Scission chez les demandeurs d’asile Africains des Grands Lacs dont le campement commençait à poser problème aux pères de la Mission ca...
Scission chez les demandeurs d’asile Africains des Grands Lacs dont le campement commençait à poser problème aux pères de la Mission catholique. Une partie d’entre eux, estimant qu’ils avaient obtenu ce qu’ils voulaient, s’en va, alors que les autres déposent plainte contre l’Etat.
Le campement s'est amélioré au fil du temps
Le campement s'est amélioré au fil du temps
«Les demandeurs d’asile nous avaient dit « nous partirons quand vous nous le demanderez ».Or, depuis la fin du mois d’avril, nous leur avons demandé la possibilité de retrouver l’usage de notre terrain, et ils n’arrêtent pas de multiplier les excuses » relatent les Pères Vincent et Jan Geerits, qui rajoutent que les factures d’eau et d’électricité (une télévision étant installée au milieu du campement) ont été multipliée par 3. Ils ont donc décidé de couper les compteurs depuis le 15 mai, et les toilettes sont fermées depuis hier.
« D’un côté, l’Eglise a raison car nous sommes sur une propriété privée, mais d’un autre nous vivons dans la précarité sans avoir de réponse de la Préfecture pour nous en sortir » témoigne Abdallah, l’un des porte-paroles de la vingtaine de demandeurs d’asile qui restent. Un texte est sorti pourtant, qui les autorise à travailler dès lors qu’ils sont sur le territoire depuis au moins un an. Et quelque uns d’entre eux en ont déjà bénéficié, comme le relate Josué, qui s’éloigne ainsi de la tendance lourde du mouvement représentée par Abadallah : « depuis que le Préfet nous a autorisé à travailler, deux d’entre nous ont trouvé un emploi à durée indéterminée à Imprimah. L’Etat a répondu à nos revendications et je considère que l’hébergement doit être le fruit du travail, donc je vais partir ». S’il n’a pas encore quitté la Mission, c’est qu’il s’occupe de l’un d’entre eux, malade, pour lequel il aimerait une prise en charge par des services médicaux. Ensuite, il sera hébergé par un ami.
Plusieurs tentes devant le bâtiment en construction
« Un noyau dur veut obtenir davantage de l’Etat »
La position des pères n’est pas facile, et ils le vivent mal : comment concilier ce qui est prêché à longueur de Bible, à savoir les valeurs d’accueil, d’écoute et d’espoir, et une situation concrète d’occupation forcée d’un terrain qui leur appartient et sur lequel ils disent avoir prévu des travaux depuis longue date : « nous faisons construire un bâtiment qui n’est pas encore terminé, et à côté duquel l’entreprise de Bâtiment et travaux public devait ériger un mur de soutènement. Ils n’ont pu le faire avant, à cause de l’occupation, mais maintenant que la maison est presque achevée, ils doivent passer par le terrain pour construire ce mur » détaille le père Vincent.
D’autre part, dès l’arrivée à la Mission catholique de cette partie des demandeurs d’asile Africains des Grands Lacs, le père Vincent les avait mis en garde : « en vous isolant, personne ne portera vos revendications, et tout le monde va vous oublier ! ». C’est pourquoi, une vingtaine d’entre eux vient de demander l’aide juridictionnelle pour attaquer la Préfecture au Tribunal administratif : « ils seront obligés de se pencher sur notre cas ! » souligne Abdallah. Mais Josué n’est pas d’accord : « une partie de ceux qui veulent porter plainte contre l’Etat ne sont même pas présents sur le campement ».
En tout cas, une solution doit être trouvée en urgence : il n’y a plus aucune hygiène dans le campement, alors que le Secours catholique continue ses activités alphabétisation et de cours pour les adolescents non scolarisés sur le site.
« L’un d’entre nous a commis une agression sexuelle sur une jeune fille de 14 ans dans la nuit de mardi à mercredi, profitant de l’absence de lumière » expliquait Abdallah.
A.L.
(Source : Malango Actualité)