Facebook veut «connecter le monde entier» INTERVIEW - Sheryl Sandberg, bras droit de Mark Zuckerberg, a fait du site Mark Zuckerb...
Facebook veut «connecter le monde entier»
INTERVIEW - Sheryl Sandberg, bras droit de Mark Zuckerberg, a fait du site
Mark Zuckerberg a débauché Sheryl Sandberg chez Google en mars 2008 pour en faire son bras droit.
À 41 ans, la directrice des opérations de Facebook est responsable du développement commercial du réseau social. À son arrivée, Facebook comptait près de 70 millions de membres et générait 150 millions de dollars de chiffre d'affaires. Trois ans plus tard, elle a transformé Facebook en une machine à cash en route pour atteindre 4 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2011. Des revenus déterminants pour justifier la valorisation de Facebook, qui pourrait atteindre 100 milliards de dollars lors de l'introduction en Bourse en 2012. LE FIGARO. - Qu'attendez-vous du e-G8 qui se déroule à Paris ?
Sheryl SANDBERG - Je suis impressionnée par le nombre de personnes de qualité qui ont honoré cette invitation. Nous verrons à l'issue de ces deux jours quels résultats ce forum aura donnés.
Que représente l'Europe pour Facebook aujourd'hui ?
Facebook est une société mondiale. Nous avons plus d'un demi-milliard d'utilisateurs, dont 70% vivent en dehors des États-Unis. L'Europe est très importante pour nous, la France, avec 20 millions de membres actifs, aussi. Mais ce qui est vraiment important chez Facebook n'est pas tant le nombre d'utilisateurs mais plutôt à quel point ils sont engagés. La moitié de nos membres revient ainsi chaque jour.
Quelles sont les retombées économiques de cet engagement ?
Notre modèle économique est publicitaire. Nous permettons aux internautes de partager tout ce qu'ils veulent partager. Les internautes utilisent ainsi Facebook pour entrer en relation avec des choses publiques comme les marques. Facebook réalise aujourd'hui la vision initiale d'une communication à double sens. C'est une différence importante entre Facebook et le reste du Web. Quand vous allez sur le Web, vous cherchez quelque chose de particulier et vous savez ce que vous cherchez. Sur Facebook, vous ne cherchez pas à répondre à une question particulière mais vous êtes dans un moment de découverte. Cela représente une opportunité unique pour les marques.
Que répondez-vous aux internautes inquiets pour leur vie privée ?
Nous avons une politique très claire: ce sont vos données, vous choisissez de les partager et vous pouvez les effacer. Nous ne donnons jamais de données aux annonceurs. Facebook est un leader sur le Web en matière de vie privée, en général comme face aux annonceurs. Nous nous efforçons d'offrir une expérience personnalisée tout en protégeant la vie privée des internautes. Notre défi quotidien est d'expliquer comment fonctionnent nos publicités. Nous ne faisons pas plus d'argent si vous partagez plus d'informations. C'est une erreur de penser que nous voulons que les gens soient plus ouverts. Nos conditions d'utilisations changent régulièrement car notre produit change. Mais nous n'avons jamais changé notre attitude à l'égard des annonceurs en matière de vie privée.
Le projet d'introduire Facebook en Bourse en 2012 a-t-il un impact sur vos objectifs économiques ?
Ma plus grande source de pression est Mark Zuckerberg. Ses attentes sont très supérieures à celles du marché aujourd'hui. Son objectif est de connecter le monde entier. S'introduire en Bourse ne relèvera pas cette attente. Mark Zuckerberg est très concentré sur sa mission et sur l'activité qui permet de soutenir ce projet. Notre modèle économique est très solide, nous connaissons une très forte croissance.
Allez-vous vous implanter en Chine ?
Nous sommes en phase d'apprentissage et d'étude de marché. À terme, nous ne pourrons pas connecter le monde entier sauf la Chine. Mais pour l'instant, rien n'est fait.
Quelles sont les perspectives de développement de Facebook ?
Notre ligne directrice est: tout est mieux avec vos amis. Cela s'applique aussi à la télévision, qui n'est plus l'expérience sociale qu'elle était. Avec Facebook, vous pouvez à nouveau partager des commentaires, même si vous consommez les programmes à la demande. Notre technologie fonctionne sur n'importe quelle plate-forme, par exemple vous pouvez l'intégrer à une console de jeu vidéo comme la Xbox. Facebook est une couche sociale qui fonctionne sur d'autres terminaux. C'est notre technologie qui est moteur de transformation.
Comment fidélisez-vous vos utilisateurs ?
Nous sommes une entreprise technologique. Nous allons donc continuer à proposer le meilleur produit possible, le plus à jour, utile et social. Pour cela, nous devons rester une petite entreprise, très efficace. Nous ne voulons pas doubler en taille chaque année comme d'autres entreprises Internet ont pu le faire.source:le figaro
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