Des forces spéciales françaises à l'entraînement à Djibouti, en 2007.ASSOCIATED PRESS/SAY Alors que le risque d'enlisement s'ac...
Des forces spéciales françaises à l'entraînement à Djibouti, en 2007.ASSOCIATED PRESS/SAY
Alors que le risque d'enlisement s'accentue en Libye, des voix s'élèvent pour réclamer le déploiement de forces spéciales de l'OTAN sur le sol libyen.Mardi 19 avril, la Grande-Bretagne a annoncé l'envoi sur place d'une équipe de
"militaires expérimentés" auprès du Conseil national de transition (CNT) pour leur fournir une "assistance non léthale". La France, qui a exclu tout déploiement de forces au sol, a annoncé mercredi l'envoi d'un petit nombre d'officiers français auprès du CNT.
Pour le général Loup Francart, ancien chef du Centre de recherche doctrinale de l'armée de terre et spécialiste de la gestion des crises internationales, l'intervention des forces spéciales est inévitable.
Qui sont les forces spéciales ?
Le général Loup Francart : Les forces spéciales sont des soldats présents dans les trois armées : l'armée de terre, l'armée de l'air et la marine. Ces soldats reçoivent une formation particulière, une spécialisation. Ils sont ensuite employés directement par le haut-commandement. Ils se voient confier des missions spécifiques nécessitant des capacités et des techniques très spécifiques. Ils interviennent en petits groupes.
Comment ces soldats peuvent-ils intervenir ?
Les forces spéciales peuvent être engagées de manière totalement indépendante du corps de l'armée. C'est-à-dire que le haut-commandement peut faire appel uniquement à elles, ou encore les faire venir en préalable d'un déploiement de l'armée, ou après une intervention militaire classique, en "final". Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les forces spéciales peuvent intervenir de façon clandestine, mais pas en France, officiellement.
Des forces spéciales sont-elles déjà présentes en Libye ?
C'est très difficile de l'affirmer, et ceux qui le savent, de toutes façons, ne le diront pas. En toute vraisemblance, il y a effectivement des soldats déjà présents sur place. Et si c'est le cas, je pense que ce sont des forces spéciales anglaises. S'il y avait des forces spéciales françaises sur place, je ne pense pas qu'Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères, aurait fait une déclaration aussi péremptoire, mardi 19 avril. Après, il y a aussi une forte probabilité pour qu'il y ait des conseillers militaires sur place.
Le déploiement de ces troupes enfreint-il la résolution 1973 de l'ONU ?
Ce n'est pas sûr. Cela dépend des missions qu'on leur donne. Si ce sont de simples missions de reconnaissance pour aider à la protection des populations, cela me semble tout à fait logique et normal de les utiliser.
Quelle est la position de l'OTAN sur l'emploi des forces spéciales ?
L'Alliance atlantique n'est pas si divisée que ça. En fait, l'OTAN, c'est quatre grands pays, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Et ces quatre grands pays savent qu'inévitablement, ils ont besoin de l'intervention des forces spéciales pour désamorcer le conflit, car ils ne peuvent pas se permettre de faire durer ce conflit.
Charlotte Chabas:le monde
Alors que le risque d'enlisement s'accentue en Libye, des voix s'élèvent pour réclamer le déploiement de forces spéciales de l'OTAN sur le sol libyen.Mardi 19 avril, la Grande-Bretagne a annoncé l'envoi sur place d'une équipe de
"militaires expérimentés" auprès du Conseil national de transition (CNT) pour leur fournir une "assistance non léthale". La France, qui a exclu tout déploiement de forces au sol, a annoncé mercredi l'envoi d'un petit nombre d'officiers français auprès du CNT.
Pour le général Loup Francart, ancien chef du Centre de recherche doctrinale de l'armée de terre et spécialiste de la gestion des crises internationales, l'intervention des forces spéciales est inévitable.
Qui sont les forces spéciales ?
Le général Loup Francart : Les forces spéciales sont des soldats présents dans les trois armées : l'armée de terre, l'armée de l'air et la marine. Ces soldats reçoivent une formation particulière, une spécialisation. Ils sont ensuite employés directement par le haut-commandement. Ils se voient confier des missions spécifiques nécessitant des capacités et des techniques très spécifiques. Ils interviennent en petits groupes.
Comment ces soldats peuvent-ils intervenir ?
Les forces spéciales peuvent être engagées de manière totalement indépendante du corps de l'armée. C'est-à-dire que le haut-commandement peut faire appel uniquement à elles, ou encore les faire venir en préalable d'un déploiement de l'armée, ou après une intervention militaire classique, en "final". Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les forces spéciales peuvent intervenir de façon clandestine, mais pas en France, officiellement.
Des forces spéciales sont-elles déjà présentes en Libye ?
C'est très difficile de l'affirmer, et ceux qui le savent, de toutes façons, ne le diront pas. En toute vraisemblance, il y a effectivement des soldats déjà présents sur place. Et si c'est le cas, je pense que ce sont des forces spéciales anglaises. S'il y avait des forces spéciales françaises sur place, je ne pense pas qu'Alain Juppé, le ministre des affaires étrangères, aurait fait une déclaration aussi péremptoire, mardi 19 avril. Après, il y a aussi une forte probabilité pour qu'il y ait des conseillers militaires sur place.
Le déploiement de ces troupes enfreint-il la résolution 1973 de l'ONU ?
Ce n'est pas sûr. Cela dépend des missions qu'on leur donne. Si ce sont de simples missions de reconnaissance pour aider à la protection des populations, cela me semble tout à fait logique et normal de les utiliser.
Quelle est la position de l'OTAN sur l'emploi des forces spéciales ?
L'Alliance atlantique n'est pas si divisée que ça. En fait, l'OTAN, c'est quatre grands pays, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Et ces quatre grands pays savent qu'inévitablement, ils ont besoin de l'intervention des forces spéciales pour désamorcer le conflit, car ils ne peuvent pas se permettre de faire durer ce conflit.
Charlotte Chabas:le monde
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