combattre la corruption internationale” qui s’installe dans “le paysage politico-administratif des Comores”.
Devant l’ampleur du phénomène de la corruption du point de vue global, Gacod (Génération active contre la corruption et le détournement de fonds) s’est constituée en association loi 1901 à Genève (Suisse) pour “apporter sa modeste contribution à l’éradication de ce fléau qui risque de compromettre le développement dans les pays émergents en particulier”. Et c’est à cette association que vient d’écrire l’avocat Saïd Larifou, président du Ridja (Rassemblement pour une initiative de développement avec une jeunesse avertie).
L’ancien candidat aux élections présidentielles aux Comores sollicite le concours de l’association pour l’aider à “lutter contre la corruption qui s’installe sérieusement et en toute impunité, dans le paysage politico administratif des Comores”. Saïd Larifou le rappelle : “Jusqu’à une date récente, la corruption se manifestait chez nous par une réaction de survie et correspondait plutôt à la corruption administrative quotidienne, dans les services publics dont la solution est à la portée des moyens juridiques et humains dont dispose notre pays”. Cependant, depuis cinq ans, les choses changent. “La corruption aux Comores est devenue internationale. Elle prend une forme particulièrement grave et préoccupante car elle se trouve désormais au cœur de la vie économique et politique du pays et implique des organisations et des personnes de nationalité étrangère dont l’identité est incertaine”, soutient l’avocat dans son courrier. “Elle a, de ce fait, pris la forme d’une corruption de type mafieux ”.
DES PERSONNES A L’IDENTITÉ INCERTAINE
Des dirigeants sont impliqués et s’associent avec “des soi-disant investisseurs qui, pour pouvoir blanchir des activités illicites, opèrent volontairement à perte dans les secteurs de l’hôtellerie, la presse, la télécommunication, les finances avec des flux financiers massifs et importants qui échappent au contrôle de l’Etat comorien, ce qui se traduit donc par une criminalisation du politique”. Et l’avocat de citer “la vente massive et illégale par ces investisseurs de passeports comoriens dans des milieux et les pays à risque sans le contrôle de l’Etat est l’expression de l’anarchie qui prévaut au plus haut sommet de l’Etat comorien”. Selon lui, “dans un tel contexte, ni la panoplie traditionnelle de la lutte anti-corruption, ni la création récente de la commission nationale indépendante de lutte contre la corruption, ne suffisent pas à éradiquer ce phénomène international tant le minimum d’ordre public et donc d’Etat n’est pas assumé”.
Autant de raisons pour lesquelles Saïd Larifou sollicite le concours de l’association. Objectif : "Mener en toute objectivité et sérieux des enquêtes au niveau internationnal sur la légalité et la nature des acquisitions faites à l’étranger par les dirigeants comoriens et sur les investissements réalisés aux Comores par monsieur Bashar Kiwan et ses complices qui sont les principaux acteurs des opérations étrangères aux Comores". Déjà, selon le courrier de l’avocat, une enquête semble avoir été ouverte au Koweit sur les activités de Monsieur Bashar Kiwan et "il nous semble important de savoir s’il y aurait un rapprochement entre les faits qui lui sont reprochés au Koweit et les investissements à perte qu’il réalise aux Comores".
J.P-B.source:clicanoo