Les forces de l'ordre étaient déployées, lundi 14 juin, devant les ministères et les principaux bâtiments administratifs de la capita...
Les forces de
l'ordre étaient déployées, lundi 14 juin, devant les ministères et les
principaux bâtiments administratifs de la capitale comorienne, Moroni,
au lendemain de l'assassinat d'un haut-gradé de l'armée. Plus d'une
centaine de personnes se sont rassemblées devant l'hôpital El-Maarouf de
Moroni, où repose le corps du colonel Combo Ayouba, abattu dimanche
soir à son domicile par un ou plusieurs inconnus qui ont pu prendre la
fuite. Les manifestants, originaires de l'île d'Anjouan comme l'officier
assassiné, exprimaient leur mécontentement après la mort de leur
compatriote et scandaient des slogans hostiles au président Ahmed
Abdallah Sambi, pourtant lui aussi originaire de cette île de l'archipel
comorien.
D'autres protestataires ont lancé des pierres sur le ministère des finances et de l'éducation, faisant au moins un blessé, a-t-on constaté lundi. La plupart des commerces de la capitale tenus par des Anjouanais sont restés fermés. L'un des principaux marchés de la ville, le marché Dubaï, tenu en majorité par des Anjouanais, est également resté fermé, alors que les vendeurs ambulants ou habituellement installés sur les trottoirs étaient absents des rues, moins fréquentées que d'ordinaire.
VIVES TENSIONS POLITIQUES
La
dépouille mortelle du colonel Combo, accompagnée par le ministre de la
défense Ibrahima Houmadi Sidi, devrait être rapatriée à Anjouan dans la
journée. Le colonel était "chef de corps" au sein de l'armée nationale
de développement (AND), l'armée comorienne, et l'un de ses plus
haut-gradés. "Aucune conclusion sérieuse ne peut être avancée" pour le
moment, ni sur l'auteur de l'assassinat, ni sur ses motivations, selon
une source proche de l'enquête.
Considérée au sein de l'état-major comme un fidèle du président Sambi, la victime était l'un des rares anciens membres encore en activité de la garde présidentielle formée dans les années 1980 par le mercenaire français Bob Denard.
Considérée au sein de l'état-major comme un fidèle du président Sambi, la victime était l'un des rares anciens membres encore en activité de la garde présidentielle formée dans les années 1980 par le mercenaire français Bob Denard.
Cet assassinat intervient dans un contexte de vive tension politique aux Comores. Des négociations politiques, menées depuis deux mois par la communauté internationale pour fixer la date de l'élection présidentielle et les termes de la période de transition, n'ont pas abouti à ce jour, alors que le président Sambi a prolongé son mandat jusqu'à fin 2011. C'est dans ce contexte que la petite armée comorienne a connu ces derniers mois de gros tiraillements, se traduisant notamment par un malaise croissant entre une partie de l'état-major et le pouvoir exécutif. Mi-mai, un accord de "réconciliation" avait été signé pour "rétablir la sérénité" au sein de l'AND, qui compte un peu moins de 2 000 hommes.