WINDHOEK — Les leaders d'Afrique australe devaient se prononcer vendredi, au cours d'un sommet en Namibie, sur un plan de sortie de ...
WINDHOEK — Les leaders d'Afrique australe devaient se prononcer vendredi, au cours d'un sommet en Namibie, sur un plan de sortie de crise à Madagascar, qui suggère de laisser l'homme fort de l'île Andry Rajoelina diriger le pays jusqu'à de prochaines élections.
Huit chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) se sont retrouvés à Windhoek pour discuter de la "feuille de route",préparée par ses médiateurs à Madagascar pour sortir la Grande Ile de la crise.
Dans la matinée, le chef de cette médiation, l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano, "a présenté les raisons d'adopter sa feuille de route après deux ans de négociations", a déclaré à l'AFP le ministre des Affaires étrangères de l'île Maurice, Arvin Boolell.
Ce document, rejeté par l'opposition, fait la part belle à l'ancien maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, 36 ans, puisqu'il l'autorise à rester président de la Transition et à être candidat à l'élection présidentielle à condition de démissionner soixante jours avant le scrutin.
La SADC avait pourtant condamné en mars 2009 le renversement par M. Rajoelina du président Marc Ravalomanana avec le soutien de l'armée, et avait suspendu le pays du bloc régional.
"Il y a eu un fléchissement de la SADC", a regretté le chef de la délégation pro-Ravalomanana à Windhoek, Henri Roger Ranaivoson. "La feuille de route ne permet pas une transition consensuelle. On n'a jamais vu un régime sorti d'un coup d'Etat préparer des élections crédibles."
A l'inverse, l'ambassadeur malgache à Pretoria --proche d'Andry Rajoelina--, Denis Andriamandroso, a plaidé pour l'adoption du document "afin d'ouvrir la voie à une reconnaissance internationale" du régime en place sur la Grande Ile, sous le coup depuis deux ans de sanctions internationales.
Malgré l'opposition du président déchu --et de ses prédécesseurs Didier Ratsiraka et Albert Zafy--, la SADC semblait pencher vendredi en faveur d'une adoption du document.
"La SADC va inviter (les trois anciens leaders) à signer la feuille de route la semaine prochaine à Gaborone", a ainsi déclaré M. Boolell, sans préciser ce qui se passerait s'ils déclinaient la proposition.
Pour lui, le principal point d'achoppement reste le paragraphe selon lequel Marc Ravalomanana, exilé en Afrique du Sud depuis son renversement, "ne pourra rentrer à Madagascar qu'après l'instauration d'un environnement politique et sécuritaire favorable".
Condamné à la perpétuité pour la mort de onze manifestants en 2009, tués par la garde présidentielle, il risque d'être emprisonné à son retour.
Même si Andry Rajoelina s'est pour l'instant opposé à toute grâce, la feuille de route prévoit une possibilité d'"amnistie large pour tous les événements politiques intervenus entre 2002 et 2009".
Le sommet de la SADC devait par ailleurs aborder la crise politique au Zimbabwe. Mais aucune décision n'était attendue en raison de l'absence du médiateur régional sur ce dossier, le président sud-africain Jacob Zuma.
Le Zimbabwe est en crise depuis les élections générales de mars 2008, suivies par un déferlement de violences. Sous la pression de la SADC, le président Robert Mugabe a formé en février 2009 un gouvernement d'union nationale avec son rival Morgan Tsvangirai, devenu Premier ministre.
Le chef de l'Etat, présent vendredi à Windhoek, réclame aujourd'hui des élections rapides pour sortir de cette coalition qui fonctionne difficilement. Mais M. Tsvangirai, absent, tient à ce qu'une nouvelle Constitution garantissant un scrutin libre et équitable soit adoptée au préalable.AFP
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