QUELLE COMMISSION D’ENQUETE PARLEMENTAIRE SUITE A LA PETITION DES 12 DEPUTES : L’ANCIENNE DIRIGEE PAR LA PRESIDENCE OU LA NOUVELLE AU SERVI...
QUELLE COMMISSION D’ENQUETE PARLEMENTAIRE SUITE A LA PETITION DES 12 DEPUTES : L’ANCIENNE DIRIGEE PAR LA PRESIDENCE OU LA NOUVELLE AU SERVICE DES COMORIENS ? POUR QUELS OBJECTIFS ?
La question se pose en effet, tant la question de son indépendance et de sa capacité à conduire des auditions justes, efficaces reste entièrement posée, tant les accusations, la suspicion d’une commission phagocytée et dirigée par l’exécutif en toute violation de la règle sacro-sainte de séparation des pouvoirs sont plus que jamais d’actualité et chaque jour qui passe apporte son lot de révélation.
Tout le monde se souvient de la déclaration de Dhulkamal selon laquelle Azali s’apprête à financer l’enquête parlementaire sans que l’on ne sache ni la règle en matière d’engagement de finance et de comptabilité publique qui autorise cette pratique ni les conditions de l’assujetissement du législateur à l’exécutif… Tout le monde est au courant de la manière dont Dhulkamal conduit les auditions qui échappent au contrôle du parlement, dont celles-ci sont téléguidées et orientées par la présidence grâce à la porosité entre les deux institutions rendue possible par la complicité et le lien d’intelligence entre Idris, conseiller juridique de l’Assemblée nationale et Abodo, conseiller juridique d’Azali.
Il a été ainsi établi que le conseiller juridique de l’Assemblée a tenté en vain d’étouffer dans l’œuf la démarche des 12 députés qui souhaitent une enquête saine, propre au service de la vérité dans ce dossier et pour l’intérêt des comoriens… Il a ébruité l’affaire en fournissant avant même son dépôt la liste des 12 députés pétitionnaires à une certaine presse sous contrôle de l’Etat pour que ceux-ci soient jetés en pâture…
Heureusement que notre Assemblée compte parmi ses membres des gens qui ont le sens de responsabilité, du devoir, et se battent pour rester dignes et redonner au parlement ses lettres de noblesse. Le comportement de la commission dirigée par Dhulkamal est mis en cause de façon très objective. Les tentatives de justification notées par-ci, par-là ont été encore plus contreproductives qu’autre chose…
L’argumentaire confondant Azali et l’Etat n’a pas fait long feu pour justifier la corruption de la commission en échange d’un financement de ses travaux par la présidence.
Tous les comoriens s’interrogent à juste titre sur le devenir de l’enquête parlementaire, et du sort de la commission mise en cause par une pétition motivée de 12 parlementaires. L’idée de la poursuite de l’enquête n’est aucunement remise en cause, et le plébiscite de la vidéo de Sambi disant sa disposition à coopérer dans l’enquête et le vœu d’une audition radiodiffusée est là pour le rappeler…
Quant au sort de la commission qui présente tous les signes de sa corruption, l’idée de son renouvellement s’impose. Les membres nouveaux membres devraient être votés. La commission dirigée par Dhulkamal n’est plus valable ; son travail est mis en doute par 12 députés et cela est largement suffisant pour déclarer d’ores et déjà que ses conclusions, contestables, ne le sont pas à jeter à la poubelle…
Selon des sources bien informées, la présidence ne semble pas tenir compte de ce contexte et cherche à imposer une commission contestée dans une institution indépendante, se rendant coupable encore une fois de la violation de la règle de séparation des pouvoirs… Au lendemain de la pétition, Abodo et Sounhadj se sont démenés comme de beaux diables pour dissuader des élus de l’AN de revenir sur l’idée de demander le remplacement des membres de la commission. Azali a convoqué le président de l’Assemblée pour lui faire pression afin qu’il ne donne pas suite à la pétition et laisse la commission contestée en place.
A ce jour, le président de l’AN n’a donné de réponse à Azali. C’est le statut quo fait de mise en cause objective et justifiée de la commission fautive, et dont les travaux sont orientés depuis la présidence de l’Union et le consensus à l’AN sur son renouvellement par la vote de ses membres pour permettre à l’enquête de se poursuivre, mais de façon professionnelle, efficace et juste…
A quelques jours des dates prévues pour l’audition tant attendue de Sambi et de celle de son prédécesseur, des questions se posent : QUELLE COMMISSION? L’ANCIENNE DIRIGEE PAR AZALI OU LA NOUVELLE AU SERVICE DES COMORIENS ? POUR QUELS OBJECTIFS ?
Ahmed BOURHANE