Le processus de reboisement engagé par l’Etat comorien connait un coup de frein. Des villageois se disputent le plateau de Diboini où devai...
Le processus de reboisement engagé par l’Etat comorien connait un coup de frein. Des villageois se disputent le plateau de Diboini où devaient être plantés des milliers d’arbres. A Anjouan, sur le plateau de Jimilimé, les pazzas remplacent la végétation. En cause, l'utilisation du bois pour les besoins domestiques et la culture sur brûlis
La déforestation prend de l’ampleur aux Comores causant d’énormes dégâts dans l’écosystème et l’environnement.
C’est pourquoi, la vice-présidence en charge de l’environnement procédait depuis deux ans à des actions de reboisement dans le pays.Samedi dernier, une des ces cérémonies devait se faire sur le plateau de Diboini mais à cause d’un conflit intercommunautaire, elle n’a pas eu lieu. «Un groupe de gens de Dzahadjou et Itsinkoudi, tous de Oichili, ont fait irruption et ils ont monté des murs de 3m de haut pour empêcher les gens de passer. On a été contraint d’ajourner l'opération », affirme Youssoufa Mohamed Ali, coordinateur national du projet GDT. Cette incursion est la deuxième affaire dans cette campagne de reboisement dans la Diboini. Il y a quelque temps, un simple citoyen avait saisi la justice pour demander l’arrêt de la plantation des arbres car « cette partie du plateau de Diboini lui appartient ». Pourtant, le coordinateur de ce projet atteste que « cet espace est classé patrimoine de l’Etat. Il fait parti du domaine public depuis 1986 ».
La cérémonie de lancement du reboisement a donc été stoppée à la dernière minute face à la fronde et devant les risques de conflit ouvert avec la population. « Ces gens ont lancé un défi à l’Etat et il faut qu’ils soient punis », exige Youssouf Mohamed. Une fois de plus, le problème foncier s’est posé, mettant en cause l’autorité de l’Etat au détriment des particuliers.
La campagne de reboisement n’est pas arrêtée pour autant dans les autres régions. « Le système foncier constitue un blocage dans tous les domaines », assure-t-il. Pourtant l’armée nationale de développement avait déjà creusé plus de 1000 trous pour la plantation de ces arbres fruitiers et forestiers. « Malgré ce contretemps, nous poursuivons nos activités et j’ai demandé à la population de Diboini d’implanter les plants dans les trous qui ont déjà été faits », dixit Youssoufa Mohamed.
Cette initiative d'actions de reboisement aux Comores a germé face au constat d'un déboisement sauvage des arbres et la dégradation des terres agricoles et forestières. « On a constaté que 500 hectares des terres agricoles sont dégradés », martèle Charaf Eddine M’Saidié, directeur national de l’environnement et des forêts, avant de dire que « les causes de cette dégradation sont liées au déboisement sauvage des arbres, au feu des brousses et aux mauvaises pratiques agricoles ». Cette déforestation est à l’origine de tarissement de certains cours d’eau. « On a constaté qu’en Anjouan sur 40 sources d’eau seul 6 à 8 sont encore opérationnelles et Mohéli se trouve dans la même situation. Tout cela est dû au déboisement des têtes de sources qui donnent les pluies », avance-t-il.
A.A.M
(Source : Malango Actualité)
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