Ces dernières années, des sociétés étrangères s’installent peu à peu dans le pays. Elles portent souvent des projets de développement cen...
Ces dernières années, des sociétés étrangères s’installent peu à peu dans le pays. Elles portent souvent des projets de développement censés relancer le secteur du tourisme et générer des emplois. Si une partie de ces projets a bien vu le jour comme la création du journal Albalad, d’autres n’ont jamais connu le moindre début de commencement.
De la poudre aux yeux! Qui se souvient encore du projet d’aménagement de la corniche de Moroni?
Ou est passé le Djannat l’Kmar, présenté comme le futur grand hôtel de la zone? Selon Ahmed Abdérémane Koudra, directeur exécutif de l’Opaco (organisation du patronal comorien), "l’Etat doit retirer la licence à la société Comoro-gulf holding sur ces projets car, au lieu de réaliser la marina, elle est entrain de produire et vendre des agglos". La tension est montée d’un cran entre le patronat et le gouvernement.
La goutte d’eau qui a fait débordé le vase, ce sont les 5 millions d’euros le groupe Hss aurait investis dans le concassage pour, dit-on, satisfaire leurs besoins dans la construction des ports de plaisance. “Nous ne sommes pas dupes, ils ne vont pas investir 5 millions d’euros uniquement pour produire leurs propres matériaux de construction“ estime Koudra. Cependant, l’attaché du ministre de l’Economie, Kamaldine Sagaf, indique qu’il s’agirait d’un projet de 600 millions d’euros. “C’est bien normal s’ils consacrent 5 millions à produire eux-mêmes leur sable. D’autant plus que le concassage est devenu le monopole de trois individus.
S’ils sont capables de répondre à tous ces besoins, qu’ils le prouvent“, lâche-t-il. Contacté par Al-watwan le ministre de l’Economie, Abou Oubeid, a affirmé qu’il n’a jamais été question pour la société Hss de concurrencer les entreprises locales. Il dit comprendre les inquiétudes des sociétés comoriennes. Au siège de la société Hss, on estime que les sociétés comoriennes sont incapables de lui fournir, en quantité et en qualité, les matériaux de construction concassés dont elle aura besoin. Ambiance.
Le directeur exécutif de l’Opaco en appelle à une redéfinition des conditions d’installation des sociétés étrangères aux Comores. "Il faut prendre les dispositions nécessaires pour celles qui pourraient déborder de leur cadre d’intervention“ dit-il. La crainte des investisseurs nationaux est lié au fait que des “investisseurs étrangers viennent nous concurrencer en s’implantant dans des domaines déjà occupés sans une plus grand plus value".
Mais pour Kamaldine Sagaf, l’Etat ne doit pas prendre le risque de menacer ou pénaliser l’entrée des sociétés étrangères, “sources de création d’emplois". ‘autant plus que, rassure-t-il, “des mesures seront prises pour des entreprises qui ne rempliraient pas leurs cahiers des charges". C’est justement cette impression de laxisme sinon de complaisance de l’Etat comorien envers les partenaires économiques étrangers que dénonce le patronat comorien.
Par ailleurs, le conseiller du ministre de l’Economie réfute l’idée que des représentants de l’Etat et du gouvernement “mettraient des bâtons dans les roues“ des sociétés locales. "L’Etat a le droit de revendiquer ses droits (taxes) envers toutes les entreprises. Je crois que nous leur avons même facilité leurs conditions de travail". Ce qui devrait susciter un grincement de dents chez les membres de l’Opaco qui se plaignent de la détérioration de leurs relations avec l’Etat.
Toyb Ahmed:alwatwan
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