Océan Indien ,Comores /MAYOTTE: Le régime carcéral à Majicavo

Un ancien détenu de la prison de Majicavo a souhaité témoigner sur les conditions de détention à la prison. Condamné en 2006, en métropole,...

Un ancien détenu de la prison de Majicavo a souhaité témoigner sur les conditions de détention à la prison. Condamné en 2006, en métropole, à une peine de 6 mois ferme pour fraude fiscale, il a fini au pénitencier après avoir reçu une convocation judiciaire pour une raison dont nous n'avons pas connaissance. L'homme a bénéficié d'une remise de peine au bout de 3 mois et demi.»
Nous l'appellerons "Roger". Suite à la visite du ministre de la Justice, il a contacté la rédaction afin d'apporter son témoignage sur le quotidien des détenus :

« D'abord je tiens à dire que j'ai très mal vécu cette période ! Ma fille se trouvait en Belgique quand elle a appris que j'étais incarcéré ici, elle a appelé pour me parler, je n'ai eu connaissance de cet appel qu'une dizaine de jours plus tard ! Je n'ai pu la recontacter qu'après douze j ours ! Personne ne nous écoute : Le service d'insertion, l e SPIT (Service pénitentiaire d'insertion et de probation) nous traite comme des chiens ! Quand on demande à rencontrer des responsables, on nous i gnore, on n'arrive pas à avoir les renseignements pour constituer un dossier. Un coup les gens ne sont pas l à, ou le dossier est perdu, ou les gens sont en vacances.» j'ai dû me débrouiller tout seul pour aller au greffe du tribunal. Là, j'ai enfin été écouté et aidé ! On nous a fourni un document avec un numéro de téléphone à appeler pour formuler nos griefs, mais aucune adresse où envoyer le courrier ! Moi j 'ai appelé, et j 'ai attendu plus de 5 minutes avant d'en avoir une, tout l e monde ne peut pas dépenser une dizaine d'euros en téléphone!» explique l'ancien détenu.''Roger'' évoque ensuite, assez ému, le quotidien dans le ''quartier 3''(ce—lui des hommes majeurs NDLR) : « La vraie réalité, c'est l a souffrance ! Moi, j 'étais au calme mais dans d'autres quartiers c'était beaucoup plus violent à ce que j'entendais dire... En tant que détenu, on est véritablement pris pour des chiffons. Chacun à un numéro, c'est normal, mais l es surveillants n'essaient pas de savoir qui on est en tant qu'être humain, ils ne montrent pas le minimum de respect qui nous est dû, qu'on soit innocent ou coupable ! » s'indigne ''Roger'', « ensuite, la nourriture est absolument catastrophique ! On parle depuis des années de l'importance de L'homme évoque ensuite la surpopulation de la prison : « J'étais dans une cellule de 4m sur 2.5m, prévue pour 2 personnes, avec trois autres détenus. Certaines cellules comptaient 10 ou 12 l its... C'est vrai que c'est très serré ! On n'a pas d'équipements sportifs, dans l a petite cour, qui fait 10m par 5, on ne peut que marcher d'avant en arrière, la ''grande'' est trop petite pour même taper le ballon ! L'ancien détenu revient enfin sur le manque d'activités proposées aux prisonniers pour préparer leur réinsertion. (...)Source:albalad